La marée noire de l'Erika 

 

 

Photo Marine nationale
Photo Marine nationale

  
Pris dans la tempête, le pétrolier maltais Erika s'est brisé en deux, le 12 décembre 1999, au sud-ouest de Penmarc'h (Finistère). Les 26 hommes l'équipage ont tous été hélitreuillés et sont sains et saufs. Mais les épaves du pétrolier, en sombrant par 120 m de fond, ont lâché plus de 10 000 tonnes de fioul. Après plusieurs jours de dérive, les nappes souillent le littoral atlantique, du Sud-Finistère à la Vendée.

La chronologie
détaillée du naufrage, du vendredi 10 au lundi 13 décembre 1999.

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Mobilisation sur le Web

Habitants des communes sinistrées, amoureux de la mer, collectivités locales et entreprises se sont mobilisés sur le web dès le début de la catastrophe pour lutter contre la marée noire :

maréenoire.com
Radiophare.net
Pays-de-lorient

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L'enquête

Photo : Marine nationale

L'enquête sur les causes du naufrage devra montrer les responsabilités de chacun dans la marée noire.

Des garde-côtes européens
L'association française des capitaines de navire demande la création de garde-côtes européens aussi stricts que les Coast guards des Etats-Unis. (Ouest-France, du 6 janvier 2000)

L'Erika interdit de séjour à Donges ? Le ministère de la Défense a rendu public la chronologie des communications entre L'Erika et le Cross, les 11 et 12 décembre. Il conclut ce document en se demandant si le pétrolier maltais à bien "reçu un refus d'entrer" dans le port de Donges. Un refus transmis au capitaine de l'Erika par le biais de l'armateur, déclarait la direction du port, le 14 décembre.

Une alerte avant le SOS. L'Erika avait signalé des difficultés dès 14 h, le samedi 11. Mais l'alerte a été annulée une heure plus tard. Les autorités maritimes pouvaient-elles agir plus tôt ? (Ouest-France, du 20 décembre 1999)

La Marine se sent «limpide». Un début de polémique s’est installé sur le délai de réaction de la marine nationale. (Ouest-France, du 21 décembre 1999)

En avarie avant Ouessant. Le capitaine a-t-il cherché à masquer l'état de son navire ? Le pétrolier aurait été en avarie bien avant Ouessant. (Ouest-France, du 15 décembre 1999)

Manque-t-il un radar à Sein ? En 1989, après le naufrage du Valdès, le Préfet maritime Lefebvre avait préconisé, en vain, l'implantation d'un radar sur l'île de Sein. (Ouest-France, du 15 décembre 1999)

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Le sauvetage

Photo : Marine nationale

Hélitreuillés, les 26 marins de l'Erika ont vécu un cauchemar. Le pilote du  Super Frelon relate  sa "bataille". Les hommes sains et saufs, le remorqueur L'Abeille Flandre a pris les choses en main, sauvant Belle-Ile d'une première marée noire.

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Le bateau

L'Erika était un pétrolier au passé chargé, mais qui avait été contrôlé apte à naviguer.

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Des précédents


L'Amoco Cadiz

Il y a un an se tenait à Brest un colloque "Amoco Cadiz, 20 ans après". Les conclusions étaient rassurantes. Depuis le pétrolier Erika est passé par là. Leçon de modestie... (Ouest-France, du 6 janvier 2000)

De 1967 à 1980, du Torrey Canyon au Tanio, six pétroliers ont fait naufrage au large de la Bretagne. Deux décennies plus tard, celle-ci renoue avec la série noire.

Alors que le port de commerce de La Rochelle se prépare à recevoir et trier le fioul de l'Erika, «plusieurs mètres cubes» de résidus y sommeillent depuis 20 ans.

 

Le parcours d’un navire rafistolé
Durant l’été 1998, l’Erika, avait subi de lourdes réparations dans un chantier yougoslave. Une centaine de tonnes de tôles avaient été changées pour prolonger la carrière du bateau vieux de 25 ans. (Ouest-France, du 7 janvier 2000) Lire

Trois Régions s’entendent pour se défendre
Pas question de partir en ordre dispersé. Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, les départements et les communes touchées par la marée noire unissent leurs forces pour faire face aux conséquences du naufrage. Une association interrégionale a été créée, jeudi au Croisic. (Ouest-France, du 7 janvier 2000) Lire

Triton au secours d'Abyssub
Il s’appelle Triton. Le nouveau robot d’exploration a été chargé, jeudi à Lorient, à bord de l’Abeille-Supporter. Il tentera de récupérer Abyssub coincé dans l’épave du pétrolier Erika. (Ouest-France, du 7 janvier 2000) Lire

TotalFina : une fondation pour réparer les dégâts
C’est décidé : TotalFina crée une « Fondation pour la mer » afin de réparer les dégâts écologiques de l’Erika. Son PDG, Thierry Desmarest a annoncé, mercredi, qu’elle sera dotée de 50 millions de francs sur cinq ans. (Ouest-France, du  6 janvier 2000) Lire

Le Cedre est-il un expert impartial ?
Organisme de recherche sur les pollutions des eaux, le Cedre, à Brest, a été mis en cause par le journal « Le Monde » pour ses liens avec les industriels du pétrole. Pourtant ce sont moins les contrats avec les pétroliers qui posent problème qu’une proximité trop étroite avec l’État. (Ouest-France, du 6 janvier 2000) Lire

Les jeunes des banlieues à la rescousse
« Ne passez jamais derrière la pelleteuse et restez en groupe. » Mamadou Gaye est l’un des responsables qui encadrent les soixante jeunes des banlieues, arrivés lundi à Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée). (Ouest-France, du 6 janvier 2000) Lire

Nettoyage : La Turballe veut des actes
L’annonce tonitruante du « premier chantier de nettoyage financé par Total » a engendré un début de polémique, hier, à La Turballe. D’abord parce que l’on aurait bien aimé être au courant. Ensuite parce que l’on n’a rien vu venir. Ou si peu... Les choses vont se mettre en route pour de bon aujourd’hui. (Ouest-France, le 6 janvier 2000) Lire

Les plongées du robot sont suspendues
Les mauvaises conditions météo retardent la plongée du second robot embarqué à bord de l’Abeille Supporter pour l’inspection des épaves de l’Erika. Le remorqueur retournera sur zone dès que les conditions de mer autoriseront les investigations sous-marines. (Ouest-France du 5 janvier 2000) Lire

TotalFina met la main à la pâte
Les 40 millions de francs promis par Total pour le nettoyage des côtes vont vite trouver à s’employer. Dès aujourd’hui, un premier chantier doit s’ouvrir à La Turballe. Et le pétrolier est fin prêt pour intervenir partout sur le littoral où on lui en fera la demande. (Ouest-France du 5 janvier 2000) Lire

Le pétrolier écolo des Chantiers de l'Atlantique
Dans leurs cartons, les Chantiers de l'Atlantique possèdent les plans d'un pétrolier à la fois économique, européen et écologique, font remarquer les élus communistes nazairiens, qui demandent la construction de ce type de navire. (Ouest-France du 29 décembre 1999) Lire

Voici venu le temps des experts
Les maires du littoral morbihannais ont été à nouveau reçus par le préfet le 3 janvier. La tension notée lors de la première rencontre est tombée. Chacun reconnaît que les pouvoirs publics ont fait leur travail. Voici venu le temps des experts. (Ouest-France du 4 janvier 2000) Lire

Le concours précieux des bénévoles
Depuis l'arrivée des premières nappes de fioul sur la côte, les bénévoles sont en première ligne. Le point sur leur aide précieuse en Vendée et à Belle-Ile. (Ouest-France du 3 janvier 2000) Lire

«Une pollution majeure mais pas catastrophique»
Le Cedre (Centre de documentation et de recherches sur les pollutions en mer) a été montré du doigt au lendemain du naufrage, pour ses avis rassurants. Les explications du directeur, Michel Girin. (Ouest-France du 30 décembre 1999) Lire

Risque quasi nul pour l'estuaire de la Loire
Dans les conditions actuelles, les galettes de mazout ne risquent pas de remonter la Loire, assure le Cedre . À tout hasard, des barrages flottants ont quand même été installés en amont du fleuve à Cordemais.(Ouest-France du 30 décembre 1999) Lire

Lionel Jospin a témoigné «la solidarité du pays»
Le Premier ministre s’est rendu, mardi, sur la côte atlantique pour juger par lui-même de l’importance de la marée noire. Nous sommes bien là face à «une catastrophe écologique», a-t-il dit. (Ouest-France du 29 décembre 1999) Lire

L’État pendu aux lèvres des pétroliers
Avant de lancer un appel d’offres pour le pompage du mazout dans les épaves de l’Erika, les autorités attendent l’avis du Fipol. Financé par les compagnies pétrolières, cet organisme pourrait rembourser les dégâts. (Ouest-France du 29 décembre 1999) Lire

Le fioul déchargé à la raffinerie de Donges
Sur réquisition préfectorale, la raffinerie Elf de Donges va traiter le fioul ramassé sur le littoral atlantique et celui pompé en mer. (Ouest-France du 29 décembre 1999) Lire

Étel défend sa rivière
Deux vedettes de lutte antipollution et un barrage flottant sont enfin arrivés à Étel. Le port à l’entrée de la ria où ostréiculteurs, volontaires et sapeurs-pompiers luttent de concert pour préserver les parcs ostréicoles. (Ouest-France du 29 décembre 1999) Lire

Pas de pompage immédiat des épaves
«Une bombe à retardement», avertissaient les pêcheurs. Depuis que la poupe de l’Erika s’est mise à fuir, dimanche, les épaves et leur pétrole sont devenus «la priorité absolue» du préfet maritime. (Ouest-France du 28 décembre 1999) Lire

«La difficulté ? La température du fioul»
La société Stolt Comex Seaway est prête. A Marseille, ces spécialistes des travaux dans les grands fonds sont candidats au pompage des citernes dans l’épave de l’Erika.(Ouest-France du 28 décembre 1999) Lire

Des bénévoles échaudés par l’accueil
360 volontaires au Pouliguen, 450 à Batz-sur-Mer : la Côte d’Amour ne manque pas de bénévoles pour nettoyer plages et criques mazoutées.Difficile de canaliser la vague des bonnes volontés. (Ouest-France du 28 décembre 1999) Lire

«Dites bien qu'on manque de tout...»
Temps de catastrophe sur la plage de la Grée à Penvins (Morbihan). Il pleut des cordes. L’horizon est bouché, la mer grise et le sable encombré de goémon. Sous les algues et sous le sable, la pollution est là. (Ouest-France du 28 décembre 1999) Lire

La Vendée se porte partie civile
Le Département de la Vendée combat tous azimuts. Après la bataille des experts, il se constitue partie civile. Philippe de Villiers, président du Conseil général, demande au PDG de Total de venir constater les dégâts. (Ouest-France du 28 décembre 1999) Lire

Les soutes de l’Erika fuient
La nouvelle est tombée dimanche soir : la partie arrière de l’Erika, coulée au sud de Penmarc’h, laisse échapper une partie du pétrole de ses cuves. Ceci explique sans doute la pollution des côtes sud du Finistère. (Ouest-France du 27 décembre 1999) Lire

«Je financerai les réparations écologiques»
Il était très discret depuis le naufrage, le 12 décembre, du navire qui transportait son pétrole. Aujourd’hui, Thierry Desmarest, PDG de TotalFina, fait le point et s’engage à financer les restaurations écologiques. (Ouest-France du 24 décembre 1999) Lire

Il faut sauver l'euphorbia peplis
La mise en œuvre du plan Polmar-Terre risque de causer des dommages à la flore littorale. Notamment sur le littoral  d’Olonne, seul site atlantique où persiste l'euphorbia peplis (Ouest-France du 23 décembre 1999) Lire

Le capitaine de l'Erika retrouve la liberté
Après sept nuits à la prison de la Santé, Krun Mathur, le capitaine indien du pétrolier Erika, a été remis en liberté, mercredi soir. Il a été entendu pendant plus de sept heures par la juge d’instruction. (Ouest-France du 23 décembre 1999) Lire


De nouvelles galettes de fioul ont fait leur apparition, le 4 janvier, sur l'île de Noirmoutier. Le point sur la situation en Vendée, dans le golfe du Morbihan et dans le pays de Lorient.
(Photo Hervé Boulé)
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Impressionnant. Les 400 poubelles de mazout regroupées à Sissable, sur la presqu'île guérandaise, témoignent de l’ampleur du travail consenti par les militaires et les paludiers en neuf jours.
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Photo Marc Roger
Partout sur le littoral, comme ici à Tharon-Plage (Loire-Atlantique) le 29 décembre, on se bat pour nettoyer plages et rochers.
(Photo Marc Roger)

                         

Indemnisation

" Fondation pour la mer " dotée de 50 millions de francs, plus de sécurité dans le   transport maritime, financement du pompage de l'épave de l'Erika... TotalFina va intensifier sa présence dans la lutte contre la pollution. De son côté, le Fipol refuse de prendre en compte le préjudice écologique. cependant, l'indemnisation devrait être plus rapide que pour l'Amoco. Mais pour Jean-Baptiste Henry, qui a suivi le procès Amoco, le compte n'y sera pas. (Ouest-France du 6 janvier 2000 et  31 décembre 1999)

Renseignements pratiques pour les demandes d'indemnisation sur les sites de TotalFina et du Fipol.

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Contre-offensive juridique

Alors que les opérations de nettoyage battent leur plein, les mairies préparent la contre-offensive juridique. Jean-Baptiste Henry, bras droit d'Alphonse Arzel dans son combat contre la société Amoco, plaide pour le droit d'ingérence des riverains et conseille les communes sinistrées. (Ouest-France du 30 décembre 1999)

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Exercice réussi avec TotalFina

Le dernier numéro de «météo.fr» raconte comment s’est déroulé le dernier exercice de lutte anti pollution organisé par Totalfina au large de Cherbourg, en octobre dernier. (Ouest-France du 28 décembre 1999)

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Oiseaux mazoutés


Photo Alex Tsvétoukhine

Des spécialistes internationaux sont venus prêter main forte aux bénévoles engagés dans le sauvetage des oiseaux mazoutés. (Ouest-France, du 6 janvier 2000) 

30 000 oiseaux mazoutés ont été ramassés sur les côtes atlantiques depuis le début de la catastrophe, selon la LPO. La SEPNB estime que 200 000 à 300 000 oiseaux ont péri.

Les centres de soins débordés   manquent de bras et de fonds. Plusieurs milliers d'oiseaux ont déjà été envoyés en Belgique.   (Ouest-France du 30 décembre 1999)

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Pêcheurs

Pour la première fois, des taches de fioul  ont été repérées sur des huîtres en baie de Bourgneuf (Loire-Atlantique). Cette pollution ne concerne ni les huîtres commercialisées, ni celles qui se trouvent dans les bassins d'affinage. Les ostréiculteurs déjà victimes d'un début de psychose  depuis Noël broient du noir. (Ouest-France, du 7 janvier 2000)

En Vendée, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie les nappes de pétrole empêchent les fileyeurs de mouiller leurs filets. Un manque à gagner évident en pleine campagne de la sole. (Ouest-France, le 6 janvier 2000)

A Belle-Ile (Morbihan), les gisements de pouces-pieds sont détruits. (Ouest-France, le 29 décembre 1999)

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La parole
aux internautes

Côtes noircies, oiseaux englués...Vous avez réagi à l'annonce de cette nouvelle marée noire. Morceaux choisis.
  

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