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Tina
Merandon |
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Le
réseau de résistances
Les portraits des internautes
créateurs de sites citoyens
Pierre
Lazuly Pour une vraie
société sociale
Meryem
Marzouki Le Net marchand
nous menace
Joëlle
Palmieri Le point com des
femmes
Alain
Busson Le retour du politique par le web
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C'est l'histoire d'une bande de potes qui refont le
monde et qui aimeraient partager avec d'autres leur vision
«politiquement décalée vers la gauche». Dans les années 80,
ils se seraient retrouvés autour d'un fanzine en papier, dûment
photocopié et distribué au petit bonheur la chance par un réseau
d'au moins vingt personnes. Seulement voilà, L'Ornitho est né à la
fin des années 90, et c'est presque naturellement qu'il a trouvé sa
place sur Internet. Cette drôle de bestiole s'est installée sur le
web par un beau jour de mai 1998, avec trois personnes pour veiller
sur elle, dont Erwan Cario, informaticien... et rédacteur en chef.
Depuis cette date, L'Ornitho donne à lire et à réfléchir tous les
mois, au travers d'éditos et d'articles rédigés par une dizaine de
participants «actifs». Internet «au sens large», certes, mais aussi
les sans-papiers, la défense de Mumia Abu-Jamal ou encore les
prisons figurent parmi les thèmes de prédilection de ce collectif
informel. Les rédacteurs bénévoles - ils sont profs, chimiste ou
informaticiens - essaient d'aller sur le terrain quand ils le
peuvent, à l'exemple de «Broc» et de «Java», qui ont suivi en
septembre dernier à Roissy le Collectif anti-expulsion.
Pourtant, ce n'est pas pour ses articles de société que ce
webzine s'est fait connaître du grand public internaute, mais pour
un néologisme : les «friconautes», onze lettres lancées l'an
passé à la cantonade, en pleine effervescence de Nasdaq et
d'entreprenautes, dans un édito qui pointait de la souris les
dérives des start-up. Il s'agissait d'une des premières salves
contre les excès de la nouvelle économie. A la faveur d'un papier
dans Libé, L'Ornitho devient un webzine en vue, érigé en
porte-drapeau anti-start-up. «Le mot friconaute a eu un succès
monstrueux, s'amuse aujourd'hui Erwan Cario, qui avoue avoir
créé ce néologisme à 2 heures du matin, en plein brainstorming.
Pourtant, il n'apparaît qu'une seule fois dans le titre de
l'édito...» Les médias, même la radio économique BFM et Le
Figaro, s'emparent du mot et du webzine. «On a rapidement été
catalogués du côté des anti-start-up. Alors que le seul militantisme
que je revendique sur Internet, c'est de pousser les gens à
s'exprimer, affirme Erwan. On a décidé un jour d'écrire, et
on y arrive. Alors on essaie de montrer l'exemple.»
En
sommeil depuis plusieurs semaines, L'Ornitho va reprendre du poil de
la bête avec le printemps, dans une nouvelle version, «plus
vivante», où des chroniques cohabiteront avec des articles plus
longs. |