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De l'abstraction géométrique à l'art cinétique, une vie et cent vingt œuvres

LE MONDE | 05.04.01 | 13h41

DENISE RENÉ, L'INTRÉPIDE. UNE GALERIE DANS L'AVENTURE DE L'ART ABSTRAIT, 1944-1978. Centre Pompidou, Galerie d'art graphique et galerie du musée, place Georges-Pompidou, Paris-4e. Métro Rambuteau. Tél. : 01-44-78-12-33. Tous les jours (sauf mardi), de 11 heures à 21 heures. Jusqu'au 4 juin 2001. Catalogue : sous la direction de Jean-Paul Ameline et Véronique Wiesinger, 200 p., 180 F (27,44 euros).

Il y a des accrochages qui rendent heureux. Celui consacré à Denise René par Jean-Paul Ameline est exemplaire, sans doute parce qu'il est né d'une contrainte : faire tenir une vie, trente-neuf artistes et cent vingt œuvres dans 450 mètres carrés, intelligemment mis en espace par une jeune architecte, Yasmine Oeczebi.

Le visiteur est accueilli par deux des premiers piliers de la galerie et de l'abstraction géométrique d'après-guerre : une anti-sculpture de Dewasne, et les tableaux de Vasarely. Il passe ensuite dans la première salle consacrée à l'art construit, de 1945 à 1965, et reçoit un nouveau choc : les œuvres sont accrochées sur deux niveaux. La pratique, aujourd'hui inhabituelle, était pourtant de mise à la galerie, comme en témoignent des photos d'archives. Ces dernières sont le plus souvent reproduites sous le tableau qu'elles représentent, offrant ainsi une surprenante plongée dans le temps. Car, à l'exception d'une grande sculpture d'Arp, toutes les œuvres exposées ont été montrées par Denise René.

Une seconde partie, consacrée à l'art cinétique, s'ouvre par une curiosité : un film de l'Américain Robert Breer montre l'exposition du Mouvement, en 1955. On comparera, là aussi, les images en noir et blanc aux œuvres dans la salle. Plus loin, une chambre noire, agitée de frémissements et de couleurs fugaces, est réservée aux travaux lumino-cinétiques des années 1960. Mouvements encore, parfois provoqués par le spectateur lui-même, avec la dernière salle, consacrée au Groupe de recherche d'art visuel (GRAV) et aux œuvres manipulables (avec précaution, vu leur âge) d'Agam, Cruz-Diez, Mack ou Tomasello, fruits d'une époque qui croyait à l'interaction de l'art et du spectateur.

Harry Bellet

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