Décidément, c’est une manie. Après france3infos.com,
c’est au tour de france2.com et france3.com de
proposer du matériel pornographique en ligne.
Même motif, même punition : France
Télévision Interactive (FTVI), qui a repris
l’année dernière les activités de plusieurs
prestataires de service et qui gère désormais
les sites web des deux chaînes publiques, n’a
jamais possédé le nom de domaine france2.com.
"Depuis la création de FTVI, nous avons
essayé de racheter ces noms de domaines, qui
avaient été déposé par des Russes", raconte
Edmond Zucchelli, directeur général de FTVI.
Manque de chance : le 17 avril
dernier, les possesseurs du nom de domaine ont
trouvé plus offrant en la personne d’un citoyen
Sud-Coréen. Qui a immédiatement changé la page
d’accueil des sites France2 et France3.com, pour
les remplacer par une invitation promettant,
d’ici peu, de trouver à cette adresse "le
meilleur du porno". Et qui en a profité pour
acquérir au passage les noms france2.net et
france3.net. Ce qui, pour le service public
français, fait carrément tache. "Tant que ces
sites ne pointaient pas vers du matériel
pornographique, ce n’était pas vraiment un
problème, poursuit Edmond Zucchelli.
M6.com n’appartient pas à la chaîne
française, pas plus que telerama.com n’est le
site du journal de télévision." Mais
aujourd’hui, la donne est différente.
Noms à
vendre En enlevant tout lien vers
france3infos.com, FTVI pouvait abolir d’un coup
toute redirection malheureuse et miser sur le
fait que peu d’internautes auraient spontanément
tapé "france3infos.com" dans leur navigateur. En
revanche, france2.com et france2.fr sont les
deux noms de domaine qui viennent à l’esprit
lorsqu’il s’agit d’accéder au site de la chaîne
publique. Et même si FTVI met, d’ici peu, en
place de nouveaux sites web, cela ne change rien
à la situation : France2.com restera un
site pornographique auquels ne manqueront pas
d’accéder les internautes qui se tromperont de
suffixe. L’affaire est suffisamment grave pour
que FTVI entame immédiatement une action en
justice. "Notre service juridique et nos
avocats sont sur la brèche", affirme Edmond
Zuchelli. FTVI a donc déposé un référé auprès du
tribunal de grande instance de Nanterre après
avoir fait constater le préjudice par un
huissier. Seul problème : le jugement en
référé à l’encontre d’un citoyen étranger impose
un délai de notification de deux mois. Une fois
ce délai révolu, FTVI sera juridiquement fondé à
intervenir auprès de l’Internic. Deux mois
pendant lesquels la page d’accueil de
France 2 risque de choquer quelques
téléspectateurs. Au bout du compte, les chaînes
publiques devront-elles racheter leurs noms de
domaine, ou en exiger une rétrocession de
droit ? Pour FTVI, il est trop tôt pour le
dire. Mieux vaudrait la seconde solution. À
titre indicatif, sur le site greatdomains.com,
des intitulés très approximatifs, tels que
france2france.com, sont mis à prix.
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