COMMENT vont être choisis les numéros des nouvelles lignes
d'autobus ? On peut, d'après les chiffres inscrits à l'avant,
déterminer les quartiers qu'ils desservent. Après la Libération il
fut décidé par souci d'unification de remplacer par des chiffres les
lettres attribuées naguère aux différentes lignes d'autobus. Des
ingénieurs étudièrent et mirent au point un système cohérent de
numérotage : de 0 à 19, métro ; de 20 à 99,
autobus de Paris ; à partir de 100, autobus de banlieue.
Pour les lignes intra-muros, le chiffre des dizaines devait
déterminer le point de départ.
2 : gare Saint-Lazare ;
3 : gare de l'Est ; 4 : gare du Nord ; 5 :
République ; 6 : un point quelconque de la rive
droite ; 7 : Louvre et Hôtel de Ville ; 8 : un
point quelconque de la rive gauche ; 9 : gare
Montparnasse. Pour le chiffre des unités on prit soin de réserver le
0 et le 1 aux lignes qui n'avaient pas de "terminus
périphérique" (par exemple, 21 : gare Saint-Lazare-place
Saint-Michel).
Les autres chiffres furent attribués aux quartiers excentriques
de la capitale. C'est ainsi qu'en partant de la Seine à la porte de
Saint-Cloud et en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre
le 2 fut l'indicatif du sud-ouest de Paris ; le 3, de
l'ouest ; le 4, du nord-ouest, et ainsi de suite.
Mais la création de lignes nouvelles contraignit à prendre des
libertés avec la règle : la ligne gare Montparnasse-porte de
Champerret fut baptisée 92, alors qu'ayant un terminus commun avec
le 83 elle aurait dû s'appeler 93. Les lignes qui vont être mises en
service ont encore compliqué le problème. Le 22 ne partira pas
de la gare Saint-Lazare, mais de l'Opéra.
(6 avril 1951.)