Transnationale.org : les multinationales passées au crible
Par le Journal du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0011/001129transnationale.shtml

"Combler un déficit d'informations des citoyens sur les grandes entreprises mondiales en leur proposant une base de données qui met en lumière aussi bien leur résultats financiers que leur éthique ou leur politique sociale". Voilà l'objectif que s'était fixé Philippe Castellani lorsqu'il a créé Transnationale.org l'an dernier à son retour des Etats-Unis. Pendant un an, cet ingénieur chimiste a patiemment collecté toutes les informations publiques relatives aux multinationales. Articles de presse, documents de la SEC (l'équivalent de la COB américaine), rapports annuels, rapports des organisations non gouvernemenatales... Tout a été passé au peigne fin.

Et le résultat est assez époustouflant. 5.918 entreprises sont ainsi passées au crible sur le site, de leur chiffres d'affaires à leur filiales, en passant par leur implantations sans oublier leurs côtés obscurs : affaires de corruption les impliquant, conséquences de leurs activités sur l'environnement, ou leurs liens avec des pays peu soucieux du respect des droits de l'homme. Le site, accessible en anglais, français et espagnol, intègre d'ailleurs également un rapport détaillé sur chaque pays du monde englobant les différents régimes fiscaux pour les entreprises, le régime politique en vigueur ou le type de code du travail appliqué. Et pour rester informé des problèmes de la planète, Transnationale.org propose également un grand nombre de dossiers sur des sujets aussi brûlants que les OGM, les hormones de croissance, les problèmes d'eau ou la pollution.

Pour réaliser ce travail conséquent, Philippe Castellani s'est débrouillé seul. Il est d'ailleurs l'unique membre de l'association Transnationale.org qu'il a créée et ne bénéficie d'aucun financement extérieur. "Pour l'instant j'ai de quoi tenir jusqu'en juin 2001, précise-t-il. Après, cela risque d'être plus difficile". Pour tenter de gagner un peu d'argent, Philippe Castellani veut donc se tourner vers des services de documentation, comme les bibliothèques, à qui il propose un CD-Rom regroupant l'intégralité des informations contenues sur le site. Quant à mettre de la publicité sur le site "c'est envisageable, selon Philippe Castellani, mais compliqué pour des raisons éthiques évidentes".

Pour l'heure le site, dont l'audience est proche de 400.000 pages vues par mois, tente de se faire connaître grâce à des échanges de liens avec des organisations non gouvernementales comme "la fondation Danielle Miterrand ou l'Unesco". Et les messages d'encouragements affluent, selon lui, "y compris en provenance de salariés des sociétés présentes sur Transnationale". Un intérêt des citoyens qui le pousse à aller plus loin et qui l'incite à vouloir créer "une véritable agence de notation des entreprises basée aussi bien sur des critères financiers qu'éthiques".

[Jérôme Batteau, JDNet]

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