Les surfeurs des réseaux 
            utopistes apprécient de ne plus être à la merci des fournisseurs au 
            Net rapide dont les faillites se succèdent. 
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           im Pozar a de bonnes raisons 
            de partager son accès au Net à haut débit gratuitement avec deux 
            amis de San Francisco: «C'est possible, pas cher, très chouette 
            et qui plus est légal», explique cet ingénieur en 
            télécommunications, cheveux longs et lunettes rondes, qui croit au 
            rapprochement des êtres humains par l'Internet. Depuis septembre 
            2000, il s'est fait l'apôtre des réseaux sans fil communautaires 
            florissants dans la région de San Francisco, au sein du groupe dont 
            il est le cofondateur, Bay Area Wireless Users Group (Bawug.org). 
            Plusieurs centaines de résidents de la baie jouissent désormais d'un 
            accès gratuit et quasi familial au réseau, fourni par une 
            quarantaine de volontaires qui agissent comme des bornes d'accès 
            collectives. Profitant de la baisse des coûts de la technologie sans 
            fil Wifi (ou 802.11b), les utopistes du Net gratuit investissent 
            quelque 400 dollars (449 euros) dans une petite antenne discrète. 
            Elle diffuse un signal aux amis qui n'ont qu'à s'équiper d'une carte 
            bon marché dans leur ordinateur pour rejoindre le groupe.
            
            Hippie. Le mouvement «sans fil gratuit», souvent comparé 
            aux communautés hippies des années 60, progresse surtout sur la côte 
            ouest des Etats-Unis et à New York. A Seattle, les activistes de 
            Seattlewireless.net ont équipé un Abribus et appellent les abonnés 
            au Net rapide à partager «leur richesse» dans leur quartier. De 
            telles initiatives émeuvent les nostalgiques du Net d'avant la 
            commercialisation, à l'époque où les universités permettaient à tous 
            ceux connectés à leur réseau de profiter de leurs ressources 
            gratuitement. Les surfeurs des réseaux utopistes apprécient de ne 
            plus être à la merci des fournisseurs du Net rapide, dont les 
            faillites se succèdent. Dernier en date: Excite@home, qui laissera 
            plus de 4 millions d'abonnés sur le carreau en février. 
            Court-circuit. Les géants patraques du Net rapide 
            n'apprécient guère l'essor des communautés philanthropiques. La 
            plupart n'ont pas vu le phénomène venir à temps pour modifier les 
            termes des contrats. D'autres demandent à la personne volontaire au 
            centre d'un réseau de payer l'abonnement maximal, en général 200 
            dollars (224 euros) par mois. Ce que fait Tim Pozar, sans ciller: 
            «Nous demandons aux bénévoles de choisir des fournisseurs du Net qui 
            autorisent le partage en toute légalité et de payer la somme 
            adéquate», insiste-t-il. Des petits fournisseurs régionaux 
            d'accès voient dans ces réseaux utopistes une opportunité de 
            court-circuiter les géants des télécoms: «C'est intéressant de ne 
            plus avoir à utiliser les compagnies de téléphone qui détiennent des 
            monopoles et représentent les deux tiers du coût de notre 
            service», explique Bill Woodcock, PDG de Zocalo.net, près de San 
            Francisco. «Nous souhaitons fournir un service moins cher, et 
            ainsi aider les groupes comme Bawug à fonctionner sur des dizaines 
            de kilomètres.» 
            Tim Pozar a des projets d'installation de Net rapide et sans fil 
            dans des quartiers délaissés par les fournisseurs du Net 
            traditionnel, notamment des réserves indiennes de Californie. Zocalo 
            veut se joindre à la cause: «Cette technologie va certainement 
            aider les pays en voie de développement à se connecter au Net, 
            prédit Bill Woodcock. Nous recherchons à quel coût cela peut 
            fonctionner et s'étendre.». 
            Bawug: www.bawug.org/ 
            Site du café: www.live.com/danastreet/ 
            Zocalo: www.Zocalo.net 
             
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