JDNet. Quels sont vos chantiers prioritaires pour FTVI 
            ? 
Laurent 
            Souloumiac. Compte tenu de ma 
            récente nomination, je ne peux que définir les voies de 
            développement à court terme. Je vais utiliser la période estivale 
            pour monter un réel plan stratégique. Tout d'abord, nous allons 
            renforcer nos moyens interactifs liés à l'Audiotel et développer le 
            SMS. Je pense que nous sommes en retard sur ces sujets par rapport à 
            d'autres chaînes de télévision. Nous allons également nous atteler à 
            renforcer l'audience des sites France2.fr et France3.fr. Cela va 
            passer par une refonte de ses services en ligne : nous allons revoir 
            l'ergonomie des sites, effectuer des rapprochements graphiques, 
            multiplier les synergies avec l'antenne. Nous voulons également 
            améliorer nos plate-formes techniques, pour éviter d'être débordés 
            en cas de pics de trafic, comme nous l'avons rencontré à l'occasion 
            du premier tour de l'élection présidentielle.
            
            Il ressort une 
            certaine répartition des thématiques entre France2.fr et France3.fr 
            : le premier site traite de l'actualité en général et le second est 
            plus axé "régions et sports". Qu'allez-vous changer ? 
            
Je ne vois pas de réelle 
            différenciation "actualité sur France 2" et "sports sur F3". La 
            logique globale est de rester proche des antennes. A ce titre, il 
            est normal que les régions soient l'apanage de France3.fr. Dans cet 
            esprit, il est en revanche plus important de prolonger l'effort de 
            mutualisation. Prenons l'exemple du sport : au sein de France 
            Télévisions, il existe une direction transversale dédiée. Nous 
            allons suivre le pas sur Internet. Nous y sommes déjà arrivés avec 
            la couverture de Roland Garros qui était similaire sur les deux 
            sites.
Votre prédécesseur, Edmond 
            Zucchelli ,considérait FTVI comme un laboratoire de R & D de 
            télévision interactive. Quelle serait votre propre définition 
            ?
C'est encore un 
            laboratoire en 2002. Mais il faut passer à quelque chose de plus 
            industriel entre la TNT et la télévision interactive. Je dirais que 
            FTVI est l'entité complémentaire à l'antenne en matière 
            d'interactivité.
La volonté de générer du chiffre 
            d'affaires a-t-elle pris de l'importance chez 
            FTVI ?
C'est une des préoccupations, autant que celle de développer 
            l'audience Internet. La direction de Francetélévisions y est 
            favorable, du moment que ces développements entrent dans le cadre 
            des liaisons avec l'antenne. 
Communiquez-vous les 
            résultats 2001 de FTVI ?
Non. Mais vous ne serez pas surpris si je vous 
            dis qu'ils sont négatifs. Nous ne pouvons pas nous permettre de 
            rester structurellement déficitaires. L'auto-financement serait 
            l'idéal mais nous avons encore besoin d'un soutien financier avant 
            d'en arriver à ce stade. Il y a un peu moins de 
            60 personnes au sein de FTVI.
Comment 
            allez-vous approfondir le lien entre les émissions à l'antenne et 
            l'interactivité ? 
Nous allons nous concentrer sur un choix de grandes 
            thématiques traîtées à l'antenne. Il sera difficile de mettre en 
            place un site pour chaque émission. Nous retiendrons les plus 
            populaires comme le site de Tout le Monde en Parle de Thierry 
            Ardisson. Compte tenu de la multitude d'émissions produites par des 
            structures externes à Francetélévisions, nous allons nous greffer en 
            complément aux relations qui existent déjà entre les chaînes et les 
            producteurs. 
L'une des premières vocations de 
            FTVI était de réaliser une plate-forme technologique multi-canal de 
            diffusion de contenu. Comment est-elle exploitée actuellement 
            ? 
Elle est en 
            place pour certains médias. Par exemple, nous utilisons la même 
            plate-forme pour faire de l'Internet, du télétexte et 
            potentiellement du Wap, mais c'est devenu moins prioritaire. Pour le 
            développement de la télévision interactive, c'est encore un peu tôt. 
            En revanche, vous utilisons d'autres outils pour l'Audiotel et le 
            Minitel.
Vous allez utiliser le même outil 
            pour faciliter la circulation de l'information produite par les 
            antennes régionales ?
Les treize antennes régionales de France 3 auront à treme un 
            site dedié. Toutes exploiteront notre plate-forme au bout du compte. 
            Actuellement, huit antennes régionales ont déjà ouvert un site et 
            utilisent notre plate-forme (*). Deux autres vont ouvrir leur site 
            avant la fin du mois et trois en septembre. La diffusion de 
            l'information se fait soit par les circuits internes de France 3, 
            soit par la plate-forme de FTVI qui est de plus en plus délocalisée. 
            Nous devons parfois faire preuve de diplomatie auprès des 
            journalistes en cas de soucis techniques. Mais, en général, ils sont 
            satisfaits. Une centaine de personnes ont été formées à l'outil. 
            L'objectif d'ici deux ans est de parvenir à former entre 200 et 250 
            personnes. Il ne s'agit pas forcément de collaborateurs dédiés. 
            L'idéal serait d'arriver à faire de l'audiovisuel d'une part et de 
            l'Internet de l'autre.
Comment pouvez-vous améliorer 
            l'exploitation de la vidéo en ligne pour traiter l'actualité 
            ? 
Les deux sites 
            intégrent déjà une centaine de milliers de vidéos téléchargéables 
            par mois. Nous allons installer des outils d'encodage dans les 
            régions. Logiquement, nous devrions avoir de plus en plus d'extraits 
            vidéos affinés. Et donc aboutir à une offre plus large. Nous pouvons 
            faire mieux que le dispositif mis en place pour les journaux 
            télévisés de TF1.
Concrètement, quels ponts 
            voyez-vous entre les futures chaînes numériques et Internet ? 
            
C'est en terme 
            d'interactivité qu'il faut parler avec les nouvelles chaînes de 
            Francetélévisions. Il est difficile de concevoir une chaîne d'info 
            sans un relais Internet. Dans l'ensemble, ce seront des services 
            interactifs dans la lignée de ceux qui existent sur les bouquets 
            numériques type TPS ou Canal Satellite. 
TF1 a un 
            projet de télévision Internet via l'ADSL. Cela vous inspire quoi 
            ?
Je ne connais pas 
            les contours précis du projet de TF1. S'il s'agit d'un service vidéo 
            sur PC par le biais d'un accès ADSL, je n'y crois pas. En revanche, 
            l'exploitation d'un service de vidéo à la demande (VOD) accessible 
            par un poste de télévision qui passerait par des canaux ADSL est 
            plus réaliste. Mais il faut que l'interactivité soit au coeur du 
            projet. Je ne vois pas l'avantage d'opter pour un schéma ADSL plutôt 
            que de lier le projet à la TNT. La couverture ADSL va être deux fois 
            moins importante que celle de la TNT. FTVI veut déployer des services interactifs sur la TNT. Nous 
            allons certainement monter une expérimentation de VOD dans ce 
            sens.
En tant que pionnier dans le domaine du Net, comment 
            percevez-vous le développement de la fourniture d'accès Internet 
            rapide en France ?
Je me rappelle des premières expérimentations américaines 
            liées à l'Internet rapide destinées à un usage à domicile, qui ont 
            été lancées vers 1994. En France, je pense que les fondamentaux sont 
            maintenant là : diversification des offres d'accès et une population 
            d'internautes haut débit en constante augmentation,. Ce qui est en 
            revanche assez surprenant, ce sont les à-coups économiques liés au 
            monde du Net, dans l'un ou l'autre sens.
Vous n'avez jamais eu 
            l'envie de monter votre propre start-up ? 
            
J'ai suivi le 
            développement des start-ups d'assez loin. J'ai eu des propositions 
            pour en diriger mais je n'étais pas convaincu par les projets que 
            l'on me proposait. Entre Wanadoo et le Groupe Le Figaro, il est vrai 
            que j'ai davantage l'expérience de grandes structures. J'ai plutôt 
            un profil de développeur que de créateur. Cela a été le cas lorsque 
            j'ai pris en main le portail Voila en 1999.
Quel est votre site d'informations 
            favori ? 
LeFigaro.fr. Je connais bien l'ergonomie maintenant pour 
            trouver l'information que je cherche !
Qu'aimez-vous sur Internet ? 
            
L'information à 
            tout instant et l'application du concept d'achat impulsif en ligne, 
            le fait de pouvoir commander immédiatement un produit que l'on veut 
            acquérir. 
Qu'est ce 
            qui vous irrite sur Internet ? 
La lenteur des connexions. 
            (*) Les huit antennes régionales de 
            France 3 disposant actuellement d'un site Internet sont : Paris- Ile 
            de France - Centre, Ouest, Sud, Lorraine-Champagne-Ardenne - 
            Rhône-Alpe-Auvergne, Corse, Aquitaine, Nord Pas-de-Calais 
            Picardie.