Le vice-président américain Dick Cheney à nouveau mis en cause • LEMONDE.FR | 17.07.02 | 08h55 • MIS A JOUR LE 17.07.02 | 09h04 En pleine tourmente financière et au cœur des inquiétudes sur les comptes des entreprises, les nuages sombres s'accumulent au-dessus de la Maison Blanche. Le président américain, George W. Bush, et le vice-président américain, Dick Cheney, sont soupçonnés d'avoir eux-même pris part à des malversations comptables ou à des délits financiers alors qu'ils occupaient des postes d'administrateurs ou de PDG dans de grandes entreprises pétrolières. Ainsi, le vice-président américain, Dick Cheney, a fait l'objet de nouvelles mises en cause, mardi 16 juillet, pour des pratiques financières douteuses alors qu'il dirigeait le groupe Halliburton. Cette affaire ébranle un peu plus l'administration de George W. Bush, le président étant lui-même déjà au centre d'une affaire concernant une vente d'actions de l'entreprise pétrolière Harken Energy Corporation, dont il était membre du conseil d'administration et consultant. M. Bush maintient toute sa confiance en M. Cheney, a souligné, mardi, le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, en opposant une fin de non-recevoir aux journalistes le pressant de questions sur le passé d'affaires du président et du vice président. "Ce sont des questions que la commission des opérations boursières examinera si elle le juge utile", s'est contenté de répliquer Ari Fleischer. Le quotidien Washington Post a révélé mardi qu'en août 2000, juste après avoir quitté la société d'ingénierie pétrolière Halliburton qu'il avait dirigée durant cinq ans, M. Cheney avait vendu quelque 600 000 actions du groupe, alors florissant, réalisant un bénéfice de 18,5 millions de dollars. Mais deux mois plus tard, l'entreprise annonçait aux investisseurs stupéfaits que ses affaires ne marchaient pas aussi bien que prévu, et le cours de ses actions avait alors enregistré une baisse immédiate de 11 %. Elles ont aujourd'hui perdu 75 % de leur valeur. L'EXPÉRIENCE DES AFFAIRES George W. Bush avait annoncé, le 25 juillet 2000, avoir choisi M. Cheney, l'ancien secrétaire à la défense du président George Bush père, comme colistier dans la course à la Maison Blanche. Cette décision avait alors été saluée par l'ensemble des commentateurs comme un choix remarquable, M. Cheney apportant au candidat présidentiel républicain l'expérience politique, diplomatique et du grand patronat lui faisant défaut. Cette analyse ne s'était pas démentie jusqu'au printemps dernier, bien que le vice-président ait été en butte à de vives critiques démocrates sur la réforme de la politique énergétique américaine. Depuis qu'en mai le groupe Halliburton a annoncé être lui aussi sous le coup d'une enquête de la Commission des opérations de Bourse (SEC), tout a changé. Celle-ci souhaite savoir si les profits du groupe ont été gonflés à dessein de 234 millions de dollars sur quatre ans, par manipulations comptables, lorsque M. Cheney en était le PDG. La semaine dernière, une organisation anticorruption, Judicial Watch, a porté plainte contre M. Cheney, pour des fraudes présumées lorsqu'il dirigeait Halliburton. Prudent, le Washington Post a souligné l'absence d'"allégations de malversations de la part du vice-président" dans la vente de ses titres. Mais, estime le journal, que M. Cheney ait ignoré l'ampleur de la crise de son entreprise ou qu'il se soit débarrassé de ses titres en connaissance de cause, "l'humiliation de Halliburton soulève des doutes quant à la responsabilité de M. Cheney et donc sur sa réputation de dirigeant brillant, apportant son sens avisé des affaires à la Maison Blanche". Un autre quotidien, le Washington Times, estime que l'enquête de la SEC sur d'éventuelles malversations au sein de la direction de Halliburton "met Cheney en péril sur le plan politique". Le journal conservateur rappelle que la SEC avait également ouvert une enquête sur une vente d'actions par M. Bush en 1990, lorsqu'il aurait eu vent des problèmes financiers de l'entreprise pétrolière Harken Energy Corporation dont il était membre du conseil d'administration. Mais il avait été blanchi à l'époque, par la SEC. Selon le Washington Times, ces allégations seraient "faibles" par rapport à celles pouvant toucher M. Cheney. Elles pourraient néanmoins avoir des répercussions sur les résultats des élections législatives de novembre, surtout si la crise boursière alimentée par les scandales financiers récents se poursuit. Avec AFP et Reuters |
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Le Monde 2002 Usage strictement personnel. L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la licence de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions. Politique de confidentialité du site. Besoin d'aide ? faq.lemonde.fr Description des services payants Qui sommes-nous ? |