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LE MONDE INTERACTIF | 30.09.02 | 17h33
MIS A JOUR LE 01.10.02 | 11h07
Oxford Internet Institute : les sages se penchent sur le Net
Dans quelle mesure Internet change-t-il nos modes de vie ? C'est pour répondre à ces questions mêlant sociologie, politique et haute technologie qu'Oxford accueille depuis vendredi son "Institut Internet". Ouvert à tous les chercheurs, l'institut est pluridisciplinaire. Et les travaux de réflexion ont déjà commencé.

OXFORD  correspondance

"Paradoxalement, c'est la fin de la bulle Internet qui a fait prendre conscience de l'impact du Réseau dans notre société." Il est vrai que le lancement en grande pompe d'un "Institut Internet" dans la prestigieuse université d'Oxford alors que le Nasdaq est au plus bas peut étonner.
   
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L'OII se pecnche sur les questions mêlant sociologie, politique et haute technologie. Ouvert à tous les chercheurs, c'est un institut pluridisciplinaire.
 
Pourtant William Dutton, son directeur, enfonce le clou et poursuit : "L'impact d'Internet pour l'individu dépasse de beaucoup la sphère des start-up déchues. C'est pourquoi j'ai cherché pendant des années une université capable d'accueillir des chercheurs travaillant sur les conséquences pratiques de l'informatique... C'est une chance extraordinaire de pouvoir le faire à Oxford." C'est ainsi qu'est né l'Oxford Internet Institute (OII).

Différent, l'OII l'est donc à plus d'un titre... Ainsi, cette université n'aura, au début du moins, pas d'étudiant ! L'idée, au contraire, est d'ouvrir les portes du savoir au plus grand nombre, sans se limiter à un nombre fixe d'élèves payant des droits d'inscription. Sans surprise, c'est Internet qui permettra de diffuser largement le savoir de l'OII. La plus vieille université d'Europe à l'heure du e-learning ? "Avec l'OII tout est nouveau, sauf l'adresse..., et ça nous ne voulons pas le changer !", souligne William Dutton. Arrivé à Oxford voilà deux mois seulement, il a pris la relève d'Andrew Graham, doyen de la faculté d'économie de Saïd, autre fleuron de l'université. Pour autant, pas de querelle d'anciens et de modernes dans le temple du savoir : comme l'a précisé M. Graham, "l'OII a tout pour devenir une référence, comme l'est Oxford depuis plusieurs siècles". Pour cela, William Dutton veut s'entourer d'une équipe la plus large et diversifiée possible. Si les chercheurs des universités comme Harvard ou Columbia se sont bien sûr déjà penchés sur le berceau de l'OII, ils seront bientôt rejoints par... un ancien directeur juridique d'Apple ! Comme le précise le docteur Dorothy Zinberg, de la Kennedy School of Government d'Harvard, "le soutien de l'industrie est indispensable à la réussite d'un tel projet". Et pas seulement parce que les 15 millions de livres (environ 34,8 millions d'euros) qui composent le budget de l'OII proviennent en grande partie d'un entrepreneur privé, Dame Stéphanie Shirley, mais aussi parce que, selon Jocelyn Hay, qui dirige une association de protection des utilisateurs de nouvelles technologies à Londres, "les constructeurs doivent mieux prendre en compte les attentes sociologiques des utilisateurs" ; c'est pourquoi elle espère que les travaux de l'OII serviront de guide aux grands comme Sony et Hewlett Packard (HP).

La présence d'un représentant américain de HP sur l'estrade de l'université n'est donc pas fortuite. Les têtes pensantes de l'OII entendent mettre la plupart de leurs travaux à disposition du plus grand nombre, mais aussi travailler pour le secteur privé ou, pourquoi pas, les gouvernements. "L'esprit d'ouverture de l'OII est une chance unique de réunir les meilleurs des meilleurs et de les faire travailler sur des sujets qui nous intéressent tous", insiste Derek Wyatt, député travailliste au Parlement britannique, qui apporte tout son soutien à l'institut oxfordien.

Et le travail a déjà commencé ! Pendant toute une après-midi, des professeurs, industriels, journalistes, ont été invités à plancher sur des sujets aussi divers que "L'ordre ou le chaos sur le Réseau ?", "Comment organiser l'e-démocratie" ou "L'omniprésence du Net change-t-elle nos modes de vie ?". Après des heures de travaux, un constat : tout reste à faire ! Andrew Graham l'a précisé en conclusion : "Vous ne pouvez pas attendre de l'OII de régler ces problèmes en trois semaines !" Mais la feuille de route est déjà prête. D'après Bill Dutton, le premier chantier sera l'"e-science", ou tenter de comprendre l'impact d'Internet sur la recherche scientifique, pour tenter d'en améliorer toujours plus les résultats. Plus concret dans un pays où les électeurs ont récemment pu voter à l'aide de leurs téléphones portables (par SMS), l'"e-democratie" fera l'objet du prochain recrutement au sein de l'OII. Les professeurs ou chercheurs intéressés peuvent d'ailleurs s'inscrire sur le site de l'université (http://www.oii.ox.ac.uk/register.shtml).

Des chercheurs américains, du personnel anglais... Ne manquerait-il pas le "i" d'"International" à l'Institut ? "Nous voulons mettre en place une réelle collaboration internationale, dépassant le cadre anglo-saxon, nous répondent en cœur Bill Dutton et Barbara Simmons, professeur à Stanford et membre du conseil de surveillance de l'institut, mais il a d'abord fallu mettre en place une structure solide, prête à accueillir le plus de disciplines possible. Aujourd'hui nous sommes prêts." La balle est maintenant dans le camp des chercheurs français.

Jean-Christophe Vignes






D.R.