Vendredi 4 octobre 2002




   
 


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Les tops et les flops de la rentrée télé

ALORS, CETTE RENTRÉE TÉLÉ, bonne ou mauvaise ? Au milieu de rares nouveautés - sauf sur Canal + où la grille a été revisitée - quelques aménagements ont visiblement été appréciés par les téléspectateurs : sur France 3, la nouvelle case fiction du mardi ou « Vie privée vie publique », déplacée du mardi au mercredi ; sur France 2, des magazines à la place de documentaires, le dimanche soir... Les déclarations du ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, semblent avoir incité les chaînes publiques à faire des choix plus audacieux. Deux exemples récents : une émission politique - « 100 minutes pour convaincre » - à 20 h 50, sur France 2 et, dans le même créneau horaire, un documentaire remarquable mais trop peu regardé - « Madame la principale » - sur France 3. Sauf exception, les nouveaux programmes peinent à s'installer. Revue de détail.


Bien partis

« 24 Heures chrono » (Canal +, samedi, 21 heures). C'est la bonne surprise de cette rentrée, dans le domaine de la fiction. Les abonnés de Canal (la série est cryptée) sont de plus en plus nombreux à suivre ce thriller. Au nombre de 708 000, ils sont deux fois plus que les amateurs de « Samedi comédie », l'an passé. « D'art d'art » (France 2, vendredi à 20 h 50, rediffusion le lundi à 23 h 10). Avec une moyenne de 5,6 millions de téléspectateurs et une part d'audience (PDA) de 20,9 %, le mini-magazine de Frédéric Taddéi, destiné à rendre l'art plus accessible, semble avoir séduit le public. Jean-Jacques Aillagon, qui voulait de la culture à des heures décentes, a été écouté. « 100 Minutes pour convaincre » (France 2, 20 h 50, une fois par mois). Qui aurait cru que la première édition du nouveau magazine politique de France 2 - avec, pour invité, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin - réunirait plus de cinq millions de téléspectateurs, soit une part d'audience de 23,9 % ? Même à la direction de l'info de la Deux, on n'avait pas placé la barre aussi haut. Une audience de 17 ou 18 % aurait déjà paru satisfaisante. La prochaine émission, le 22 mars, avec Jean-François Mattéi, ministre de la Santé, sera un bon test. « Le Journal des bonnes nouvelles » (Canal +, 19 h 30). Après des débuts chaotiques, le journal décalé de Karl Zéro a fini par trouver son rythme. Il a profité d'un changement d'horaire, de 20 h 5 à 19 h 30, qui ne le place plus en concurrence avec les vrais journaux télévisés. Résultat : en progression constante, il réunit, en moyenne, 795 000 téléspectateurs, pour une PDA de 3,7 %.


Mal partis

« Age sensible » (France 2, 17 h 30). Cette fiction surprend à double titre. En bien, car tout le monde s'accorde à reconnaître l'originalité de son écriture. En mal, à cause d'une audience qui justifie son arrêt prématuré (lire encadré). « Douce France » (France 2, samedi, 19 h 5). Le magazine des régions de Christine Bravo connaît un démarrage difficile : 2,5 millions de téléspectateurs (19,7 % de PDA), pour le premier numéro, le 14 septembre, puis 2,3 millions (17,1 % de PDA), pour le troisième, samedi dernier. La saison dernière, « Union libre », le programme qui l'a précédé, et dont « Douce France » ne se démarque peut-être pas assez, retenait, en moyenne, 3 millions d'assidus pour une PDA dépassant les 20 %. « Le Fabuleux destin de... » (France 3, 20 h 25). Le divertissement quotidien, animé par Isabelle Giordano, connaît des fortunes diverses, en fonction des jours et des invités. Avec 11,6 % de PDA et 2,6 millions de téléspectateurs, en moyenne, il est loin des 18,5 % de PDA de « Fa si la » et des 20 % de « C'est mon choix ». France 3, qui croit toujours à ce programme, réfléchit à des ajustements. « Mon Kanar » (France 3, 17 h 30). Le nouveau JT pour les jeunes (12,7 % de PDA), ne parvient pas au niveau de son prédécesseur, « A toi l'actu/ », dont les performances étaient pourtant jugées insuffisantes (14 %). D'après la Trois, ce serait un problème de ton, trop branché et un peu trop adulte. François Pécheux, animateur et producteur, revoit sa copie.


Menacés

« A tort ou à raison » (le lundi, tous les 15 jours à 22 h 35). Bernard Tapie devait « casser la baraque ». Cela n'a pas été le cas. 19,8 % de part d'audience pour la première émission et 26 % pour la deuxième, c'est insuffisant pour une seconde partie de soirée sur la Une. D'autant que le score auprès des ménagères de moins de 50 ans - la cible des publicitaires - n'est pas fameux. La prochaine émission, lundi, sera déterminante pour l'avenir de Tapie à la télévision. « Hyper Show » (Canal +, 18 h 30). La déception est à la hauteur du battage médiatique qui a accompagné le lancement de ce magazine, coprésenté par Frédéric Beigbeder et Jonathan Lambert. Seuls 318 000 téléspectateurs sont fidèles au rendez-vous, pour une PDA de 2,3 %. L'avenir d'« Hyper Show » reste incertain, en dépit des nouveaux remaniements de ces derniers jours.

Le Parisien , jeudi 03 octobre 2002

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