'info est 
                  là, sans aucun doute. Il est même précisé que la dernière 
                  actualisation date de dix minutes. Lundi 23 septembre, milieu 
                  d'après-midi, quelque part sur le web: la Une porte sur 
                  Ramallah, avec 2.073 articles référencés, tandis que le 
                  deuxième titre pointe vers la victoire de Schroeder. Il ne 
                  s'agit pas d'un nouveau site d'actualité, mais du nouveau 
                  service de Google, «Google News». Ce nouvel 
                  outil –anglophone– pointe vers environ 4.000 sites de news à 
                  travers le monde. De CNN à Reuters, en passant par le World 
                  Socialist Web Site, organe du «Comité International de la 
                  quatrième Internationale». Dans une mise en page sobre, 
                  typique du célèbre moteur de recherche, la page d'accueil 
                  aborde une trentaine de sujets organisés en huit rubriques (A 
                  la une, monde, business, sport, etc.). Les appels des articles 
                  sont même, la plupart du temps, illustrés par une image tirée 
                  du site d'origine. 
                  Algorithmes. Pour ce faire, et hiérarchiser toute 
                  l'information dans cette home page, Google ne s'est pas doté 
                  d'une véritable équipe éditoriale. Loin de là. C'est 
                  d'ailleurs expliqué dans le texte de présentation: il s'agit 
                  là d'un «service d'actualité organisé uniquement à partir 
                  d'algorithmes informatiques, sans la moindre intervention 
                  humaine». Et même de préciser: «Google n'emploie aucun 
                  rédacteur, éditeur, ou rédacteur en chef». Seule précision 
                  concernant ces algorithmes quasi-magiques: «La méthode reste 
                  dans la tradition de Google, qui se base principalement sur le 
                  jugement collectif des éditeurs de sites pour déterminer quels 
                  sites offrent l'information la plus valable et la plus 
                  pertinente.» 
                  Béta. Tout n'est pas encore parfait et les 
                  développeurs de Google continuent d'affiner les critères de 
                  sélection. Mais le moteur de recherche se dédouane d'emblée de 
                  tout disfonctionnement: il s'agit d'un bêta-test. Ce qui 
                  revient à dire que Google met à disposition un outil sans en 
                  garantir la fiabilité. Les internautes sont alors appelés à 
                  faire remonter les bugs et autres comportements anormaux afin 
                  de perfectionner le dispositif. En 2001 déjà, après 
                  l'acquisition de deja.com, la partie concernant la recherche 
                  de messages dans les 
                  newsgroups était passée par une phase de bêta-test. Tout 
                  comme, encore actuellement, l'outil de 
                  traduction automatique (language tools). 
«Le 
                  bêta-test, explique Franck Poisson, directeur commercial de 
                  Google France, est un laboratoire qui permet de vérifier la 
                  technologie, et aussi d'estimer l'intérêt suscité par le 
                  nouveau service en terme de trafic. Et donc de rentabilité 
                  publicitaire.»
                  Les internautes français devront encore attendre un peu 
                  avant de profiter de cette fonctionnalité dans la langue de 
                  Molière. «L'adaptation française n'est pas d'actualité, 
                  précise Franck Poisson. Il faut d'abord que cet outil passe le 
                  stade de la bêta aux Etats-Unis. On se posera alors la 
                  question de savoir s'il est possible de monétiser le trafic 
                  généré pour la France.»