• LE MONDE | 07.01.03 |
12h10 La crainte du piratage et l'incertitude DivX Si le lancement du DVD enregistrable a été retardé par la guerre des normes qui a opposé l'ensemble des fabricants de graveurs à Sony et à Philips, défenseurs du format DVD + RW non homologué par le Forum DVD, il a été également freiné par les réticences de l'industrie du disque ainsi que des éditeurs de films face à un outil aussi puissant. Depuis la commercialisation des graveurs de CD-R et le succès considérable qu'ils ont rencontré, le débat sur la protection des droits d'auteur fait rage aux Etats-Unis comme en Europe. Les résultats des ventes de disques ne semblent pas rassurer les éditeurs. Pourtant, la France a renoué avec la croissance au premier semestre 2002 avec une progression de 6 % du chiffre d'affaires de l'industrie du disque. Après deux années de baisse, ce constat va à l'encontre des soupçons concernant l'influence du piratage sur les ventes de disques. Le phénomène de l'échange de fichiers numériques via Kazaa, successeur de Napster, par exemple, ne semble pas prendre l'ampleur qu'avaient crainte les éditeurs. Les opérations de transfert de fichiers volumineux restent laborieuses malgré l'effet combiné du développement des connexions Internet à haut débit (câble ou ADSL) et des techniques de compression MP3 pour la musique et DivX pour la vidéo. L'avenir de cette dernière méthode, créée dans l'ombre par une poignée de programmeurs, n'est pas garanti. Elle impose en effet des délais de traitement des fichiers qui peuvent se compter en dizaines d'heures pour un seul film avec un ordinateur de puissance moyenne. Son intérêt est très lié à la capacité des CD-R. Car la compression DivX permet de ramener la taille numérique d'un film sur DVD, soit entre 3 et 4 gigaoctets, aux environs de 700 Mo, soit la capacité d'un seul CD-R. L'apparition des DVD-R dotés de 4,7 Go entame considérablement cet avantage. Il reste le problème du coût des DVD-R, près de dix fois supérieur à celui d'un CD-R. Ce handicap devrait se réduire progressivement et le DVD enregistrable sera d'autant attractif que sa capacité permet de créer des films compatibles avec les lecteurs de salon. L'un des défauts persistants du DivX réside ainsi dans son confinement dans l'univers informatique. Ce n'est qu'en novembre 2002 que la société scandinave Kiss Technology a annoncé le lancement en France du KISS DP-450 (400 euros), premier lecteur de DVD compatible DivX. La démocratisation du DVD enregistrable risque de donner un coup d'arrêt à une technique qui a peut-être laissé passer sa chance de s'imposer. Michel Alberganti |
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