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• LE MONDE | 07.01.03 | 12h10


Le montage de la vidéo familiale enfin maîtrisable

Le gain en puissance des ordinateurs, depuis la commercialisation du Pentium 2 et de ses équivalents chez AMD ou Apple (processeur Power PC), trouve l'une de ses justifications majeures avec le montage et la compression des films réalisés par les vidéastes amateurs. Ces derniers se souviennent de l'écueil fatal rencontré avec les Caméscope analogiques. Une fois la bande magnétique enregistrée, il ne restait qu'à la visionner et à la conserver en l'état, imposant ainsi aux spectateurs l'intégralité de la prise de vue, avec les maladresses et les erreurs inhérentes aux films amateurs et que les professionnels eux-mêmes doivent éliminer au montage. Or cette opération, extrêmement fastidieuse du temps de la pellicule Super8, était devenue quasi interdite avec la vidéo, malgré les fonctions intégrées aux caméras elles-mêmes. Les Caméscope numériques n'ont pas résolu le problème tant qu'ils n'ont pas reçu l'aide d'ordinateurs assez rapides, dotés de disques durs de taille et de vitesse de rotation suffisante (plus de 40 gigaoctets, 7 200 tours par minute) pour traiter les énormes quantités de données générées par les enregistrements vidéo. Dernier outil indispensable, les logiciels de montage ont également réalisé des progrès considérables en puissance, en simplicité d'utilisation et en baisse de prix (environ 150 € ).

L'offre commerciale s'est étoffée avec les produits de Ulead (VideoStudio) MGI (VideoWave), Sonic (MyDVD) et Pinnacle (Studio8). A l'usage, ce dernier se distingue par l'étendue des possibilités qu'il offre et l'efficacité de sa fonction d'acquisition en basse résolution. En effet, l'une des difficultés restant à surmonter concerne la phase de transfert des séquences enregistrées sur la caméra numérique vers l'ordinateur. La copie brute génère des fichiers de plusieurs gigaoctets (Go).

UNE MÉTHODE DIFFÉRENTE

Outre l'encombrement du disque dur, la manipulation de séquences d'une telle taille met les processeurs à rude épreuve. Pinnacle utilise une méthode différente en proposant dans son logiciel une acquisition de qualité inférieure suffisante pour les opérations de montage, c'est-à-dire permettant un bonne visualisation du contenu des scènes dans les petites fenêtres intégrées au logiciel Studio8. Une fois le montage réalisé, le programme demande à l'utilisateur de reconnecter sa caméra à l'ordinateur et il prend le contrôle du Caméscope pour enregistrer sur le disque dur une version haute définition des seules séquences sélectionnées. D'où un gain de place et un confort de montage très appréciables, surtout sur les ordinateurs ne disposant pas du tout dernier processeur.

Par ailleurs, les logiciels actuels offrent de multiples possibilités pour agrémenter les films amateurs avec toute une gamme de titres et de transitions entre les scènes ainsi que l'ajout de deux pistes-sons, l'une pour la musique, l'autre pour les commentaires que l'on peut mixer avec la bande-son originale.

Les dernières versions, telles que Studio8, autorisent la correction des couleurs, du contraste et de la luminosité, ce qui permet d'équilibrer les séquences filmées avec des éclairages différents. Enfin, cerise sur le gâteau, les éditeurs, attentifs à la démocratisation des graveurs de DVD sur ordinateur, ont intégré dans leurs logiciels les fonctions de création de DVD vidéo compatibles avec les lecteurs de salon. Ils proposent la composition de véritables menus de sélection des séquences sur l'écran de télévision à l'aide de la télécommande. Les vignettes sont même animées, comme sur un "vrai" DVD... Seules ombres au tableau, ces logiciels se veulent si complets qu'ils perdent parfois en simplicité d'utilisation pour un novice. Certaines fonctions comme la création des titres ne se maîtrisent pas sans quelque habitude.

Et, malgré la puissance de l'informatique actuelle, le montage reste une activité chronophage. Mais les passionnés de cinéma amateur ne comptent pas leurs heures. Pour les autres, certains fabricants de caméras numériques fournissent des logiciels de montage automatique qui permettent de créer un clip, certes moins sophistiqué, mais prêt à être montré rapidement aux proches avides de souvenirs.

Michel Alberganti

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 08.01.03

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