Les abonnés Wanadoo privés de surf sur les sites Free
Par JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://solutions.journaldunet.com/0301/030122_freeft.shtml
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Mercredi 22 janvier 2003

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Des semaines que Free voit grossir le mur : entre les deux poids lourds de l'Internet Français, il n'y a qu'un seul et unique câble, qui n'a pas été remplacé depuis deux ans. Problème : l'Internet a bien grossi entre temps, et le calibre du tuyau - 1 Gbit/s - n'est plus à la hauteur. Résultat : entre Free et France Telecom, les débits chutent spectaculairement et la qualité de service se dégrade.

"Free a bien tenté de prévenir France Telecom il y a deux mois, mais sans succès : FT n'a pas réagi, et les temps d'accès vers certains sites ont fini par devenir intolérables pour les internautes de Wanadoo et de Free" - affirme Octave Klaba, DT de l'hébergeur OVH.

La conséquence ? Pour peu qu'un site se trouve de l'autre côté du tuyau - et c'est souvent le cas -, les informations circulent aussi vite qu'une voiture dans un embouteillage. Sur les forums de discussion, on peut trouver des phrases de ce genre émanant d'internautes mécontents: "J'ai l'impression d'être en 14,4 Kbit/s" - faisant référence à la vitesse anémique à laquelle plafonnaient les tous premiers modems.

Coupure pure et simple

Mais c'est surtout du côté des propriétaires de sites commerciaux hébergés par Free ou FT que l'inquiétude est la plus vive : impossible d'accéder à leurs pages dans de bonnes conditions depuis l'autre côté du tuyau qui relie FT à Free.

Pourtant, le pire reste à venir : hier matin, Free coupe tout simplement l'accès à ses serveurs pour tous les internautes de Wanadoo : ils sont privés d'une partie du Web et de certains services mail. Officiellement, Free n'a pas voulu mettre le couteau sous la gorge de France Telecom : il s'agissait simplement de soulager ses serveurs, qui croulaient sous le temps d'accès, et qui dégradaient la qualité de service de ses abonnés. Mais de là à dire que Free a voulu réveiller (brutalement) Wanadoo, qu'il tentait - rappelons-le - de prévenir depuis des mois, il n'y a qu'un pas.

Un pas que ne franchira pas Free : "C'est un petit problème qui se règlera bien vite, nous faisons confiance à France Telecom". A n'en pas douter, Free ne souhaite pas froisser le géant des télécoms.

Service rétabli mercredi soir ?
Dans tous les cas, l'électrochoc a fait son effet : dans la soirée de mardi, FT et Free parviennent à un accord : "d'ici mercredi à 17h, le calibre du tuyau sera multiplié par 2,5, et Free rendra aux "Wanadiens" leur liberté" - communique France Telecom.

Mais la bataille n'est pas terminée : FT précise que "les négocations commerciales n'ont pas encore abouti, et que le service sera - à titre exceptionnel - rétabli avant même que les conditions soient clarifiées". En clair : Free va sans doute devoir bourse délier.

La pilule sera difficile à avaler pour Free : "Il y a deux ans, lorsque le FAI développe son propre 'point de peering' - la porte d'accès à son réseau privé -, FT l'autorise à se connecter à son propre point de peering gratuitement. Aujourd'hui, FT souhaite faire payer Free. Pour quelle raison ? Il y a autant de traffic dans un sens que dans l'autre, et FT a autant besoin de Free que Free a besoin de FT" explique Octave Klaba, DT d'OVH. FT reconnait ces faits, mais l'opérateur laisse entendre que Free va devoir payer.

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Suprenant : l'interconnection de deux réseaux de taille respectable (désignée sous le nom "d'accord de peering") s'effectue généralement de manière non commerciale.

[Nicolas Six, JDNet]



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