Fixée par le conseil de surveillance, la rémunération de Jean-Marie Colombani, pour ses fonctions à la tête du Monde et de ses filiales, s'élève, depuis le 1er janvier, à 28 495,45 euros, soit un salaire mensuel net de 24 285,81 euros. Le salaire brut mensuel du président du directoire se divise ainsi : 15 000 euros au titre de mandataire social de la Société éditrice du Monde (SEM) et 13 495,45 euros au titre de mandataire social de la SA Le Monde. Ni prime ni indemnité de logement ne viennent s'ajouter à ce salaire.

Comme pour tout mandataire social, cette rémunération est versée sur douze mois. Son salaire annuel brut est donc de 341 945,40 euros (2 243 015 francs). Avant le 1er janvier, la ventilation n'était pas la même  : 311 449,05 euros au titre de la SEM et 30 490,44 euros comme mandataire social pour l'année 2002. Mais le total était équivalent : 341 939,49 euros (2 242 976 francs).

Par ailleurs, France Culture et RTL versent une pige au Monde pour les émissions que Jean-Marie Colombani anime sur ces antennes. Le journal lui en reverse la plus grande partie. Il perçoit directement une pige pour sa fonction d'éditorialiste pour le magazine Challenges.

25 FOIS LE SMIC

Au titre de l'impôt sur le revenu, Jean-Marie Colombani, dont la déclaration est remplie par un avocat fiscaliste, acquitte 12 000 euros mensuels par prélèvement automatique. Cela signifie qu'il paie, au minimum, 120 000 euros d'impôts au fisc par an, les prélèvements étant programmés par l'administration de janvier à octobre, le solde ou le trop-perçu étant réglé en fin d'année.

A titre de comparaison, Hubert-Beuve Méry, fondateur du Monde, percevait, selon les archives du journal, une rémunération brute équivalente à 45 fois le salaire minimum interprofessionnel garanti (smig), à la fin des années 1960. En prenant sa succession, Jacques Fauvet, recevait 41 fois le salaire minimum de croissance (smic). Ce ratio a fortement diminué dans la seconde moitié des années 1970 jusqu'en 1981, en raison du doublement de ce salaire minimum. Jean-Marie Colombani perçoit, pour sa part, 25 fois le smic.

Olivier Biffaud