Le mercredi 9 avril 2003.
Société / Etats-Unis / Vie privée / Sécurité / Libertés

Le FBI se donne un droit à l'erreur : 80 ONG protestent

Une base de données criminelles, ça doit être précis et à jour. Non ?
  

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L'Electronic Privacy Information Center (Epic) et plus de 80 ONG s'opposent à la décision du Département américain de la Justice de lever l'obligation de "pertinence et de mise à jour" des informations conservées dans la base de données criminelles du FBI. Elles lancent une pétition pour demander au Bureau du management et du budget américain d'exercer son droit de regard sur le Department of Justice et de protéger la vie privée des citoyens.

Au 7 avril, plus de 80 ONG américaines avaient déjà signé la lettre ouverte que l'Epic a rédigé contre la récente décision du Départment américain de la Justice de donner plus de marge de manoeuvre au FBI dans la collecte et la conservation des données du National Crime Information Center (NCIC), la plus grande base de données criminelles des Etats-Unis.

39 millions de fichiers...
Créé en 1967, le NCIC contient plus de 39 millions de fichiers sur tous types de "criminels" : terroristes, fugitifs, personnes concernées par un avis de recherche, personnes disparues, membres de gangs, voleurs de voitures, porteurs d'armes...

Dans sa lettre, datée du 1er avril, l'Epic, une célèbre association de défense de la vie privée, demande au Bureau du management et du budget américain (Office of Management and Budget) d'exercer son droit de regard sur les activités du Department of Justice (DOJ).

L'Epic demande l'annulation de la décision par laquelle le ministère a levé, le 24 mars dernier, l'obligation de "véracité et de mise à jour" des données contenues dans le NCIC.

Le FBI était jusqu'ici tenu de respecter ces obligations, définies par la loi de défense de la vie privée, le Privacy Act, de 1974.

L'Epic s'inquiète des risques que fait courir cette décision aux citoyens et rappelle que de nombreux cas d'arrestations par erreur ont déjà été enregistrés dans le passé, à cause d'informations erronées du NCIC.

Surtout, les ONG soulignent que des erreurs dans les fichiers du FBI peuvent empêcher des particuliers d'obtenir un emploi, d'avoir accès à un crédit bancaire ou de souscrire une police d'assurance.

... pour 2,8 millions de requêtes par jour
Plus de 80 000 agences et services gouvernementaux américains ont accès au NCIC. Le nombre de requêtes sur cette base de données est en hausse constante et a atteint 2,8 millions par jour en moyenne, selon l'Epic.

Depuis plusieurs années, le FBI a investi pour moderniser le NCIC, qui donne maintenant aussi un accès instantané aux fichiers d'empreintes digitales et aux photos policières.

L'Epic a également lancé une pétition en ligne et revendique déjà plus de 3 000 signatures d'internautes américains.

La lettre ouverte et l'action lancée par l'Epic:
http://www.epic.org/actions/ncic/

La pétition lancée par l'Epic:
http://www.petitiononline.com/ncic/petition.html

Le National Crime Information Center (FBI):
http://www.fbi.gov/hq/cjisd/ncic.htm

Justice Department Lifts FBI Databse Limits (Associated Press):
http://abcnews.go.com/wire/Politics/ap20030324_2121.html



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