Personne ne sait si
Salam
Pax, le weblogger de Bagdad dont le site est suivi
massivement depuis le début de la guerre, existe vraiment.
Même si beaucoup ont de bonnes raisons de croire à
l'authenticité de son weblog (voir notre article), ceux qui doutent de
l'existence de cet irakien sont encore nombreux. Peut-être,
donc, que Salam Pax n'existe pas. Mais il est
blessé…
La semaine dernière, un
weblogger américain avait mis en garde contre la
sur-médiatisation de ce site, qui risquait d'être
nuisible à son auteur. Or, depuis le 24 mars, "Dear Raed" n'a
pas été mis à jour. Vite, sur Internet, on s'est inquiété pour
Salam Pax. Mercredi soir, un weblogger australien rapportait une information
entendue sur Al Jazeera : Salam Pax aurait été blessé par un
obus tombant sur sa maison alors qu'il était sur son
ordinateur. Il aurait été transféré dans un hôpital et se
trouverait désormais à Najaf.
CNN n'aime plus le warblog
Les warbloggers, ces
franc-tireurs de l'information sur la guerre en Irak, sont
ainsi soumis à ses aléas. Kevin
Sites, le journaliste de CNN qui avait entrepris de couvrir
le conflit sur un weblog en parallèle de son travail pour la
chaîne américaine (voir notre article), a été prié
par celle-ci de mettre fin à cette aventure virtuelle. La
nouvelle a choqué, CNN semblant d'abord soutenir l'initiative
de son reporter. Moins de quinze jours après l'arrêt de son
warblog, un forum lancé pour l'occasion a déjà recueilli plus
de 1200 réactions de lecteurs, qui ont montré leur attachement
à une information différente sur la guerre.
En Irak grâce aux dons
des lecteurs
Autre preuve de cet attachement
à un autre type de journalisme, la réussite de
Christopher Allbritton dans son entreprise. Le
journaliste avait besoin de 10.000$ pour pouvoir partir
couvrir le conflit dans le Kurdistan irakien. Grâce aux dons
de ses lecteurs, il a réuni assez rapidement cette somme. Il a
donc atterri à Ankara le 27 mars dernier, et se dirige depuis
vers la frontière irakienne. Mercredi, il était à dix
kilomètres de celle-ci. "Nous sommes assis dans une vallée.
(…) Dans une heure, notre guide nous mènera au village en
dessous, puis nous fera traverser la rivière vers l'Irak. Il
me regarde alors que j'écris, comme s'il ne savait pas ce
qu'il doit faire de moi. De temps en temps, il passe un coup
de fil avec son téléphone mobile. Je n'arrive pas à savoir
comment il arrive à avoir un réseau depuis cet endroit, au
milieu de nulle part"…
Le reportage de Christopher
Allbritton ne fait que commencer, il est déjà passionnant.
Reste à espérer qu'il aura les moyens techniques et la liberté
de continuer à écrire une fois en Irak.
Photo : Kevin
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