Le vendredi 11 juillet 2003.
Technologies / Etats-Unis / Génétique / Sécurité / Environnement

Les policiers américains utilisent l'ADN du cannabis pour tracer les cultivateurs

Pour remonter les filières, la science ne mégote pas avec la cendre de joints
  

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Grâce au procédé de détection des empreintes génétiques mis au point par la police scientifique américaine, les enquêteurs espèrent identifier avec certitude la provenance de l'herbe qu'ils saisissent. Selon ses promoteurs du Connecticut State Forensic Science Laboratory (SFSL), cette méthode pourrait servir à repérer les filières de production et de distribution de cannabis.

Largement utilisée par la justice pour identifier les individus présents sur une scène de crime ou pour établir un lien de parenté entre plusieurs personnes, la technique des empreintes ADN peut également être appliquée à un végétal comme le plant de cannabis pour déterminer sa variété et sa provenance.

Heather Miller Coyle et ses collègues du SFSL viennent de présenter dans la revue médicale CMJ une méthode qui permet d'établir le profil génétique d'une plante à partir des résidus d'une cigarette de marijuana.

Selon le magazine New Scientist, un procureur du Connecticut a déjà utilisé le procédé pour établir la preuve d'un lien entre deux producteurs de chanvre arrêtés dans deux villes différentes de l'Etat. Ils auraient ainsi été confondus par le profil génétique parfaitement identique de la marijuana qui était en leur possession.

Plutôt que planter de nouvelles graines, les cannabiculteurs recourent souvent au bouturage pour assurer la propagation de leurs plants les plus riches en résine. Cette technique de clonage, connue de tous les jardiniers, leur permet de conserver, de croiser et de s'échanger, parfois pendant plusieurs années, des répliques génétiques parfaites de leurs meilleures plantes.

L'herbier transformé en base de données
Ainsi, la plupart des variétés de graines de chanvre vendues en Europe sous l'appelation Skunk sont issues du croisement d'une poignée de clones au phénotype exceptionnel. Cela n'implique pas pour autant que tous les cultivateurs et consommateurs de marijuana européens sont membres d'une même organisation criminelle...

Pourtant, Coyle pense que les empreintes ADN peuvent servir à reconnaître et démanteler les filières américaines d'approvisionnement en marijuana à partir de quelques saisies effectuées sur les consommateurs. Elle a d'ailleurs commencé à constituer une base de données répertoriant les profils génétiques des échantillons de marijuana que lui communique la police. Ce fichier devrait, entre autres, servir à détecter rapidement l'apparition de nouvelles variétés et de nouveaux producteurs d'herbe interdite.

Une vigilance à laquelle échapperont producteurs et consommateurs de hashish, dont la résine ne peut être tracée avec la technique des empreintes ADN.

An Overview of DNA Methods for the Identification and Individualization of Marijuana (CMJ Online):
http://www.cmj.hr/index.php?P=2906


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