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Le site internet d'un gros centre de recherche sur les étiquettes intelligentes laissait en libre accès des documents pourtant classés confidentiels. Diffusés par les adversaires de la technologie RFID (Radio Frequency Identification), ces textes se révèlent assez embarrassants pour ses promoteurs, pour qu'ils les retirent du web. Dans un communiqué envoyé lundi 7 juillet, l'ONG américaine Consumers Against Supermarket Privacy Invasion and Numbering (Caspian révèlait que l'administration du site internet de l'Auto-ID Center laissait largement à désirer. Ce laboratoire est financé par une centaine de multinationales et plusieurs universités, dont le prestigieux Massachussetts Institute of Technology (MIT), qui l'héberge. Ce consortium international travaille au déploiement des "étiquettes intelligentes", ces puces à identifiant unique qui émettent des ondes radio et pourraient remplacer les codes-barres sur les produits de consommation. Cette technologie enthousiasme les industriels car elle permettrait une traçabilité de presque tout objet ou produit. Mais elle inquiète aussi les défenseurs de la vie privée, qui y voient un puissant moyen de surveillance des citoyens et des consommateurs. Trouvés... grâce au moteur de
recherche Une aubaine pour Caspian, qui dénonce les atteintes à la vie privée qu'entraînerait la généralisation de la technologie RFID. "Comment faire confiance à des gens pour sécuriser des informations sensibles sur les consommateurs s'ils ne sont même pas capables de sécuriser leur propre site web ?", se moquait ainsi, dans le communiqué, la fondatrice de l'ONG, Katherine Albrecht (Lire son interview. Sept heures plus tard, Caspian, qui milite pour un encadrement législatif de la technologie RFID publiait un second communiqué annonçant que Auto-ID avait commencé à réparer la faille de sécurité affectant son site. Entre temps, un miroir des documents trouvés sur autoidcenter.com avait été réalisé sur le site américain Cryptome.org, spécialiste de ce genre de "fuites". Une copie malheureusement rendue inaccessible par l'affluence provoquée par une mention de l'affaire sur le site contributif à très forte audience Slashdot.org. Scénario
cauchemardesque Par ailleurs, 61 % des personnes interrogées se disaient inquiètes des conséquences pour la santé de la présence d'ondes radio dans leur environnement quotidien. Même les documents destinés à la diffusion publique s'avèrent révélateurs de la politique du Center, comme la stratégie de communication préconisée par l'agence l'agence Fleishman-Hillard. Entre autres recommandations, les faiseurs d'opinion conseillent de renommer les "Smart tags" en "Green Tags", la couleur vert étant jugée plus rassurante et positive que l'idée d'étiquettes "intelligentes", voire "malignes". Ils estiment : "La meilleure stratégie de communication semble consister à positionner la technologie comme étant simplement un code-barre amélioré." La lecture de ces documents donne surtout une image peu reluisante de l'état d'esprit des apôtres de la technologie RFID. Ceux-ci y avouent espérer que les consommateurs seront "apathiques" et "se résigneront d'eux-mêmes à l'inévitabilité de la chose". Comme le dit l'auteur du mini-article publié sur Slashdot : "Qui a encore besoin de théorie du complot quand l'ennemi avoue de lui-même la chose ?" Le site de l'Auto-ID Center: Le site de Caspian: "Benetton est socialement irresponsable" [Katherine
Albrecht] (Transfert): Lab Id, pionnier italien des étiquettes intelligentes
(Transfert): Une ONG américaine propose une loi pour encadrer les
codes-barres du futur (Transfert): Les étiquettes "intelligentes" ont désormais leur logiciel
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