Le vendredi 11 juillet 2003.
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L'art neuronal distribué fait ses premiers pas à New York

Quand un cerveau de culture sert de conscience créatrice à un robot dessinateur...
  

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Une toute nouvelle forme de créature "bio-cybernetique" sera présentée au cours de l'exposition ArtBots 2003, qui se tiendra ce week-end à New York. Le MEART (Multi Electrode Array Art) consiste en un bras traçant robotisé connecté par internet à une culture de neurones de rat située à plusieurs kilomètres. Selon ses concepteurs, cet artiste artificiel, semi-vivant semi-numérique, permettra de mieux comprendre les bases neurologiques de la créativité.

L'idée de MEART est née de la rencontre en 2002 entre l'artiste Guy Ben-Ary du SymbioticA Research Group de [l'université d'Australie occidentale>http://www.uwa.edu.au/] et d'un neurobiologiste américain, Steve Potter, du Wallace H. Coulter Department of Biomedical Engineering de la Georgia Tech and Emory University à Atlanta. Le projet consiste à combiner la technique des grilles multi-électrodes (MEA) du Potter's Group, qui permet d'interconnecter tissus vivants et appareils électroniques, aux réalisations artistiques et robotiques de l'équipe australienne du SymbioticA.

Auto-adaptation et création spontanée
Le bras robotisé, mis au point en Australie, dessine à l'aide de trois marqueurs colorés. Ses déplacements sont contrôlés depuis les Etats-Unis par les influx électriques émis par des neurones cultivés sur une MEA. Les signaux électriques transmis par la MEA sont réencodés avant d'être transmis par internet jusqu'au boîtier de commande du bras dessinateur. Quant au cerveau, il s'"informe du monde" par les influx électriques renvoyés par le boîtier du robot vers la MEA.

Pour les spécialistes du cerveau, ce genre de boucle "sensori-motrice" est la base neurologique de l'intelligence et de la conscience. Selon ses concepteurs, la boucle entre le cerveau et le bras du MEART rend ce dernier capable d'auto-adaptation et de création spontanée. Ce qui en fait le premier prototype de robot-artiste autonome, évolutif et dissocié géographiquement. Pour l'instant, ses premiers "dessins" tiennent plus de ceux d'un nourrisson doué que d'un Rembrandt, mais le cerveau de culture est encore très jeune et il est capable d'apprendre.

Le MEART réalisera plusieurs performances au cours de l'exposition ArtBots qui se tiendra à la galerie Eyebeam de New York les 12 et 13 juillet prochains. Ben-Ary et Potter espèrent profiter de l'exposition pour améliorer le "trait" de leur cyber-chimère en renvoyant à son cerveau l'image en temps réel des visages des spectateurs filmés pendant les performances graphiques du robot.



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