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Arrêt sur Schneidermann 
Le journal «le 
Monde» a entrepris de licencier son chroniqueur télé, Daniel Schneidermann, 
aussi présentateur de l'émission «Arrêt sur images» • Motif invoqué: trop 
critique envers la direction • 
Par O.C. et 
C.Ma.
lundi 29 septembre 2003 (Liberation.fr - 18:05) 
 Daniel Schneidermann, qui est également animateur de l'émission Arrêt sur 
images, sur France 5, a exprimé à plusieurs reprises des critiques contre la 
direction du «Monde» et la façon dont elle a réagi au livre-réquisitoire de 
Pierre Péan et Philippe Cohen, «la Face cachée du "Monde"», paru en février 
dernier. Selon nos informations, Jean-Marie Colombani n'a pas apprécié que 
Schneidermann renouvelle ses critiques dans son dernier livre, «le Cauchemar 
médiatique» (Denoël), à paraître jeudi. Dans ce livre, dont l'essentiel n'est 
pas consacré au «Monde», Schneidermann écrit notamment, à propos de «la Face 
cachée du "Monde"»: «Il me semblait que "le Monde", plutôt que de répondre comme 
un clan sicilien offensé par la provocation d'un clan rival (...), devait 
répondre comme un journal dans une démocratie développée au XXIe siècle: en 
ouvrant ses bouches, ses comptes et ses archives». Daniel Schneidermann, journaliste au «Monde» depuis 1983, avait aussi révélé, 
sur France Inter, qu'un passage d'une chronique du médiateur Robert Solé, 
consacrée au livre de Péan et Cohen, avait été censuré par Edwy Plenel, 
directeur de la rédaction du "Monde", en contradiction avec la règle qui veut 
que les articles du médiateur ne soient jamais coupés. Edwy Plenel avait alors 
reconnu avoir commis un «minuscule abus de pouvoir». Dans ce passage, Robert 
Solé écrivait: «Le journal ne peut, me semble-t-il, s'en tenir à une réponse 
générale, une réfutation en bloc de "la Face cachée du Monde"».
iré. En conflit larvé 
avec la direction du «Monde» depuis plusieurs mois, Daniel Schneidermann, 
chroniqueur au supplément «Télévision» du quotidien, fait depuis lundi matin 
l'objet d'une procédure de licenciement. Il lui est reproché par Jean-Marie 
Colombani, directeur du journal, et Edwy Plenel, directeur de la rédaction, 
d'avoir enfreint l'article 3b de la convention collective des journalistes, qui 
affirme «le droit pour les journalistes d'avoir leur liberté d'opinion» tout en 
précisant que «l'expression publique de cette opinion ne (doit) en aucun cas 
porter atteinte aux intérêts de l'entreprise de presse dans laquelle ils 
travaillent».