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Cinéastes et 
scénaristes dénoncent le principe de l'accès non payant.
Internet: le leurre de la 
gratuité 
lundi 23 février 2004
Patrice Chéreau,  Le public et les responsables politiques doivent savoir que les droits 
d'auteur sont notre unique source de rémunération et, aujourd'hui, nous sommes 
donc privés pour partie de ce qui est notre exigence la plus élémentaire : vivre 
de notre travail. Ceux qui encouragent par démagogie le consommateur à penser que la culture 
est gratuite portent la responsabilité, en nous appauvrissant, d'appauvrir la 
création. Internet est un formidable outil d'éducation et de mise en commun de la 
pluralité des cultures, de la diversité et du progrès des connaissances. Mais la 
gratuité est un leurre et un mensonge. Derrière cet artifice se cache une vérité : la publicité et le trafic des 
communications téléphoniques engendrent d'énormes profits sur Internet. On donne 
aux consommateurs l'illusion de ne pas rétribuer le spectacle, mais en vérité, 
il paye : abonnement à la connexion, bénéfice sur la vente en ligne, prélèvement 
de micro paiements, écrans publicitaires, sont autant d'exemples qui démontrent 
que les oeuvres circulent à l'intérieur d'une économie dont les profits sont 
énormes pour ceux qui les diffusent sans les produire. La philosophie de bazar, qui tend à définir comme caduque et réactionnaire 
toute tentative de définition et de régulation du marché de la Toile, ne fait 
que conforter une politique imbécile conduisant à un assèchement des ressources 
de la production mettant en péril l'avenir des oeuvres et ceux qui les 
créent. Nous sommes pour la liberté d'expression et pour la liberté du consommateur. 
Mais ces libertés ne peuvent s'opposer l'une à l'autre. Nous voulons continuer à 
offrir au public des oeuvres diverses et une relation de respect mutuel. Mais 
nous sommes contre le pillage de nos oeuvres. Le soutien politique à la doctrine trompeuse de la gratuité dans un paysage 
planétaire sans règle, sans rémunération, sans respect du droit moral est une 
position démagogique que nous dénonçons comme nous dénonçons les fournisseurs 
d'accès, pyromanes de la culture qui la propagent à leur seul profit.
cinéaste,
Costa-Gavras,
cinéaste,
Pascal 
Dusapin, 
compositeur, 
Jean-Claude 
Carrière, 
scénariste, 
Jacques Fansten, 
cinéaste, 
Francis Girod, 
cinéaste, 
Laurent 
Heynemann, 
cinéaste, 
Caroline Huppert, 
réalisatrice, 
Pierre 
Jolivet, 
cinéaste, 
Claude Lelouch, 
cinéaste, 
Christine Miller, 
scénariste, 
Claude Miller, 
cinéaste, 
Bertrand 
Tavernier, 
cinéaste, 
Pascal Thomas, cinéaste.
n réponse à l'article de 
Monsieur Christian Paul publié par Libération le 5 février dernier, 
intitulé Pas de ligne Maginot sur le Net, et au moment où la loi sur 
l'économie numérique est examinée par le Parlement, nous, auteurs, déclarons que 
nos oeuvres ont un prix et que nous ne ratifions pas la philosophie de la 
gratuité sur les réseaux.