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mercredi 17 mars 2004, 17h26
Interdit en France et au Benelux, Lindows attaque Microsoft

SEATTLE/PARIS (Reuters) - L'éditeur américain d'un système d'exploitation interdit de vente en France et au Benelux a engagé un bras-de-fer avec Microsoft pour se défendre contre ce qu'il a qualifié d'"agression judiciaire mondiale".

Lindows, éditeur du système d'exploitation du même nom, a annoncé mardi avoir déposé une requête devant un tribunal de Washington pour demander l'arrêt des poursuites judiciaires menées par Microsoft, qui l'accuse d'avoir détourné le nom "Windows".

Lindows est une variante du système d'exploitation libre et gratuit Linux, principal concurrent de Windows sur le marché des systèmes d'exploitation.

Microsoft "a utilisé les revenus générés grâce à sa position de monopole pour financer une agression judiciaire mondiale contre notre petite entreprise afin d'arrêter le développement de Linux", a déclaré Michael Robertson, propriétaire et président de Lindows Inc.

La contre-attaque de l'éditeur survient alors qu'un tribunal néerlandais a jugé la semaine dernière que Lindows devait changer de nom, sous peine d'une amende quotidienne de 100.000 euros.

Depuis cette décision, Lindows a cessé de vendre ses produits aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg.

"Lindows enfreint les droits des marques détenues par Microsoft dans plusieurs pays dans le monde, et Microsoft a la responsabilité de se protéger à l'international comme il le fait aux Etats-Unis", a déclaré Stacy Drake, une porte-parole du premier éditeur mondial de logiciels.

Lindows a disparu des magasins français après la signature d'un accord entre Microsoft et le distributeur de Lindows en France, la société informatique lyonnaise Hermitage, le 10 février.

"ACHARNEMENT JUDICIAIRE"

"Microsoft nous a assignés devant le tribunal de grande instance de Paris en nous accusant de 'parasiter' ses activités, comme si nous étions dans la contrefaçon de sacs à main", a indiqué à Reuters Alain Takahashi, directeur général et co-fondateur de Hermitage.

"Pourtant, dans la formulation juridique de l'attaque, il était clair qu'il ne s'agissait pas de préjudice créé par ma société. Nous avons été l'instrument d'une politique plus large contre Lindows", a-t-il ajouté.

Selon les termes de l'accord, Hermitage cesse de distribuer Lindows en France en échange de l'arrêt des poursuites.

"J'estime que nous avons été victimes d'un acharnement judiciaire car Microsoft a attaqué seulement certains distributeurs alors qu'il a la puissance de défendre ses intérêts dans le monde entier", a poursuivi Alain Takahashi, citant le géant américain Wal-Mart qui continue, selon lui, de vendre Lindows sur son site internet.
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