SEATTLE/PARIS (Reuters) - L'éditeur américain d'un système 
      d'exploitation interdit de vente en France et au Benelux a engagé un 
      bras-de-fer avec Microsoft pour se défendre contre ce qu'il a qualifié 
      d'"agression judiciaire mondiale".
      
      
Lindows, éditeur du système d'exploitation du même nom, a annoncé mardi 
      avoir déposé une requête devant un tribunal de Washington pour demander 
      l'arrêt des poursuites judiciaires menées par Microsoft, qui l'accuse 
      d'avoir détourné le nom "Windows".
      
      
Lindows est une variante du système d'exploitation libre et gratuit 
      Linux, principal concurrent de Windows sur le marché des systèmes 
      d'exploitation.
      
      
Microsoft "a utilisé les revenus générés grâce à sa position de 
      monopole pour financer une agression judiciaire mondiale contre notre 
      petite entreprise afin d'arrêter le développement de Linux", a déclaré 
      Michael Robertson, propriétaire et président de Lindows Inc.
      
      
La contre-attaque de l'éditeur survient alors qu'un tribunal 
      néerlandais a jugé la semaine dernière que Lindows devait changer de nom, 
      sous peine d'une amende quotidienne de 100.000 euros.
      
      
Depuis cette décision, Lindows a cessé de vendre ses produits aux 
      Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg.
      
      
"Lindows enfreint les droits des marques détenues par Microsoft dans 
      plusieurs pays dans le monde, et Microsoft a la responsabilité de se 
      protéger à l'international comme il le fait aux Etats-Unis", a déclaré 
      Stacy Drake, une porte-parole du premier éditeur mondial de logiciels.
      
      
Lindows a disparu des magasins français après la signature d'un accord 
      entre Microsoft et le distributeur de Lindows en France, la société 
      informatique lyonnaise Hermitage, le 10 février.
      
      
"ACHARNEMENT JUDICIAIRE"
      
      
"Microsoft nous a assignés devant le tribunal de grande instance de 
      Paris en nous accusant de 'parasiter' ses activités, comme si nous étions 
      dans la contrefaçon de sacs à main", a indiqué à Reuters Alain Takahashi, 
      directeur général et co-fondateur de Hermitage.
      
      
"Pourtant, dans la formulation juridique de l'attaque, il était clair 
      qu'il ne s'agissait pas de préjudice créé par ma société. Nous avons été 
      l'instrument d'une politique plus large contre Lindows", a-t-il ajouté.
      
      
Selon les termes de l'accord, Hermitage cesse de distribuer Lindows en 
      France en échange de l'arrêt des poursuites.
      
      
"J'estime que nous avons été victimes d'un acharnement judiciaire car 
      Microsoft a attaqué seulement certains distributeurs alors qu'il a la 
      puissance de défendre ses intérêts dans le monde entier", a poursuivi 
      Alain Takahashi, citant le géant américain Wal-Mart qui continue, selon 
      lui, de vendre Lindows sur son site internet.