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Les gynécologues 
obstétriciens refusent d'être contraints d'accepter les pratiques religieuses de 
leurs patientes.
Laïques et fiers de l'être 
Par Jacques 
LANSAC et Bernard BLANC et Joëlle BELAoeSCH-ALLART et Bruno CARBONNE et Patricia 
MONNIER-BARBARINO
jeudi 22 avril 2004 
Jacques Lansac, Bernard Blanc, Joëlle Bélaïsch-Allart, Bruno Carbonne, 
Patricia Monnier-Barbarino, professeurs  Les témoins de Jéhovah veulent nous faire signer des documents nous obligeant 
à ne pas faire de transfusions aux femmes que nous accouchons, césarisons ou 
opérons. Il faut pourtant redire que l'hémorragie lors de l'accouchement est la 
première cause de mortalité maternelle en France et qu'une étude américaine 
publiée en 2001 a montré que, chez les témoins de Jéhovah, la mortalité des 
femmes qui accouchent est quarante fois supérieure à celle des femmes qui 
n'appartiennent pas à ce groupe. Sachant cela, allons-nous laisser mourir une 
maman qui vient de donner la vie et laisser un ou plusieurs enfants orphelins 
pour respecter les convictions religieuses de ces patientes ? L'islam ne se contente pas de réclamer un examen des patientes par des 
médecins ou des sages-femmes du même sexe. Certains maris poussent leur femme à 
refuser une césarienne au motif que cela risque de diminuer le nombre des 
grossesses. Les gynécologues obstétriciens las de discuter à 3 heures du matin 
et vu l'urgence doivent demander au procureur de la République l'autorisation de 
faire une césarienne contre l'avis de la femme et/ou de son mari dans l'intérêt 
de l'enfant à naître. Ce sont ces mêmes maris qui refusent une ligature des 
trompes demandée par une femme épuisée par de multiples grossesses et ne pouvant 
recourir à d'autres méthodes de contraception. Ce sont les gynécologues 
obstétriciens qui sont aussi régulièrement sollicités pour faire des certificats 
de virginité à des jeunes filles traînées à l'hôpital par leur père ou leur mère 
qui veulent les marier souvent contre leur gré. Notre devoir est, avec le 
soutien du Conseil national de l'ordre des médecins, de refuser de produire ces 
documents au nom de la dignité de ces jeunes femmes. De même, nous devons 
refuser les interventions pour demande de réfection de l'hymen. Faut-il faire 
prendre les risques même minimes d'une intervention chirurgicale pour le simple 
désir de respecter la coutume du drap sanglant exposé au lendemain d'une nuit de 
noce ? Alors, à l'heure où la société, majoritairement sans pratique religieuse, 
nous demande une médecine scientifique basée sur les preuves avec un risque 
thérapeutique voisin de zéro, ou le moindre défaut de l'enfant né nous est 
reproché, il faudrait que nous acceptions toutes les contraintes religieuses et 
supprimions planning familial, diagnostic prénatal, procréation médicalement 
assistée, pour nous consacrer à la réfection d'hymens et pourquoi pas demain à 
l'excision ! ! En ce début de XXIe siècle, c'est à la déesse Raison qu'il faut d'urgence 
consacrer un jour chômé.
de gynécologie obstétrique, membres 
du Collège national de gynécologues et obstétriciens français
 l'heure de la loi sur la 
laïcité où tout tourne autour du foulard islamique, permettez aux gynécologues 
obstétriciens qui écoutent et soignent les femmes de dire que le problème n'est 
pas dans les dimensions du voile ou du bandana ! Il est dans la liberté des 
femmes à décider de leur vie, à décider de leur corps. Là, toutes les religions 
s'y mettent : l'Eglise catholique leur refuse les méthodes de contraception 
moderne, pilule ou stérilet, et bien sûr l'avortement, à tel point que des 
groupes intégristes se sont introduits dans les hôpitaux pour empêcher le 
fonctionnement des services. Les gynécologues obstétriciens ont dû appeler la 
police dans l'enceinte de nos hôpitaux pour protéger les femmes et les 
personnels hospitaliers contre ces agressions violentes. C'est l'Eglise 
catholique encore qui condamne les procréations médicalement assistées, même 
intraconjugales, qui permettent pourtant à des couples frappés d'infertilité 
d'avoir la joie d'être parents. Une unité de procréation médicalement assistée a 
fermé ses portes à l'hôpital du Bon-Secours à la demande de l'évêché de Paris en 
1986...