Pour choisir un opérateur, il ne faut pas se fonder sur le seul 
            prix affiché de l'abonnement, car il y a toujours des suppléments. 
            Dans son numéro d'octobre, le magazine 60 millions de 
            consommateurs a évalué dans les différents contrats les frais de 
            mise en service (Tiscali) ou de résiliation (AOL, Free, Tele2), la 
            révision périodique des tarifs (Wanadoo, AOL, Cegetel, Neuf 
            Telecom), sans oublier le prix du modem, qui peut majorer de 10 % à 
            20 % le coût mensuel.
            De plus, pour la téléphonie par ADSL (Asymmetric Digital 
            Subscriber Line), lorsque le dégroupage est partiel, il faut ajouter 
            le montant de l'abonnement France Télécom. Sans oublier la pénalité 
            imposée par certains opérateurs aux clients qui conservent un 
            abonnement téléphonique à France Télécom ou chez un autre opérateur 
            (5 euros par mois chez Cegetel et Neuf Telecom, 5,10 euros chez 
            Tele2). Au total, le coût réel de l'offre ADSL peut nettement 
            dépasser les 29 euros annoncés, jusqu'à atteindre 50,42 euros par 
            mois en zone de dégroupage partiel et de 27,88 à 46,33 euros en zone 
            de dégroupage total. Il varie également selon la durée de 
            l'engagement (un ou deux ans).
            La qualité du service, quant à elle, ne peut être jugée qu'à 
            l'usage. 60 millions de consommateurs a donc complété son 
            enquête par un questionnaire en ligne qui a reçu 4 170 réponses 
            d'internautes. Ces derniers signalent des problèmes pour la gestion 
            de la boîte aux lettres électronique (chez Tiscali et Tele2), le peu 
            de clarté de la facturation et le manque de disponibilité de la 
            hot line (chez Free, Tiscali) ; celle de Cegetel ne 
            fonctionne pas le dimanche. Pour obtenir des informations sur les 
            qualités et défauts des différents services, la meilleure solution 
            est de consulter un site Web spécialisé, tel que www.grenouille.com.
            DU SIMPLE AU DOUBLE
            Enfin, les internautes situés en zone de dégroupage total et 
            intéressés par le service du téléphone illimité via l'ADSL, devront 
            être particulièrement attentifs. S'ils souscrivent chez un opérateur 
            téléphonique accessible grâce à la présélection (Cegetel, Tele2, 
            Alice, Neuf Telecom), ils s'assureront que l'abonnement comporte 
            bien la mention "appels illimités", sinon ils seront 
            facturés à la minute.
            Il faut savoir que le téléphone illimité ne concerne que les 
            appels vers les téléphones fixes en France métropolitaine. Les 
            communications vers l'étranger, les téléphones mobiles et les 
            numéros surtaxés ne sont pas comprises. Il convient donc de demander 
            combien elles coûtent. Le prix de l'appel vers les mobiles peut en 
            effet varier du simple au double. 
            Chez Tiscali, l'illimité a ses limites : les conditions générales 
            de vente précisent que l'abonné doit utiliser le service "de 
            façon normale", définie comme "n'étant pas anormalement 
            élevée": si le nombre des appels reçus n'atteint pas le quart 
            du volume des communications émises, il se verra facturer chaque 
            appel 3 centimes d'euro par minute
            GRÉSILLEMENT ET ÉCHOS
            La qualité des communications est fonction de la technologie mise 
            en œuvre par l'opérateur : elle sera excellente sur le réseau 
            téléphonique commuté (RTC) accessible par la présélection, et 
            moindre sur "Internet protocol" (IP) : grésillements et échos ne 
            sont pas rares et on reste à la merci d'une panne de courant. Avec 
            la technologie IP, il sera impossible d'envoyer des télécopies, 
            d'accéder à certains numéros spéciaux, de consulter le Minitel et de 
            passer des appels depuis des postes secondaires, sauf si l'on 
            possède un téléphone sans fil avec plusieurs combinés.
            Enfin, si l'on a opté pour le dégroupage total et résilié 
            l'abonnement France Télécom, il faudra obligatoirement passer par 
            son fournisseur d'accès en cas d'incident sur la ligne. En l'absence 
            de connexion ADSL et de téléphone, il faudra appeler de son 
            téléphone mobile (34 centimes la minute, non inclus dans le forfait) 
            ou envoyer un courrier électronique de son bureau (chez Free, délai 
            de 48 heures pour la réponse).
            La rapidité du dépannage dépendra de l'aptitude du fournisseur 
            d'accès à prélocaliser l'origine du dysfonctionnement (chez le 
            client, dans l'armoire de répartition ou sur tout autre point de la 
            ligne) et de la diligence des services de France Télécom pour 
            intervenir.
            Chez l'opérateur national, on indique qu'il n'y a aucune mauvaise 
            volonté, mais que près de 60 % des défauts sont signalés à tort 
            comme venant de la ligne et incombent, en réalité, au matériel du 
            fournisseur d'accès. Les deux partenaires se renvoient la balle, 
            d'où les délais, parfois considérables (jusqu'à un mois). En 
            attendant la généralisation du dégroupage total, il est donc plus 
            prudent d'opter pour un dégroupage partiel ou de conserver une 
            deuxième ligne France Télécom.
            Michaëla Bobasch
            
            Augmentations unilatérales de prix possibles
            
            
Destinées à attirer de nouveaux clients, les nouvelles offres 
            avantageuses des fournisseurs d'accès ne sont pas proposées aux 
            abonnés existants. Ainsi, la Freebox, le nouveau modem de Free, a 
            été gratuite pour les nouveaux arrivants et pour ceux qui étaient 
            abonnés depuis plus de deux ans et payante (30 ou 60 euros) pour les 
            autres, selon qu'ils totalisaient plus ou moins de treize mois. 
            Lorsque l'opérateur fait bénéficier ses abonnés d'une offre, il 
            demande souvent en contrepartie la signature d'un nouveau contrat 
            avec prolongation de l'engagement initial et, parfois, des clauses 
            défavorables.
            Les clients mécontents peuvent résilier leur abonnement (lettre 
            recommandée avec accusé de réception) en respectant les délais 
            (préavis, durée d'engagement) pour éviter les pénalités. Avec la 
            nouvelle loi sur les communications électroniques (9 juillet), les 
            fournisseurs d'accès peuvent augmenter unilatéralement le prix de 
            l'abonnement s'ils préviennent leurs clients un mois à l'avance. Ces 
            derniers peuvent alors "résilier le contrat sans pénalité et sans 
            droit à dédommagement, jusque dans un délai de quatre mois après 
            l'entrée en vigueur de la modification" (article L 121-84 du 
            code de la consommation).