L'antidépresseur Deroxat accusé d'inciter au suicide

LE MONDE | 23.08.05 | 12h58  •  Mis à jour le 23.08.05 | 12h58



ans son édition du lundi 22 août, le quotidien britannique The Times reprend, à la "une", les conclusions d'une étude médicale indiquant que les personnes traitées par la paroxétine (l'un des antidépresseurs les plus prescrits au monde, commercialisé en France sous le nom de Deroxat) seraient exposées à un risque élevé de mort par suicide. Ce travail, mené par un groupe de scientifiques norvégiens, vient d'être publié dans la revue médicale en ligne BMC Medicine . Il a été mené à partir des observations faites sur environ 1 500 personnes avant la commercialisation de ce médicament, au début des années 1990.

La multinationale pharmaceutique GlaxoSmithKline, qui commercialise le Deroxat, a vivement réagi à la publication de cette étude dont elle dénonce tant la méthodologie que les conclusions.

Pour l'heure, les autorités sanitaires britanniques et françaises estiment que les preuves scientifiques qui pourraient justifier le retrait de la paroxétine du marché ne sont pas réunies. Ce médicament avait été déconseillé chez les adolescents par l'Agence européenne pour l'évaluation des médicaments (EMEA), en décembre 2004 (Le Monde du 13 décembre 2004).

Commercialisé en France depuis 1992, le Deroxat est prescrit dans de nombreuses situations pathologiques parmi lesquelles les "épisodes dépressifs majeurs" , les "troubles obsessionnels compulsifs" ou encore les "phobies sociales" . Il fait partie d'une famille médicamenteuse qui, selon les spécialistes, a bouleversé la prise en charge des malades hautement dépressifs.

 

Jean-Yves Nau

Article paru dans l'édition du 24.08.05