![]() Les antidépresseurs récents
globalement inefficaces, selon une étude anglaise
![]() Le Prozac est dans la ligne de
mire de chercheurs britanniques (AFP). Des chercheurs de l'université de
Hull affirment que, dans la plupart des cas, les antidépresseurs de
nouvelle génération (Prozac, Efexor, Seroxat) n'ont guère plus d'effets
qu'un placebo.
LIBERATION.FR
(AVEC SOURCE AFP ET REUTERS)
LIBERATION.FR : mardi 26
février 2008
Les patients qui prennent des
antidépresseurs comme le Prozac - 40 millions de personnes dans le monde -
ou le Seroxat pourraient tout aussi bien boire de l’eau. C’est en
substance ce qu’ont affirmé lundi des scientifiques de l’université
anglaise de Hull. Selon leurs recherches, seuls les malades très gravement
atteints par la dépression voient leur situation s’améliorer grâce à ces
médicaments. Mais dans la majorité des cas, les antidépresseurs n’ont pas
plus d’effet qu’un placebo. «La différence d’amélioration entre les patients prenant des placebos et ceux prenant des antidépresseurs n’est pas très importante. Cela signifie que les personnes souffrant de dépression peuvent aller mieux sans traitement chimique», a expliqué le professeur Irving Kirsch du département de psychologie de l’université de Hull. Le chercheur fait partie du groupe d’experts qui a analysé les données publiées et non publiées - mais mises à disposition des organismes de certification britannique et américain - concernant 47 essais cliniques d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), les antidépresseurs de nouvelle génération. Prozac, Efexor et Seroxat Il s’agit notamment des antidépresseurs les plus prescrits, comme la fluoxétine (Prozac), la venlafaxine (Efexor) et la paroxétine (Seroxat). Selon l’étude publiée dans la revue spécialisée PLoS-médecine (bibliothèque publique de science), les ISRS n’ont pas plus d’effet que des placebos pour les personnes souffrant d’une dépression légère et pour la plupart de celles souffrant de grave dépression. En ce qui concerne les dépressions très graves, la différence est davantage liée à une moindre réaction des patients au placebo qu’à une réaction positive aux antidépresseurs, selon cette étude. Et Irving Kirsch de tirer la conclusion suivante: «Etant donné ces résultats, il semble qu’il y ait peu de justification à la prescription de traitements antidépresseurs à part pour les personnes souffrant de très grave dépression, sauf si les traitements alternatifs n’ont pas permis d’amélioration». Une porte-parole du laboratoire GlaxoSmithKline, qui fabrique le
Seroxat a, elle, affirmé que «les auteurs ont omis de reconnaître les
bénéfices de ces traitements pour les patients et leurs familles qui font
face à la dépression», estimant que «ces
scientifiques sont en désaccord avec ce qui a été observé dans la
pratique clinique réelle». Le laboratoire estime que «cette
analyse a examiné seulement un échantillon de toutes les données
disponibles, tandis que des organismes du monde entier ont conduit des
recherches extensives et des évaluations sur toutes les données».
En revanche, le porte-parole de Wyeth, fabriquant de l’Efexor, n’a, lui, pas souhaité faire de déclarations. http://www.liberation.fr/actualite/societe/312240.FR.php © Libération |