mercredi 26 novembre 2008
La Freebox au tribunal
tags : logiciel libre , justice , FAI , Free
 
La freebox HD - DR
 L’affaire traînait depuis deux ans, 
mais cette fois, ça y est : trois développeurs de logiciels libres ont assigné Iliad, la maison-mère du fournisseur d’accès Free, au 
Tribunal de Grande Instance de Paris pour non-respect de la licence GNU/GPL. Au 
cœur du problème, on trouve la Freebox, le boîtier de connexion réseau fourni 
par Free à ses abonnés, qui fonctionne grâce à des logiciels libres (dont 
GNU/Linux en premier lieu). La licence GPL, utilisée dans la plupart de ces 
logiciels, oblige à publier toute modification du code source des applications 
distribuées. En d’autres termes, Free, qui a modifié certains des logiciels 
qu’il utilise dans la Freebox, doit rendre publiques ses modifications. Or, 
Iliad s’y refuse depuis toujours. Après plusieurs demandes plus ou moins amicales, et une mise en 
demeure il y a un an, Harald Welte, développeur d’Iptables, et Erik Andersen et 
Rob Landley, développeurs de Busybox (les deux logiciels sont utilisés dans la 
Freebox), se sont résolus à passer au tribunal. Et là, en plus des réclamations 
d’origine (la publication du code source des modifications et une liste des 
logiciels utilisés) : les trois développeurs demandent 10 000 euros 
chacun, et surtout 1 euro de dédommagement par Freebox. Si le TGI de Paris 
suivait les demandes des plaignants, la facture se monterait alors à plusieurs 
millions d’euros pour Iliad. La défense de Free n’a pas changé depuis le début : le 
fournisseur d’accès estime rester propriétaire des Freebox qu’il fournit à ses 
clients. Autrement dit, la Freebox, et les logiciels qu’elle contient, ne sort 
jamais du réseau privé de Free. Pour le FAI, cela signifie qu’il n’y a pas de 
distribution des logiciels, et donc pas d’obligation de redistribution des 
sources. Cette interprétation de la GPL n’est évidemment pas partagée par les 
développeurs, qui estiment que Free « viole leur droit 
moral », ni par la Free Software Foundation France, une association qui 
promeut le logiciel libre en France, et qui a largement contribué à rendre 
possible l’assignation en justice : elle a donné 10 000€ lors d’un appel à 
donations lancé par les trois développeurs il y a un an. Les plaignants 
s’attendent à ce que l’affaire dure « des mois ou des 
années ». Les trois plaignants n’en sont d’ailleurs pas à leur coup 
d’essai : Erik Andersen et Rob Landley ont déjà gagné quatre procès de ce 
genre à New-York, et Harald Welte a créé le site gpl-violations.org pour 
suivre les procès en rapport avec le logiciel libre. Pour Free, la diffusion de 
ses codes sources pourrait être un sujet sensible. L’entreprise avait été la 
première, avec la Freebox, à fournir son propre boîtier réseau avec des 
fonctionnalités logicielles développées en interne.
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