vendredi 20 mars 2009
·
jeux
La
violence est à moi
Les clichés sur la violence provoquée
par les jeux vidéos ont la vie dure...mais peut-être
plus pour longtemps.
par Olivier Séguret
Comme on
l’a vu tout récemment avec la mystification d’Uckange (une mère poignardant sa
fille de 11 ans et dénonçant son fils de 5 pour ce crime en inventant une
querelle à propos d’une console de jeux vidéo),
Dans les pays anglo-saxons, le débat
est depuis longtemps entré dans une phase juridique et scientifique.
L’Australie par exemple applique l’un des codes de censure les plus restrictifs
du globe, au point de perturber les stratégies des plus grands éditeurs, qui
hésitent à produire des versions kangourou et édulcorées de leurs titres les
plus saignants. Pas très accueillant non plus, le Royaume-Uni est le moins
libéral d’Europe en cette matière, ce dont la pourtant brillante industrie
locale (c’est ici que s’inventent Fable et GTA) se plaint
assidûment.
Aux Etats-Unis, où la marge de
manœuvre législative accordée à chaque Etat rend la situation plus complexe,
l’affrontement est organisé en bras de fer politique depuis longtemps. Un peu,
toutes proportions gardées, sur le modèle des pro et
anti-avortement. Tout cela se réglera-t-il un jour devant
En tout cas, ceux qui soutiennent la
thèse d’un lien de causalité entre jeu et violence viennent de perdre leur
argument le plus efficace et sournois : la validité des études scientifiques
sur lesquelles ils s’appuient.
Comme nous en informe le rigoureux
site Gamepolitics.com,
deux chercheurs viennent en effet de publier une étude sans appel sur la
qualité des études produites sur ce sujet. Cette « méta-analyse » des
analyses précédentes relève des failles méthodologiques rédhibitoires dans plus
de 59 % de ces « travaux »
réputés académiques. Les professeurs Christopher Ferguson (Texas International University) et John Kilburn, qui
ont réservé la primeur de leur scoop au Journal of Pediatrics,
eux-mêmes surpris par leurs résultats, n’en donnent qu’une interprétation
possible : l’orientation politique et
idéologique préalable, même inconsciente, a anéanti l’objectivité de ces
travaux. Nous en sommes subjectivement comblés.