La mémoire gay
disparaît (1)
par Didier
Lestrade - Dimanche 30 mai 2010
Journaliste,
écrivain, co-fondateur d'Act Up Paris et de Têtu, Didier Lestrade a
toujours été en dehors du placard, comme gay, comme séropositif ou comme activiste.
On dit qu'il est méchant, en fait il dit juste ce qu'il pense.
Tout le monde parle de mémoire gay. Tout le monde
parle de sa beauté, de sa nécessité pour comprendre notre époque, pour cerner
d’où nous venons, pour ne pas perdre nos souvenirs collectifs au fur et à
mesure de l’avance de l’oubli. Mais cette mémoire gay se meurt en France.
Lentement, parce que cet oubli facilite la vie de ceux qui nous dirigent.
E
n tant que fondateur d’Act Up-Paris et de Têtu,
je possède des archives qui sont probablement uniques. Les archives de Magazine, elles, ont en plus de la valeur avec des tirages de
photo signés, des dessins d’artistes, des négatifs de milliers de photos. Et,
en passant, ce que je possède n’est rien à côté de la collection de Misti,
beaucoup plus vaste. Tant au legs d’Act Up, il commence bien avant la création
d’Act Up-Paris, avec de nombreux documents ramenés précieusement de New York,
dès 1987. Je possède des extraits de l’histoire de ce groupe qui n’ont même pas
été distribués ou photocopiés aux premiers membres de l’association, les Cleews
Vellay et Philippe Labbey. Tous ces documents sont rangés chez moi dans des
boîtes, année après année, thème par thème, avec des marques de Stabilo qui
soulignent les éléments importants des comptes-rendus internes qui racontent en
détail le début de l’association, et ses conflits aussi. Il y a donc beaucoup
de jeunes gays qui n’étaient pas nés alors que je collectionnais déjà tout ce
que je trouvais sur Act Up et le sida.
Si je meurs aujourd’hui, qu’en
fera-t-on ? Ces boîtes en carton dorment chez moi, personne ne les
consulte, personne ne les fait vivre. Bien sûr, je vais scanner les extraits
les plus intéressants, mais le reste ? Devrais-je les offrir à la bibliothèque
de Lyon parce que c’est le seul centre documentaire français qui se charge de
la mémoire LGBT ? Ou devrais-je l’offrir à un équivalent parisien qui
n’existe toujours pas ? Ne serait-il pas préférable de donner ces milliers
de pages et de documents pendant que je suis vivant ?
La mémoire gay, en France, est un
immense flop. Cela fait plus de quinze ans que l’on en parle et le dossier est
toujours au point mort. Le sujet est tellement lourd de magouilles, de lâcheté
et d’irresponsabilité que personne ne veut l’aborder d’une manière coercitive.
On attend patiemment que rien ne se passe. C’est ce que le NYT décrivait
comme un « development hell »
en décrivant les années de transformation subies par le script de « Knight
and Day » avec Tom Cruise et Cameron Diaz. Un autre article racontait que
la destruction de la maison de l'artiste Jabra Ibrahim Jabra
avait été vécu à Bagdad comme l'utime symbole d'une culture irakienne qui
disparaît à cause de la guerre.
Alors, comme je suis un troll, je vais
vous raconter ce qui est, selon moi, responsable de ce flop. Et ce qu'on peut
faire pour sauver la situation.
La mémoire n’est pas un sujet
consensuel. Bien sûr, tout le monde est d’accord pour dire que c’est essentiel
et que c'est joli de l'entretenir. La mémoire gay, c’est un de ces sujets qui
vous met au même niveau que tous les grands sujets minoritaires
« prestigieux ». Toutes les minorités se battent pour exister, mais
aussi pour la sauvegarde de leur mémoire. Toutes les minorités s’estiment
reconnues quand un centre, une structure, une bibliothèque quelque part prend
l’engagement de rassembler, classer, protéger, présenter et faire vivre cette
mémoire en l’ouvrant au plus grand nombre. Quand on pense à la puissance
du mouvement LGBT en France, il y a de quoi être étonné par l’échec de cette
entreprise. On dirait que c’est fait exprès.
Gai Pied Hebdo
Plusieurs faits ont contribué à cette
impasse. En 1992, au moment l’arrêt de la publication de Gai Pied Hebdo, la direction s’était officiellement engagée, par la
voix de Gérard Vappereau, à préserver les archives du journal. Parce que Gai Pied était alors probablement la PME gay la plus
importante d’Europe, en termes de salariés, ses archives étaient
particulièrement bien tenues. Il y avait un documentariste à plein temps,
chargé de ranger toute la presse gay internationale que GPH
recevait tous les mois, les tirages photos, les livres offerts par des
personnalités gay, tout. Quand le directeur artistique avait besoin d’une
image, ce documentariste pouvait chercher tout de suite le document demandé.
Peu de médias gays ont aujourd’hui un
tel service et en général, quand un documentariste est là, il ne connaît pas
son boulot. Dans ma vie, j'ai entendu à de nombreuses reprises des phrases
hallucinantes comme quoi « il n’est pas nécessaire d’avoir une formation
quelconque pour devenir archiviste », ce qui avait le don de me rendre fou, là,
sur place. Les archives, c'est le noyau d'un journal, c'est ce qui permet de
s'auto-référencer. En 1992, j’étais le dernier salarié journaliste du Gai Pied, avec Patrick Bossatti
qui est mort du sida quelques années après. Dans les bureaux vides du Gai Pied, rue Sedaine, au-dessus des locaux actuels d’Act Up,
je me promenais et j’allais parfois jeter un œil dans la grande pièce des
archives. La poussière commençait à se déposer sur les étagères, mais tout
était très bien rangé.
Plusieurs années plus tard, ces archives
ont été vendues, on ne sait pas comment, sous quels termes, à quel prix. GayVox, qui les possède désormais,
promet une numérisation à venir.
Têtu
La situation de Têtu
est différente. Un engagement légal, lors de mon licenciement de 2008,
m’interdit d’écrire quoi que ce soit qui puisse être considéré comme un
dénigrement des personnes qui dirigent Têtu.
Mais, comme je l’ai déjà dit lors de ce licenciement, je me considère toujours
comme la personne morale de ce magazine, et de son histoire et ça, personne ne
peut me l’enlever. Le concept de ce magazine, c'est moi qui l'ai trouvé, bien
avant que Pascal Loubet n'intervienne. Ce n’est un secret pour personne que les
archives de Têtu, depuis 1995, rassemblent l’intégralité de l’histoire
du mouvement LGBT français depuis 15 ans. On peut dire ce que l’on veut de Têtu,
mais pratiquement tous les sujets de mémoire ou d’actualité ont été abordés
dans ses pages. On peut même dire que Têtu
représente le plus grand champ de mémoire LGBT francophone, quelque chose qui
pourrait aider les personnes LGBT en France, mais aussi dans tous les pays où
le Français est utilisé. Politiquement, c’est un énorme outil.
Depuis des années, tous les
collaborateurs de Têtu, même ceux qui ont été licenciés et qui ont créé
Yagg, attendent que ces archives soient disponibles sur le net. Après tout,
dans ces archives, il y a tous leurs articles aussi, ce qui représente une
bonne partie de leur carrière. Quand j’étais à Têtu,
je disais que ces archives étaient un trésor de guerre, capable d’attirer
potentiellement des dizaines de milliers de personnes à travers le monde qui
cherchent des articles de référence sur l’histoire gay – et l’histoire du sida.
Je crois savoir que le basculement de ces archives sur Internet est imminent.
Tout est prêt. Mais qui va appuyer sur le bouton vert ?
Mon point, c’est que les deux médias
gays français majeurs des 30 dernières années en France n’ont pas leurs
archives sur Internet. L’autre point central, c’est le suivi calamiteux des
différents projets d’archives LGBT depuis 10 ans. Tout le monde sait que Jean
Le Bitoux a été chargé de créer les bases du premier centre d’archives et qu’il
est parti, un an plus tard, avec des étagères vides. Ce n’est pas parce qu’il
est récemment décédé qu’on va oublier la manière désastreuse avec laquelle il a
« géré » ce dossier, réussissant à se mettre tout le monde à dos, la
Mairie de Paris, les autres personnalités leaders sur le sujet de la mémoire,
etc. Cela s’appelle : être payé à ne rien faire. Une subvention de 100.000
euros avait été versée par la municipalité. C'est beaucoup d'argent.
Un échec avant tout politique
J’ai toujours trouvé tristement ironique
ce soit un des fondateurs du Gai Pied,
un grand militant historique du mouvement gay en France, un grand militant de
la prévention au sein du groupe Pin’Aides (hum, sarcasme total ici) qui ait été
salarié pendant des mois pour créer quelque chose de très important pour la
communauté et qui parte, le job non terminé, sans que cela ne provoque un
scandale quelconque.
Mais l’échec de Jean Le Bitoux est
surtout l’échec de la Mairie de Paris. Quand on débloque une telle somme
d'argent, on suit le dossier et on s'arrange pour qu'il ne se casse pas la
gueule, surtout quand le maire est gay. Depuis, Delanoë est le Ponce Pilate de
la mémoire gay. Échaudée par cet échec public, attaquée sur sa droite pour des
budgets LGBT qui ne donnent rien de concret, la mairie s’est enfermée dans un
silence boudeur, dans le genre « On essaye de faire des trucs super bien
et tout le monde nous tombe dessus. Bouh, on est trop vénère ! ». Depuis,
la culture de la capitale a d’autres dossiers sur les bras : la nuit qui
se meurt, les vols de tableaux de maître, j'arrête là.
Act Up
Arrive Phan Bigotte, que tout le monde
appelle Hoàng. Là, il faut expliquer. Hoàng est arrivé à Act Up dans les années
90. Quand vous entendez parler Hoàng la première fois, vous croyez qu’il est un
peu fou. Il parle fort, il se lève, il s’emballe, on ne comprend pas toujours
ce qu’il dit, il fait même rire car il a un humour irrésistible dans la
catégorie autodérision. Mais quand il prend la parole, c’est qu’il souvent
attendu pour la prendre, et quand ça sort, c’est parce qu’il a réfléchi. C’est
comme un geyser vocal. Il a des convictions.
Dans l’histoire d’Act Up, Hoàng est une
sorte de victoire de l’intégration. Au début, on ne comprenait pas ce qu’il
disait. Il est asiatique, vous comprenez. Ensuite, on a compris. Et quand il a
dit qu’il voulait s’engager dans ce projet de mémoire gay,
on a souri d’une manière gentille, du genre « Hoàng, je ne sais pas si tu
sais dans quoi tu mets les pieds, c’est incroyablement complexe cette
affaire ».
Mais il s’est accroché. Il a dit cette
phrase définitive : « Puisque personne ne veut avancer sur ce
dossier, je vais le faire tout seul, avec les moyens dont je dispose ». On
lui a souhaité bonne chance. Au fur et à mesure des mois et des années, Hoàng a
commencé à recevoir des dons, des collections, des archives de gays qui étaient
morts et comme Hoàng est quelqu’un d’ordonné, il a commencé à archiver tout ça
selon les normes, avec son mari, dans son garage de Vitry sur Seine. Avant de
trouver, peut-être, un jour, un toit et des murs pour sacraliser ce fonds
d’archives LGBT. Il a proposé des dossiers. Tout le monde l'a envoyé balader.
Il y a encore deux ou trois ans, Hoàng
était la seule personne à Paris à faire ça. Il se décrit lui-même comme
« une petite fourmi des archives ». La mairie de Paris aurait dû se
dire qu’à défaut de candidature alternative, Hoàng était le seul moteur de
cette idée. Mais la mairie de Paris n’a pas eu confiance en Hoàng.
On peut légitimement se demander si
Hoàng n’a pas obtenu la confiance de la mairie de Paris parce qu’il est…
asiatique. Est-ce du racisme ? Ce n’est pas courant de voir des
vietnamiens gays issus du mouvement sida qui s’engagent corps et âme dans une
entreprise de mémoire collective. Depuis 10 ans, Hoàng est plus calme, il
mérite vraiment d’être encouragé. Mais il n’a pas le profil habituel pour le
poste. Mais justement : doit-on avoir un profil « habituel »
pour ce poste ? Si Hoàng était une folle trans, aurait-il plus de
succès ? Si quelqu’est est bon dans son travail et qu’il est passionné,
qu’est-ce qu’on s’en fout s’il a un accent ? Et dans Minorités, peut-on même
aller plus loin ? Est-ce que la Mairie de Paris n’est pas capable de voir,
au contraire, le merveilleux symbole de "diversité" que cela
représenterait ?
Les mémoires LGBT source de conflit
Mon idée derrière cette situation. La
mémoire gay n’avance pas à Paris parce que les gens, d’une manière générale,
savent que la mémoire présente des pans de l’histoire que certains veulent
occulter. Deux médias iconiques de l’histoire gay française ne parviennent pas
à donner un libre accès à leurs archives. Une municipalité qui se justifie en
disant que l’opposition de droite refuse de voter les subventions nécessaires à
un lieu ouvert au public, même restreint. Des magouilles qui ont permis à
certains d’être payés pour un travail qu’ils n’ont pas fourni. Une communauté
gay qui préfère oublier car ! elle ! vit ! dans ! le !
moment ! présent ! Une culture du souvenir qui s’effrite. Delanoë a
tout intérêt à ce que ce projet reste bloqué. Après tout, ses échecs en tant
que maire gay font
désormais partie de cette mémoire.
Quand je dis que le contenu des mémoires
LGBT est source de conflit, c’est que la mémoire n’est jamais juste le souvenir
des jolis moments de notre passé. Je ne parle pas des documents qui attestent
des difficultés de la vie gay dans les décennies et les siècles précédents. Je
parle des documents sources et autres comptes-rendus qui établissent les
conflits souvent fratricides entre les associations LGBT depuis le début des
années 80 et ensuite. Cette histoire, aussi, fait partie de notre passé.
Certains pensent qu’ils pourraient disparaître avec l’échec du projet de centre
de mémoire LGBT, et cela les arrange.
Heureusement, ailleurs...
mais rien n'est gagné
D’un autre côté, les projets de mémoire
se multiplient, ce qui est bien, mais sans coordination. Il y a le site Hegagone Gay dont parlait Têtu.
En juin 2005, Tjenbe Red avait mis au point un rapport de préfiguration d’un
centre des mémoires LGBT. Lors du décès de Le Bitoux, on a eu plus d’infos sur
les personnes qui possèdent les archives de Gai Pied
et qui font la promesse que tout ceci sera disponible bientôt. Récemment, des
documentaires programmés sur Pink abordent le sujet des seniors gays ("Les vieilles")
et puis il y a ce docu sur "Gay sex in the 70's". Mais
qui est abonné à Pink TV? On voit bien que les sources de mémoire ne sont pas
rares. Les festivals de films LGBT fourmillent de ces films réalisés à travers
le monde. Les livres ne manquent pas non plus. Mais la région parisienne ne
dispose toujours pas de lieu pour rassembler toutes ces données. Cela existe
pourtant pour le sida avec le CRIPS qui
sert de modèle de prévention et d’intervention pour les lycées et les facs.
Mais Delanoë et Huchon ont décidé qu’il n’y avait pas d’immeuble (même petit,
même dans un coin paumé de Paris ou de la banlieue) à offrir pour une telle
structure. C’est connu, la région est pauvre et tous les immeubles sont
remplis.
À ce stade, il faut présenter un autre
nœud du problème avant de tenter une solution. Sur ce marché très compétitif de
la mémoire, il y a plusieurs leaders historiques. Il y a Patrick Cardon, qui a
fait le boulot exemplaire que l’on sait à Lille, à travers ses cahiers Gay Kitsch Camp. Il y a Marie-Hélène Bourcier, qui a montré
ses compétences lors de nombreux débats sur feu Pink TV et qui a une vision
plus large des questions de genre. Et il y a Louis George Tin, qui s’est placé
auprès de la mairie de Paris comme personne incontournable de tout
nouveau projet de mémoire. Louis George est bien gentil, mais à un moment, il
serait sage de ne pas trop faire le cumulard en s’appropriant tous les sujets
minoritaires qui surgissent : le Cran, Idaho, la mémoire, la religion, etc.
On sait bien qu’un prix Nobel est en jeu dans 15 ans (je rigooooole), mais
c’est bien d’en laisser aux autres, non ? Surtout qu’à vouloir tout faire,
parfois, on ne fait rien du tout et l’agenda de Louis George Tin me semble bien
surchargé, moi je dis ça je dis rien, hein. Et puis bien sûr, il y a Hoàng qui
n’est intéressé que par la fonctionnalité d’un centre de mémoire LGBT. Ce qui
le motive, lui, c’est ce qui se passe derrière les étagères.
Il y aurait donc une possibilité pour
que Cardon, Bourcier ou Tin soient les « ambassadeurs » de ce centre
de mémoire, ceux qui parcourent les monts et les vallées et les villes de notre
belle nation pour présenter dans les colloques et les festivals LGBT les
nombreux bienfaits d’une mémoire commune. Ma question : est-il donc
impossible de mettre ces personnes autour d’une même table pour voir si elles
sont capables de s’entendre ? Est-ce trop demander ? Suis-je trop
candide ? Après tout, c’est ce qui a été fait dans le sida pour aider le
développement des antirétroviraux (et je peux vous rappeler qu’on ne s’aimait
pas du tout, entre Aides, Act Up et Arcat, on se détestait même, mais on y est
arrivé). Ou alors, ces personnes, par leur refus de trouver un terrain
d’entente, seront-elles comme feu Jean Le Bitoux, responsables d’un
pourrissement de la mémoire gay, alors que c’est tout ce qu’elles ne veulent
pas voir ?
Maintenant que les forces de gauche
représentent 55% des votes aux récentes régionales, certains se demandent avec
espoir si un tel raz-de-marée des suffrages dans la région parisienne va
permettre de débloquer un dossier fondamental dans l’édification d’une culture
LGBT commune. J’appartiens à une génération de gays qui vieillit.
Peut-on nous donner une adresse fiable
pour léguer ce que nous avons amassé durant nos vies afin d’en faire profiter
le plus grand nombre ? Ou faut-il jeter tous ces papiers à la rue, comme
cela se fait encore avec les milliers de gays qui sont morts du sida ou de mort
naturelle, qui ont vu leurs souvenirs éparpillés par des familles qui ne
voulaient pas de garder des documents dont ils ne voyaient pas d’intérêt ?
Si nous étions Juifs, serions-nous capables d’accepter un tel désintérêt
municipal pour notre passé et de culture, celle que nous avons créée et
développée pendant nos vies parisiennes ? Si nous étions Noirs ou Arabes
(merde, mauvais exemple, il n’y a rien pour eux). Bref, si nous encourageons
des stèles gays sur la déportation des homosexuels pendant le seconde guerre
mondiale, pouvons-nous vivre sans centre de mémoire? Et à quoi ça sert de
s'engager contre l'homophobie quand il n'y a pas de centre référent de ce que
nous sommes? On s'en fout que Delanoë sorte dire bonjour à la Gay Pride.
Maintenant que la région et la ville de
Paris ont les pleins pouvoirs, vont-ils continuer à se cacher derrière les
méchants partis de droite qui protestent contre des projets importants?
Fuck this.