ENTRETIEN




« Ne me dites pas que c’est la consécration »

Le fondateur d’Actes Sud revient sur le parcours d’une maison atypique qui, après quelques vicissitudes, a fini par entrer dans la cour des grands avec le Goncourt de Laurent Gaudé.

Hubert Nyssen a eu 80 ans le 11 avril dernier.

Avec son allure de gentleman provençal, il en fait dix de moins. Il sera l’invité d’hon-neur, du 26 au 29 mai, du festival du livre de Toulouse Le Marathon des mots. Aller le rencontrer chez lui au Paradou, dans la bergerie au pied des Alpilles qui a vu naître

sa maison Actes Sud en 1978, c’est mesurer la singularité d’une aventure dans le paysage éditorial français. Une « moyenne grosse » maison, généraliste, indépendante, dirigée par les mêmes, des très proches depuis le tout dé-but, un éditeur provincial dont l’un des auteurs, déjà bestseller, Laurent Gaudé, vient pour la première fois de décrocher le prix Goncourt : l’entreprise fondée par cet ancien publicitaire belge fait décidément de plus en plus figure d’exception.

Dans le vieux mas classique et sans ostentation qu’il habite depuis près de trente ans, Hubert Nyssen a installé son bureau au grenier avec vue sur un platane bicentenaire. Les étagères récemment vidées des livres et des archives que l’éditeur vient de donner à l’université de Liège ont été regarnies le jour même du départ des dernières caisses. Hôte disponible et charmeur, il reçoit ses visiteurs entouré d’une impressionnante collection de pipes et de tous les outils de travail les plus modernes, du fax à l’or-dinateur. Retracer avec lui ce parcours marginal, c’est aussi entendre un récit d’une fraîcheur inentamée. Très peu de cynisme, pas d’aigreur dans le bilan, tout juste quelques commentaires très tempérés vis-à-vis de récentes turbulences du microcosme. En retrait des affaires courantes depuis 1998, mais suivant d’un œil attentif les destinées de « sa » maison, désormais plus écrivain qu’éditeur, il est l’auteur d’une douzaine de romans et de plusieurs essais, dont le récent Lira bien qui lira le dernier, dans lesquels il commente son travail de lecteur et de pas-seur. Entretien.

Vous venez de faire don de l’ensemble de votre collection Actes Sud et de vos archives personnelles et professionnelles, notamment de toute la correspondance avec vos auteurs, au Centre d’études du livre contemporain de l’université de Liège qui constitue un fonds Nyssen. Quel sens cela a-t-il pour vous?

Hubert Nyssen. Avant tout je suis content d’avoir réglé la question de mes archives qui me tenait à cœur depuis longtemps. J’ai d’abord pensé à mes enfants qui risquaient de se retrouver un jour à la tête de beaucoup trop de choses, impossibles à trier. Le deuxième élément a été le souvenir d’un épisode dont je parle dans Zeg ou les infortunes de la fiction : l’autodafé de la bibliothèque et des archives de mes grands-parents paternels, dont j’ai

été témoin dans mon adolescence, et qui continue de m’obséder. Je suis depuis lors très soucieux de préserver ces choses.

Et c’est le cas pour le journal que, depuis fort longtemps, je rédige quotidiennement. A partir de 1985, je l’ai fait dans des carnets au format 10x19, qui est celui que j’ai créé jadis pour les livres d’Actes Sud. Dans cette série, j’en suis au 92e. Ces carnets-là ont été regroupés et publiés en trois volumes sous le titre L’éditeur et son double, mais ces volumes ne reprennent pas plus de 20 % des carnets originaux, les notes étant récrites et vidées de leur contenu le plus intime. La suite est aujourd’hui accessible sur In-ternet (1). Ce qui, au départ, était un exercice d’écriture, comme du solfège, est devenu l’élément central de mes archives.

Le choix de Liège n’est-il pas aussi symbolique?

J’avais eu d’autres propositions, des universités de Yale et de Montréal notamment, mais il est vrai que le choix de Liège resserre les liens avec la Belgique où je suis né et où j’ai passé plus de la moitié de ma vie. Une partie de ma famille, qui est très éclatée, est originaire de cette ville au passé magnifique. De surcroît, j’ai fait des cours sur l’édition dans cette université, en 2003, elle m’a reçu comme docteur honoris causa, et elle héberge déjà les fonds Georges-Simenon et Marcel-Thiry. Je suis donc allé voir les lieux que l’on me proposait, j’ai été convaincu.

Cela dit, mes relations avec la Belgique n’ont pas toujours été simples: mon éducation ayant été faite par ma grand-mère qui était originaire de Tours, j’ai grandi avec l’idée de redevenir français, comme si ma famille était en exil. Pour autant, je ne repoussais pas la Belgique, mais quand j’ai obtenu la naturalisation française en 1976, j’ai été déchu de la nationalité belge. Plus tard, l’Académie royale m’a élu, comme membre étranger, au fauteuil d’Alain Bosquet qu’avant lui avaient occupé, entre autres, Colette et Cocteau. Aujourd’hui, donner mes archives à une université de ce pays renforce bien entendu le lien.

Vous avez eu véritablement deux vies professionnelles puisque, lorsque vous avez fondé Actes Sud, vous aviez déjà plus de
50 ans…

Oui, j’ai eu plusieurs vies. Après la guerre, j’ai tenté une expérience d’apiculture dans le sud de la France puis je suis rentré en Belgique parce que je voulais épouser la mère de Françoise (Nyssen). Là, après avoir été rédacteur publicitaire et traducteur dans une agence américaine, j’ai ouvert ma propre agence de publicité et de communication: Plans. L’argent gagné était réinvesti dans un lieu culturel, le « Théâtre de Plans », qui accueillait des expositions et, sur une scène minuscule, des pièces de théâtre que nous éditions à quelques centaines d’exemplaires… Puis la vente de l’entreprise a assuré un coussin financier et j’ai pu réaliser mon rêve de venir en France où j’ai été pendant quelques années une sorte de « polygraphe », collaborant à diverses publications.

A partir de 1968, vous êtes donc en France mais Actes Sud n’existe pas encore…

A cette époque, Arthaud m’a passé commande de deux livres sur l’Algérie. Je suis donc parti plusieurs mois en voyage, accompagné d’un assistant géographe, Jean-Phi-lippe Gautier. Ensemble, en 1969, nous avons fondé ACTES (Atelier de cartographie thématique et statistique) et nous avons commencé à concevoir des cartes. Un jour, après avoir réalisé un atlas qui m’avait rappelé le plaisir de faire un livre, j’ai dit à Gautier : « Tu gardes Actes, moi j’ajoute Sud et je publie des livres. » Le premier titre, La campagne inventée, écrit par deux sociologues ruralistes, Jean Viard et Michel Marié, est sorti en octobre 1978. Puis, très vite, avec Françoise et Bertrand (Py), nous avons basculé dans le littéraire. L’arrivée de Jean-Paul (Capitani) et notre déménagement du Para-dou à Arles, au Méjan, en 1983, ont amorcé une étape déterminante pour la maison. Mais, la première grande année fut 1985, celle de ma rencontre avec Nina Berberova et Paul Auster.

Comment analysez-vous votre parcours d’éditeur? Qu’est-ce qui selon vous explique la longévité et le développement de la maison?

Ce que j’ai essayé de faire et qui reste l’esprit maison, c’est d’allier le plaisir et la nécessité. L’édition est un mé-tier que l’on ne peut pratiquer sans passion. Chez Actes Sud, il n’y a pas de comité de lecture. Si quelqu’un trouve un livre à traduire ou un manuscrit, il lui faut convaincre les autres. Très tôt, Françoise a mis au point sa fameuse « moulinette » par laquelle les projets sont passés au crible. Avec son tempérament de scientifique (elle est chimiste de formation), elle mesure ainsi l’ampleur des risques. Bien sûr, il a fallu parfois être patient: les ventes des premiers titres du prix Nobel Imre Kertész, par exemple, n’ont guère dépassé quelques centaines d’exemplaires. Mais en revanche, il n’y a pas de livre sur lequel nous ayons risqué notre destin financier.

Parfois, il est vrai, nous avons frôlé l’abîme. Une première fois, très tôt, un « coup de cisaille » nous avait mis au bord du dépôt de bilan. J’ai alors vendu une toile de Fontana que j’avais acquise lorsque j’avais exposé cet artiste en Belgique. Je me souviens, ce fut comme au cinéma: sur un quai de la gare d’Avignon, avec l’acheteur j’ai échangé la toile contre une enveloppe de billets. La seconde fois se situe à l’époque où nous avions monté notre propre structure de diffusion. Le jour de son démar-rage fut aussi, par malchance, celui où éclata la première guerre d’Irak, et il en résulta des retours massifs car les librairies étaient désertées…

Quand vous observez l’évolution du paysage éditorial, ces dernières années, n’avez-vous pas le sentiment d’être de plus en plus isolé?

Mais ce sont peut-être les autres qui changent… Concrètement, notre stratégie est la même depuis le dé-but, elle est fondée sur des convictions que Françoise (Nyssen), Jean-Paul (Capitani) et Bertrand (Py) ont reprises à leur compte: croître, oui, mais sans se laisser aller à une expansion verticale qui consisterait par exemple à publier toujours plus de romans. C’est la diversification qui a été choisie : créer ou reprendre des collections (Actes Sud Junior, Nature, Photo Poche, Babel), agréger de nouvelles maisons (Papiers, Solin, Sind-bad, Jacqueline Chambon, Le Rouergue). Et puis, dans ce monde éditorial où rachats et regroupements se mul-

tiplient, profiter de nouveaux tours de table pour fortifier le capital en préservant la majorité détenue par les fondateurs. [NDLR: entrée du distributeur Flammarion, prise de participation à titre personnel de Patrick et Ca-roline Zelnick.]

Votre fille Françoise, votre gendre Jean-Paul Capitani, votre femme Christine Le Bœuf qui traduit notamment Paul Auster… Ne pensez-vous pas que c’est précisément ce fonctionnement familial qui a garanti votre indépendance, comme si c’était aujourd’hui la seule alternative possible face à la concentration?

Je n’emploierais pas le mot « familial ». C’est une équipe avant d’être une famille. Françoise est ma fille mais elle est aussi une partenaire dans l’aventure éditoriale. Et Bertrand, qui fut l’un des premiers à me re-joindre, ne fait pas partie de la famille au sens propre. Pour ma part, je pense que, plus que la condition familiale, c’est la présence des femmes qui a contribué à l’originalité de notre développement. Aujourd’hui encore, chez Actes Sud, les trois quarts des collaborateurs sont des… collaboratrices. Toutefois, si l’on s’en tient à cet aspect, je vous dirais que je ne suis pas certain que l’on aurait pu déployer pareille équipe et pareille politique si nous n’avions pas été loin de Paris. La distance a sans doute préservé l’esprit qui est le nôtre. Peut-être même l’a-t-elle renforcé.

Avez-vous malgré tout l’impression d’être marginal?

Marginal, on l’a toujours été. Notre première insolence fut de nous installer sur la rive gauche… du Rhône. Les Parisiens ont souri, les gens d’ici ont fait la grimace. Publier de la littérature hors Paris leur paraissait impen-sable. De toute façon, à plusieurs reprises, on a cherché à me décourager. Lorsque j’ai voulu reprendre la collection de théâtre «Papiers», il y a vingt ans, on m’a dit: « Déjà, le théâtre, c’est difficile… alors des textes de théâtre, c’est de la folie ! » Vingt ans après, on ne peut certes pas dire que nous gagnons de l’argent dans ce sec-teur, mais nous n’en perdons pas, et «Papiers», c’est une mémoire du théâtre contemporain. De surcroît, songez-y, Laurent Gaudé est entré chez Actes Sud par la porte de «Papiers»…

Avec le Goncourt, vous jouez désormais dans la cour des grands…

Ne me dites pas que c’est la consécration. Beaucoup, qui se sont précipités pour nous le dire, sont de ceux qui, peu de temps avant, affirmaient que ce prix était dévalorisé. On nous a dit aussi: « Justice est faite! » Moi, je tiens que justice ne serait réellement faite que si Actes Sud, qui fut en position de recevoir ce prix de nombreuses fois auparavant, l’obtenait plusieurs années de suite. Comme une réparation.

Mais il est évident que, pour l’économie de la mai-son, le Goncourt donne un confort, il ménage un espace de liberté. Et puis, n’oublions pas que Laurent Gaudé, bien avant ce prix, était reconnu pour être un écrivain, et qu’il avait déjà reçu d’autres prix. Le soleil des Scorta dépasse aujourd’hui les 350000 exemplaires, mais il avait atteint la cote des 90000 avant de recevoir le Goncourt. Vous parliez de nos « différences », sachez qu’il fut très symbolique pour nous de n’organiser la fête rituelle, au Lutetia, que le lendemain de la proclamation. Le jour où il a reçu le Goncourt, Laurent Gaudé a passé sa soirée en famille…

Dans une page récente de vos carnets, vous vous étonnez de la place que les journaux ont consacrée au départ de Teresa Cremisi de Gallimard pour Flammarion, comme si vous jugiez cela assez anecdotique ou, en tout cas, pas d’un enjeu tel qu’il faille en faire les gros titres. Avez-vous ce même détachement sur une affaire comme celle du Seuil et de Lamartinière?

Là, j’ai été scandalisé. Qu’une maison comme Le Seuil, héritière d’une telle histoire et d’une si grande autorité, une maison fondée par des gens comme Jean Cayrol, admirable figure de l’édition, se laisse racheter dans de telles conditions… non! Je me demande comment Jérôme Lin-don aurait commenté l’événement, lui qui, à l’ouverture de chaque Salon du livre, venait me dire de bien en pro-fiter car ce serait sans doute le dernier…

Une aventure comme celle d’Actes Sud serait-elle possible aujourd’hui?

Oui, je le crois… Je ne suis pas de ces gens qui disent que tout fiche le camp parce qu’ils sentent venue la fin de leur propre temps. Je viens de préfacer une histoire de l’édition à l’époque romantique (2), où apparaît pour la première fois la figure de l’éditeur comme sélectionneur, conseiller, agent. En le lisant, on s’aperçoit que presque toutes les questions qui nous agitent se posaient déjà! Cela dit, on ne peut que le constater: les menaces économiques sont de plus en plus considérables. L’obsession de réaliser le plus grand profit, et le plus vite possible, est incontestablement plus forte qu’à l’époque où j’ai fondé Actes Sud.

En même temps, si je considère mon parcours, je ne peux pas m’empêcher d’avoir confiance… Jamais, quand j’ai débuté, je n’aurais pu imaginer qu’Actes Sud deviendrait ce qu’elle est aujourd’hui. Je me disais que si j’arrivais à publier dix livres, j’aurais manifesté un désir; cent, ce serait le succès. Alors plus de cinq mille…

Comme éditeur, avez-vous des regrets?

Bien sûr il y a eu des déchirements, des contraintes. Par-fois, nous avons vu partir des auteurs que nous avions fait connaître. Par exemple Cormac Mac Carthy. Il aurait peut-

être fallu que je saute dans un avion sans oublier le car-net de chèques, mais ça n’a jamais été mon style. Parmi les choses sur lesquelles il a fallu céder, qui n’ont pour-tant l’air de rien, il y a aussi, par exemple, l’abandon obligé des cahiers cousus pour le dos carré-collé, et je l’ai per-sonnellement très mal vécu. Mais il y a chez moi comme une manière d’entêtement, Auster dit que je suis un « maverick ». Et je crois que si je devais être éditeur pour quelques années encore, je continuerais dans le même esprit et sur la même voie.

Pourtant vous avez dit récemment: « J’ai aimé passionnément ce métier. Et l’aime encore, parfois jusqu’au désespoir »…

Oui, parce qu’il est désespérant de voir la place servile de la littérature dans l’épicerie éditoriale qui se déploie. L’édition littéraire ne représente que vingt pour cent de l’industrie du papier imprimé mais elle est asservie aux règles, prétentions et ambitions des quatre-vingts autres pour cent.

Les aspects graphiques, esthétiques ont toujours eu beaucoup d’importance pour vous. L’image d’Actes Sud a d’ailleurs été aussi bâtie sur la spécificité du format des livres, la qualité du papier. Comment jugez-vous l’évolution des couvertures?

Les couvertures ont nécessairement évolué, elles portent aujourd’hui la marque de ceux qui les ont prises en charge. Moi, je continue de penser que le plus important sur une couverture, c’est le titre de l’ouvrage et le nom de l’auteur. L’illustration ne doit pas avoir d’autre vocation que de sous-tendre le titre et d’en illuminer le sous-texte. Il ne faut pas faire des couvertures qui ressemblent à des affiches. Il faut rester dans le monde de l’écrivain. Pour la collection que je dirige, j’ai d’ailleurs choisi de ne mettre aucune illustration de couverture.

Justement vous dirigez encore une collection. Est-ce le seul lien que vous ayez conservé avec la maison, en tant qu’éditeur?

Non. Je continue de présider le conseil de surveillance, mais quand j’ai remis les clefs à Françoise, j’ai effectivement souhaité conserver un lien éditorial. J’ai donc créé avec elle la collection « Un endroit où aller » qui compte aujourd’hui plus de 150 titres. L’intitulé fait à la fois référence au roman de Robert Penn Warren, A Place to Go, et à une phrase de Giono trouvée dans Le déserteur. C’est une collection très ouverte dans laquelle figurent des auteurs qui me sont chers comme Nancy Huston, Alice Fer-ney, Alberto Manguel…

Depuis que j’ai pris de la distance, l’écrivain que je suis se sent plus libre. Je ne suis plus obligé de voiler cette par-tie de mon activité. Auparavant, par souci de ne rien dérober aux auteurs que je publiais, je m’interdisais de sou-tenir mes propres livres, de les publier au moment de la rentrée littéraire, de me mettre en avant. Mais si j’avais su que je deviendrais un jour éditeur, quand j’ai publié mon premier roman en 1973, Le nom de l’arbre, j’aurais pris un pseudonyme. Désormais, je ne me sens plus tenu de tout lire, et c’est un soulagement. Je dispose du temps nécessaire pour relire Proust, Stendhal, Chateaubriand… C’est un vrai luxe. Et puis, j’ai des passions parallèles. Un de mes grands souhaits en tant qu’éditeur serait de voir publiées les quelque 900 lettres inédites que Giono écrivit à une femme pendant les trente dernières années de sa vie. Je les ai découvertes, il y a cinq ans, par un hasard de lecture tout à fait romanesque. Elles sont conservées au département des archives françaises de la Beinecke Library de l’université de Yale. Depuis, j’essaie de convaincre tout le monde de l’importance de ces lettres à la publication desquelles les héritiers s’opposent.

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE ROSSIGNOL

(1) www.hubertnyssen.com

(2) Naissance de l’éditeur. L’édition à l’âge romantique,de Pascal Durand et

Anthony Glinoer,Les Impressions nouvelles,2005.



VENDREDI 20 MAI 2005 - LIVRES HEBDO N° 602