Le Point.fr
- Publié le 05/05/2012 à 15:47 - Modifié le 05/05/2012 à 17:34
Jean d'Ormesson, Charles Aznavour, Gérard Depardieu...
Plus d'une vingtaine de personnalités appellent dans une tribune à voter pour
le président sortant.
Par Danièle Kriegel
Le Point.fr
publie la tribune intitulée "Le moment de vérité" signée par plus
d'une vingtaine de personnalités du monde de la culture qui appellent à voter
pour Nicolas Sarkozy dimanche au second tour de l'élection présidentielle.
"La
honte de la Ve République" : c'est ainsi que l'hebdomadaire Marianne
n'hésite pas à qualifier Nicolas Sarkozy, tandis qu'il y a quelques jours L'Humanité
comparait ce dernier au maréchal Pétain.
Depuis
plusieurs mois, de tels procédés sont monnaie courante. Au point de faire
système et de devenir le discours officiel de ceux qui, dès qu'il s'agit de
Nicolas Sarkozy, ne reculent devant aucune outrance.
Avec de tels
propos, on sort de l'affrontement démocratique pour désigner à la vindicte non
plus un adversaire politique à défaire, mais un ennemi - à abattre. Chose peu
banale, il se trouve que cet ennemi n'est autre que le président de la
République. L'homme qu'une majorité de Français a élu il y a cinq ans pour
conduire les destinées du pays. L'homme qui a été choisi par nos compatriotes
comme l'un des deux protagonistes du second tour de l'élection présidentielle
dimanche prochain.
On ne
saurait chercher d'excuse à un tel déni de démocratie. Même le comportement
parfois impétueux de Nicolas Sarkozy ne peut servir de circonstance atténuante.
Au
contraire, pour notre part, nous voyons dans ce qui insupporte une certaine
classe médiatique la principale raison de défendre l'actuel président de la
République. La volonté de diviser qu'on lui prête est en réalité commandée par
le refus d'un immobilisme dont la France, dans les circonstances actuelles, ne
se remettrait pas. Sa façon de bousculer les habitudes est dictée par l'urgence
même de la situation que le pays doit affronter. Et quant à son inculture
prétendue, elle dissimule une grande curiosité pour tout ce qui a trait à la
création et au patrimoine. Surtout, elle ne l'a pas empêché, au beau milieu
d'une crise budgétaire sans équivalent depuis les années 30, d'être le seul
dirigeant occidental à accroître de plus d'un cinquième les moyens du ministère de la
Culture.
La France a
besoin de rassemblement et non de division. Elle est en demande de justice. Qui
pourrait dire le contraire ? Mais si l'on veut le rassemblement, si l'on veut
la justice, il faut commencer par dire la vérité. La vérité sur l'état de nos
comptes publics. La vérité sur l'immigration. La vérité sur la situation du
monde et l'avenir de l'Europe.
La vérité sur la nécessaire poursuite des réformes, si nous voulons sauver
l'essentiel de ce qui nous fonde comme nation.
Cette
vérité, aujourd'hui, dérange : c'est la cause profonde de l'anti-sarkozysme. Mais cette vérité est aussi incontournable :
c'est la raison pour laquelle nous appelons dimanche prochain à voter Nicolas
Sarkozy.
Éliette
ABÉCASSIS, romancière
Antoine
ARJAKOVSKI, historien
Charles
AZNAVOUR, auteur-compositeur-interprète
David
BELUGOU, décorateur de théâtre
Gérard
DEPARDIEU, acteur
Dominique
FARRUGIA, producteur et réalisateur
Bernard
FIXOT, éditeur
Stéphane
FREISS, comédien et réalisateur
Valérie-Anne
GISCARD D'ESTAING, éditeur
Anne
GOSCINNY, écrivain et éditrice
Thomas
LANGMANN, producteur
Claude
LELOUCH, réalisateur
Emmanuel LE
ROY LADURIE, historien, membre de l'Institut
Michel
MAFFESOLI, sociologue
Marie-José
NAT, actrice
Jean
d'ORMESSON, écrivain, membre de l'académie française
Jean-Robert
PITTE, membre de l'Institut
Serge
REZVANI, peintre, auteur-compositeur
Jean-Paul
SCARPITTA, metteur en scène
Jean-Luc
SEIGLE, romancier
Emmanuelle
SEIGNER, actrice
Malika
SOREL, essayiste
Denis
TILLINAC, écrivain
Alain
TERZIAN, producteur
Nadine
TRINTIGNANT, écrivain et réalisatrice