Grizelda, la Gazoline indic

J’ai appris la mort de Grizelda il y a deux ans à peu près et j’écris ces lignes avec un délicieux sentiment de mauvaise conscience : ce texte est une basse vengeance. J’ai connu Grizelda au FHAR, je ne sais plus son « nom d’avant ». Et de toutes façon, si je lui en veux encore un peu, ne comptez pas sur moi pour la balancer de ce côté-là. C’est moi qui l’ai donné ce surnom si anglais, si chevalin. Un beau nom de bataille qu’elle raccourcit plus tard, quand nous nous fûmes séparées, en Zelda… Plus passe-partout.

par Hélène Hazera - Samedi 27 octobre 2012

Née en 1952, Hélène Hazera a vécu la fin de son adolescence dans le maelstrom du Fhar. Elle rejoint Libération en 1977 où elle sévit comme critique télé puis chroniqueuse chanson. Produit l'émission « Chanson Boum » sur France Culture depuis 2001. Depuis sa transition en 1974, Helene Hazera est présente dans la militance trans, notamment au sein de la commission trans d'act up Paris, centrée sur les problêmes de VIH chez les trans.  

J’ai appris la mort de Grizelda il y a deux ans à peu près et j’écris ces lignes avec un délicieux sentiment de mauvaise conscience : ce texte est une basse vengeance. J’ai connu Grizelda au FHAR, je ne sais plus son « nom d’avant ». Et de toutes façon, si je lui en veux encore un peu, ne comptez pas sur moi pour la balancer de ce côté-là. C’est moi qui l’ai donné ce surnom si anglais, si chevalin. Un beau nom de bataille qu’elle raccourcit plus tard, quand nous nous fûmes séparées, en Zelda… Plus passe-partout.

A

vant le FHAR, elle avait été encartée à la Cause du Peuple, le plus institutionnel des groupes maoïstes, et si elle  gardait mémoire des humiliations qu’elle y subit, il lui en revenait pas moins des retours de phraséologie distrayants quand ils se mélangeaient à la déréliction verbale du FHAR, à notre argot folle. Elle était née dans un village du centre de la France et comme tous les jeunes mâles étaient passées sur elle, petite folle rurale,  on lui foutait une paix relative : elle en avait à dire. Mais elle « monta » à Paris très vite.

Nous étions des folles baba gauchistes mais Grizelda l’était encore plus. Elle avait la trentaine, un corps un peu maigre, le fessier cambré. Pour aller draguer dans les jardins du Sacré Cœur, elle arborait un uniforme cuir. Un  soir des petits voyous la dépouillèrent de son perfecto et de ses santiags. Du coup, elle décida de changer de look  et d’afficher sa follitude. Ses partenaires changèrent, elle ne s’en plaignit pas.

 

Grizelda avait un travail. Elle recousait des moumoutes sur le crâne des messieurs qui perdaient leurs cheveux. Un travail nécessitant  une grande habileté manuelle. Et qui lui laissait un œil redoutable pour discerner le vrai du postiche. Un malheureux du FHAR en fit les frais. Au dessus de l’amphithéâtre des AG, une zone érotique s’était libérée, où les orgies pouvaient se passer sans craindre l’arrivée des policiers. Un petit groupe s’amusait à allumer et éteindre le commutateur. Le temps que la lumière revienne, Grizelda avait arraché la moumoutte d’un malheureux… Aujourd’hui que les cheveux se clairsement, je trouve ça moins drôle…

 

Aujourd'hui, les plumitifs plus ou moins universitaires qui font un éloge délirant des Gazolines me font penser à ces cadres sup qui mettent sur leurs murs des photos de détenus russes tatoués qu’ils ne laisseraient pas rentrer chez eux. J’ai lu ça et là, chez des journalistes ou des doctrinaires queer, des choses complètement fausses; par exemple faisant des Gazos des trans. Nous n’étions pas des trans au FHAR.  Nous étions une bande de folles hurlantes qui, deux ans plus tard, pour certaines, allaient  s’adonner aux œstrogènes.

 

Un slogan de 68 nous avait dit « Soyez cruels ». Ce fut souvent de la méchanceté pure, nous étions de sacrées  chipies. Entre nous c’était carrément infernal, même si c’était le plus souvent vécu sur le mode de la dérision.

 

Pour en revenir à Grizelda, elle était une des seules d’entre nous à disposer d’un logis. Son petit appartement devint vite un QG de la bande. C’est chez elle que nous nous baptisâmes « Gazolines ». Je voulais « Camping gaz girls » (nous servions le thé sur des camping gaz) ; elle voulait « gazoline », en hommage à un disque « Gazoline Alley » de Rod Stewart. Nous étions chez elle, son avis primat. Et puis « gazoliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine! » c’était bien comme  cri de guerre. À cette réunion, nous étions tous en folles gauchistes, à peine si certaines arboraient du khôl ou du crayon aux yeux.

 

 

Le camp américain

 

Grizelda s’était déjà fait refaire le nez. Nous étions six, nous étions sept, il y avait déjà des clivages. Grizelda était dans la mouvance « contre-culture américaine », une lectrice d’Actuel, la poubelle à Bizot. « Défoncez-vous achetez nos produits et tout ira bien, tout ce qu’on doit faire c’est d’imiter les américains »… J’oubliais l’imbécile « Fais ton truc » traduction du non moins imbécile « Do your thing » du non moins crétin Jerry Rubin… Il y avait les Warholiens, un peu plus glamour, capables de discuter pendant des heures de la nouvelle coiffure d’Elizabeth Taylor. En fait il y a avait toutes sortes de clivages: chacune, chacun était un clivage. Ce qui nous unissait d’abord, c’était le plaisir de faire nos folles et de faire  scandale.

 

Il y eu peu à peu un phénomène de féminisation collective. Jour après jour, les sourcils s’affinaient, les maquillages se firent plus élaborés, moins outranciers… Sur les conseils de Maud Molyneux, nous passâmes d’un style hyppie-glam (dans le style hippie un peu des années trente toujours), au rétro, quarante, cinquante, soixante… Le Lundi aux Puces de Montreuil où il y avait des merveilles pas chères (et aussi place d’Aligre).

 

J’ai un souvenir de Grizelda juchée sur de terrifiantes chaussures à plateforme blanches (je disais « des bidets »), et, plus tard, arborant de délicieuses boucles d’oreilles concoctées avec des porte-clef « Vache qui rit »... du vrai bon art moderne. Pas cher.

 

Nous n’employions pas le mot « transition » mais, peu à peu, pour certaines, il devint de plus en plus pénible de se démaquiller et se changer dans l’ascenseur pour rentrer chez les parents. Je fus la première « jeune » de la bande à opter pour les hormones et une permanence dans la féminité. Les Gazolines s’était déjà auto-dissoutes depuis six mois,  avec d’un coté les mondaines qui louchaient vers le Sept et les métiers de la mode, et de l’autre celles qui s’amusaient davantage dans  la rue. Certaines, certains (on sait plus quoi dire avec les gazos) avaient compris qu’ils étaient pris dans un maelstrom incontrôlable : Danouchka, très fine étudiante en droit, reprit ses études pour devenir avocat,  Denis et son rire merveilleux devint médecin (il sera un des premiers médecins d’Aides). D’autres assistaient, et  nous aidaient. D’autres restèrent à la charnière entre deux genres.

 

Nous ne parlions pas de transition, nous passions d’une féminité  outrancière de comédie à une autre, plus « normale » (j’emploie ce mot honni  à dessein). Et nous nous déplaçâmes de St Germain et la rue de Buci vers Pigalle. Dina et Alexia et Maya-la-bretonne (elle traduisait les situs en breton) s’était installé dans une jolie rue de Barbés chez un caméraman et photographe. Ce n’est que longtemps après que je me suis rendu compte quelle abnégation il avait pour supporter une nuée de gazolines à demeure !

 

 

Pigalle

 

Peu à peu, nous passions d’une féminité « gazolinesque » à une apparence plus ordinaire (encore que cet « ordinaire » était souvent encore pire) et ainsi nous passâmes de la rue de Buci à Pigalle. À Pigalle, le parfum de Genet trainait encore, il y avait des filles qui s’appelaient Mimosa, comme celle-ci, en faction à l’Expresso, la petite usine à hot dog de la place Pigalle…

 

Combien St Germain paraissait frelaté à coté de Pigalle ! À St Germain, tu ne sais jamais à qui tu as affaire, c’est le paradis des baratineurs. À Pigalle, tu sais très vite qui tu as devant toi. Tous les deux mètres, de la place Clichy à Anvers, il y avait une fille postée, qui emmenait les clients dans des hôtels spécialisés, généralement sordides. Plus loin à Barbès, il y avait encore les maisons d’abatage, dont on murmurait qu’elles appartenaient en sous main à la femme d’un ministre.

 

Les territoires étaient répartis : devant la brasserie la Nuit les gigolos (dont certains montaient à l’hôtel de Mme Madeleine – immortalisée par Jouhandeau - une annexe de l’Académie française). Les rues descendantes étaient aux femmes (rue Pigalle, rue Frochot), les rues montantes (Rue des Martyrs, Rue Germain Pilon) aux trans et aux travs. En haut de la rue Germain Pilon, le bar d’Attar (ancien boxeur, ancien collecteur du FLN) accueillait les antillaises.

 

Si dans mes premières visites à Pigalle je me fis chasser par une, outrée de mon ombrelle, je me fis admettre peu à peu. Curieusement, c’est Noëlle qui m’établit et « me plaça » avec elle  autour du métro.

 

J’avais ma place, nous montions dans un hôtel. « Cent francs plus la chambre », la chambre, c’était trente francs et une affolante odeur de cul, de sperme et d’aérosol bon marché. En combien de temps cela devint routine ?

 

Grizelda nous rattrapa vite. Très vite elle s’était fait des amies. Elle leur fit tant bien sa cour qu’un soir elles la mirent en tenue et l’emmenèrent au bois. Je crois qu’au petit matin elle rentra avec une somme conséquente (2000F ou 3000F, divisez en pipes et enculades) et elle se dit « On m’a volée ». Elle avait fait les toilettes du Louxor pendant des années dans rien demander et là, pour la même chose, elle était payée.

 

Elle laissa tomber très vite les implants capillaires et s’acheta une panoplie de pute. Les prothèses vinrent très vite. Elle s’arrangeait à cet usage. Si beaucoup de nous rechignaient au truc, elle adopta tout le folklore…

 

Sans nous en rendre compte, nous étions auréolées d’un petit crédit à Pigalle. La société des putes était une des dernières à n’avoir pas été touchée par la vague contestataire… Pourtant les filles – et particulièrement les trans  et les travs - vivaient dans un incroyable mépris social des flics et de la population, d’autant plus que certaines – beaucoup - ajoutaient la toxicomanie aux raisons d’être méprisées des bonnes gens. Dans la rue, nous étions susceptibles d’être « emballées » à chaque instant par un policier et nous retrouver dix heures au poste, que notre tenue ou non renseigne sur notre intention de nous prostituer.

 

 

Ta mère !

 

J’ai gardé un souvenir saignant de ces dix heures au milieu de ces filles hurlantes. Quel théâtre infernal ! Les quolibets et les insultes aux flics (qui ne se gênaient pas pour répondre). Les filles racontaient leur vie comme les récitantes des 120 journées de Gomorrhe. Une s’était fait sortir du tapin par un riche industriel du textile — il produisait le tissu des uniformes des flics — puis y était retournée pour l’amour d’un mac africain. Une autre s’inquiétait parce que son fils commençait à avoir des soupçons sur la profession de sa mère. Parfois ça tournait au théâtre de la cruauté d’Artaud, avec cette confrontation du chœur d’invective des femmes enfermées face au chœur des policiers. Comment oublier cette pute maghrébine à qui le commissaire interdisait les toilettes et qui se mit à menstruer en hurlant sur le sol de la cage ?

 

Dans cette ambiance, je n’ai jamais aussi bien chanté mon répertoire de chansons réalistes. Une ou deux fois j’ai frôlé le tabassage. Nous, ex du FHAR, avions le verbe haut. Mais devant la police ce n’était pas les « fils de putes » ou autres « enculés ». Nous avions l’insulte raisonneuse. « Vous savez dans le 16ème les bourgeois paient pour que vous veniez surveiller leurs fêtes, mais ils ne vous laissent pas danser avec leurs filles ». Et nous leur rappelions la rafle du Vel d’Hiv et octobre 61…

 

« Toute ma famille a été massacré dans le Vercors » me lâcha un jour un principal, « mais pour des gens comme vous je dis vive Hitler ! » Je rétorquais, sarcastique : « Ça fait plaisir d’entendre crier Vive Hitler dans un commissariat ! ». Si la menace d’une baffe se faisait trop précise, je lâchais que ma mère travaillait au Conseil de Paris, c’était efficace.  L’honnêteté m’oblige à dire que certains policiers semblaient avoir honte des propos de leurs collègues.

 

La grosse Carole, la catalane, me raconta qu’un Noël elle s’était faite emballer avec d’autres à la faisanderie, le commissariat à coté du Bois. Le commissaire se rendit compte qu’elle avait un père gendarme. Carole lui demanda : « Vous avez des enfants ? »… Il ouvrit la cage et les relâcha toutes.

 

Nous ex-gazolines du FHAR amenions, l’air de rien, un petit climat de contestation sur Pigalle et le Bois. En même temps je me rendais bien compte que les histoires de « loi du milieu » et de « mentalité » du cinéma n’avaient plus lieu. Telle grande arborait un manteau de vraie panthère qui lui avait été échu après qu’elle eut dénoncé les braqueurs d’un entrepôt de fourrure. Telle autre régnait sur Pigalle du haut de ses accointances policières. Elle est morte assassinée par les manouches qui rentrèrent dans sa chambre via les balcons de l’hôtel d'à coté et l’obligèrent à se mettre dans une baignoire et d’ingurgiter des somnifères jusqu’à la noyade…

 

 

Les toxicos

 

Et il y avait les toxicos. Si nous pouvions être arrêtées et gardées dix heures, pour celles dont les bras se striaient de piqures, c’est la prison qui leur pendait au nez.

 

Chachoune a beaucoup fait pour que notre petite bande trouve sa place à Pigalle et au Bois. Issue d’une famille catholique du Béarn, sa différence était telle que déjà enfant elle avait eu droit aux électrochocs. Elle aimait un certain folklore pute (et toxico). Même si elle se maquillait très bien, elle était beatnik dans l’âme et vivait avec les Rolling Stones. Elle haïssait la police mais pouvait faire des accommodements avec elle. Chachoune rencontra Dominique (aujourd’hui elle vit à la campagne) débutante très flashante (elle était ravissante) dans une boite de nuit et en avait fait « sa fille ». Elle l’installa au Bois et à Pigalle et l’initia à l’héro. Notre petit groupe disait qu'elle lui avait sauvé la vie tant le conformisme du milieu (la pute dont le seul rêve est d’acheter un pressing) commençait à l’insupporter.

 

C’est Chachoune — elle savait de quoi elle parlait — qui me cracha le morceau pour Grizelda : « Elle balance, elle est maquée avec un flic. » Et de m’expliquer le manège : « Elle retourne voir ses anciens copains gauchistes, elle fait sa pute de gauche, ça plait, et elle se fait brancher sur un dealer. Les flics mettent le dealer en filature, mais c’est son approvisionneur qu’ils font tomber. Celui-ci ne connaît Grizelda ni des lèvres ni des dents. » En fait Chachoune lui en voulait plus de la docilité avec laquelle elle s’était mise à cette activité : « Elle vend pas, elle donne ! »

 

En faisant une petite enquête  j’appris des choses. Qu’encore en garçon, Grizelda avait un amant poulet. Que peut-être même chez les maos… elle vérifiait les thèses marxistes sur les « lumpen-flics ».

 

J’étais décomposée. À Pigalle, sa réputation me rejaillissait dessus. Après avoir été l’objet d’un espoir, nous étions le prétexte d’une résignation : « Ce sera toujours pareil ». Je me mis à l’éviter. Elle se vengea.

 

Carole et Chachoune m’avaient plus ou moins placé au Bois. Au Bois on gagne vite mais la peur règne. On devait rentrer avec Carole mais je ne la voyais plus. J’acceptais la proposition d’un jeune homme en voiture (« Je te ramène ? »). Il était pas mal. Dans la voiture il me parla de Grizelda, elle l’avait aidé. Ces propos étaient une menace, une signature. Arrivé du Bois à la ville, il bloqua les portes. Nous nous retrouvâmes dans le bois de Vincennes quand je vis qu’une voiture suivait, pleine de mecs. J’ai réussi encore une fois à inquiéter le mec avec la profession de ma mère (maman talisman), il me laissa partir, je courus dans le bois, éperdue dans la nuit épouvantable… Les ronces me lacérant ma robe, je finis par trouver un automobiliste qui me déposa à Pigalle…

 

 

Silent treatment

 

Je n’ai jamais plus adressé la parole à Grizelda de ma vie. Elle me faisait de drôles de niches. Elle donna une interview dans un journal où elle mit ma photo pour illustrer (vues ses activités, avait-elle peur de mettre la sienne ?) Mais des amies communes me donnaient des nouvelles d’elle. Comme nous toutes, elle s’était retirée du tapin et vivait dans l’Ardèche à faire des pulls. (Mais lors d’un voyage Michel Cressole l’avait reconnue dans une vitrine d’Amsterdam : elle devait y faire des séjours pour financer ses pulls).

 

Elle faisait beaucoup de chirurgie esthétique, me disait-on, à tel point que quand on m’annonça « Elle s’est fait creuser le bassin », j’imaginais je ne sais quelle rectification osseuse pour se créer une nouvelle cambrure, alors qu’elle s’était fait aménager une piscine.

 

Le temps passa, un homme qui m’avait proposé une collaboration pour une anthologie de la chanson me transmit son salut. Vingt ans après je restais inflexible. Chachoune qui s’était réconciliée avec elle m’accusait de la « dénoncer ».

 

Le temps passa, et vint le temps d’Internet. Un soir, vers 2008, dans une discussion commune, je vis son nom arriver. Elle me faisait discrètement des avances… Des mois après j’appris sa mort. Lors de ces messages, elle devait être malade. Avais-je été trop dure ?

 

Le goût du pouvoir est une des plus abjectes pulsions de l’être humain. Il y avait certainement un intérêt financier dans ses délations, récupérer du haschich par exemple, mais je crois que sa volupté, c’était d’avoir une telle influence sur la vie de ces mecs qu’elle faisait tomber sans qu’ils la connaissent.

Et puis il y avait « le condé », le papier de la police qui vous autorise à faire des choses interdites, se prostituer ou vendre de la drogue.

 

C’est en apprenant qu’une amie avec qui je dormais était indicatrice de police que je suis devenue adulte. La réalité est devenue plus réelle. Maintenant, où que j’aille, je sais qu’il y a peut-être un indic, un qui « vend » ou pire un qui « donne ». Parfois plusieurs.


Hélène Hazera