Jean Guion, un Revinois conseiller des rois et des présidents étrangers

Souvent, il a été présent dans les coulisses des grandes négociations diplomatiques de ces 30 dernières années, mais il n’oublie pas sa ville où il revient régulièrement se ressourcer.

Publié le 26/01/2016

 

Jean Guion est une de ces personnes qui tient fermement les rênes de sa vie. Ce fils d’employé de bureau revinois susurre des conseils à l’oreille de souverains et de chefs d’État et de gouvernement étrangers depuis près de 30 ans. « J’ai inventé ma vie », dit-il. Une vie riche de voyages, de rencontres, d’amitiés et d’engagements.

Dès sa jeunesse, il s’engage en politique au sein de l’Union des jeunes pour le progrès (UJP). À l’âge de 17 ans, il est responsable de la section de Revin et moins de 10 ans plus tard il devient le président national de l’UJP. Après ses études en sciences économiques et en droit, il occupe un poste de conseiller juridique pour un groupe dans le domaine de la construction. Par la suite, il se voit chargé de créer la première fondation d’entreprise de France : la fondation Cartier pour l’art contemporain. Une réussite. Mais Jean Guion a soif d’autres choses.

À cette période, il voyage beaucoup et notamment en Afrique où il se lie d’amitié avec un certain Blaise Compaoré, futur président du Burkina Faso. C’est ce dernier qui lui demande pour la première fois des conseils. « Je m’ennuyais un peu alors quand Campaoré m’a demandé de l’aide, je suis parti, explique-t-il. J’ai créé une société de conseil politique et diplomatique. J’interviens à la demande pour écrire une constitution, lancer une campagne électorale, libérer des otages ou encore régler des situations délicates. »

Depuis, il a travaillé dans 80 pays et a conseillé 18 chefs d’État ou rois en permanence. Il a été au Tchad, en Côte-d’Ivoire, en Thaïlande, en Haïti. Il était dans les coulisses lors des négociations à l’occasion de la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Il était au cœur des accords de Paris sur le Cambodge, il était aussi présent pour les accords d’Oslo. Il a négocié la libération d’otages dans le désert détenus par Mokhtar Belmokhtar. Il a côtoyé Ban Ki Moon, la reine d’Angleterre et tant d’autres. Des hommes et des femmes d’influence auprès desquelles, lui, le Revinois ne s’est jamais senti en décalage. « Je viens d’un autre milieu social mais j’ai reçu une bonne éducation. J’ai appris le respect, la reconnaissance, la fidélité. Après les êtres humains sont des êtres humains  », estime-t-il.

Le monde politique français, Jean Guion a bien pris soin, tout au long de sa carrière, de ne jamais trop s’en approcher. « Dans ma jeunesse, j’ai fait de la politique avec l’UJP. Il y a tellement d’incohérence et de compromission. Les hommes politiques français sont tous trop bêtes. Ils manquent de réalisme et ne se renouvellent pas. J’ai toujours trouvé qu’ailleurs on pouvait faire évoluer les choses. J’ai travaillé dans des pays où tout est à faire, où il faut écrire une constitution, organiser une démocratie. J’ai l’impression de faire évoluer les choses, même si j’ai parfois pu être déçu. »

Aujourd’hui à 66 ans, Jean Guion, qui ne s’est jamais éloigné de Revin pendant plus de quelques mois pour rendre visite à sa mère, n’a pas encore l’intention de passer la main. « Je continue de travailler pour des raisons sentimentales  », confie-t-il. Mais quand ce jour arrivera, et alors qu’il a voyagé dans tant de pays, c’est à Revin là où il est toujours venu se ressourcer, dans sa maison, qu’il souhaite passer ses dernières années.

Amélie Girard

 

Collé à partir de <http://www.lunion.fr/646911/article/2016-01-25/jean-guion-un-revinois-conseiller-des-rois-et-des-presidents-etrangers>