Test Livebox 4
Orange levait le voile au printemps sur sa nouvelle box Internet. Une Livebox dont la commercialisation a récemment démarré avec des innovations relativement inédites pour l'opérateur. Car au-delà de l'attendu, comme le support de la 4K pour le décodeur ou un Wi-Fi plus musclé, Orange se laisse enfin tenter par le stockage intégré avec un disque dur partagé à la fois sur le réseau local, et accessible depuis l'extérieur, sans oublier son offre de stockage dans le cloud, comme nous le verrons.
Cette nouvelle Livebox conserve le concept de deux éléments distincts : la Livebox 4 pour la partie modem et le décodeur Livebox TV pour la télévision. Mais si Orange ne semble pas encore décidé à harmoniser les deux box, ses designers commencent à esquisser un rapprochement ; les deux boîtiers pouvant être installés côte à côte. Et puisque nous parlons de design, c'est un point important tant celui-ci avait divisé pour la précédente génération.
Et Orange de surprendre en annonçant livrer avec les nouvelles Livebox son boîtier Airbox Comfort, lequel propose une connexion 4G d'appoint utile en attendant la mise en service de votre ligne Internet ou en cas de panne.
Tandis que la Freebox Revolution, alias Freebox v6, avait fait pâlir la Livebox et ses services associés, Orange dégaine une nouvelle génération de box qui devrait, on l'espère, lui permettre de rattraper son retard technologique, mais aussi et surtout d'effectuer une montée en gamme... tarifaire ! Car au fil des ans, Orange qui avait pour réputation d'être un opérateur Internet haut de gamme et onéreux, était presque devenu low-cost avec des forfaits fibres à 33,90 euros TTC mensuels (l'offre Zen).
Inutile de tourner autour du pot, la nouvelle Livebox s'accompagne d'une montée en prix importante : elle ne se décline qu'en abonnement Play ou Jet, avec un prix plancher fibre de 44,99 euros par mois auxquels il faut ajouter la location mensuelle de la box pour un montant de 3 euros. Et à 47,99 euros TTC par mois vous ne pouvez pas prétendre à ses options avancées : Airbox Comfort et le disque dur de 1 To (sauf en option pour 5 euros de plus chaque mois par option). Pour cela, l'abonnement grimpe en effet en fibre à 52,99 euros TTC par mois, soit, avec la location de la Livebox, un coût mensuel de 55,99 euros TTC. Des tarifs qui s'entendent tels quels, hors période promotionnelle : Orange accompagne en effet le lancement de sa box de ristournes... qui aideront à faire passer la pilule, mais seulement pour un an.
L'une des questions légitimes que nous nous poserons tout au long de ce papier est donc de savoir si cette nouvelle Livebox justifie une telle augmentation de l'abonnement mensuel.
Livebox 4
Sous l'appellation Livebox 4, Orange nous propose une nouvelle interprétation de son modem. Un modem qui garde la robe noire mais adopte un nouveau look carré avec un pourtour brillant et un revêtement supérieur mat. Disons-le d'emblée, la qualité de fabrication de cette Livebox 4 est supérieure à ce qu'Orange propose avec la précédente Livebox, les plastiques souples et mal ébarbés étant un mauvais souvenir. Le modem reste toujours fabriqué par Sagem. Face aux Livebox 2 et 3, cette Livebox 4 est plus volumineuse et plus lourde (950 grammes sans disque dur, 1,2 kg avec le disque dur face à une Livebox 3 qui pesait 580 grammes). Elle n'est, du reste, pas prévue pour être installée à la verticale comme feue la Livebox 2.
En façade, la Livebox 4 propose un écran OLED monochrome lequel utilise toujours la couleur Orange pour afficher diverses informations. Il s'éteint au bout d'un certain temps et Orange place trois boutons en façade : « i » pour réactiver l'écran et consulter le statut de ses services, « Wi-Fi » pour couper purement et simplement le Wi-Fi mais aussi « WPS » pour inscrire un périphérique sans fil. Un capteur de présence permet son allumage automatique dès que vous approchez votre main, mais attention, l'écran peut être sensible aux surface réfléchissantes.
La Livebox 4
Avec la Livebox 4, Orange propose un modem unique qui se destine tout autant aux clients ADSL, VDSL qu'aux clients fibre. Il y a d'ailleurs du neuf pour ces derniers. La Livebox 4 intègre un fourreau SFP qui permet de se passer du boîtier baptisé ONT (Optical Network Termination) dont le rôle est de transformer le signal optique en signal PPPoE. Jusqu'à présent, les clients fibres ont en effet un troisième boîtier qui va de pair avec leur installation Livebox. La Livebox 4 permettra aux nouveaux clients de se séparer de ce troisième boîtier (gain de place et consommation moindre) ce qui implique l'installation de la box à proximité de l'arrivée murale de la fibre. Si la démarche est louable, Orange semble avoir un peu de retard sur le déploiement de la technologie SFP : seule la région Ile-de-France en profite pour le moment avec un déploiement progressif pour le reste du territoire. Dans tous les cas, c'est au technicien qu'il appartient de choisir s'il procède à une installation en SFP : seuls les nouveaux clients bénéficieront de cette nouvelle connectivité.
Nouvelle Livebox 4 : le connecteur SFP risque d'être peu utilisé
Les clients déjà raccordés à la fibre continueront de relier leur ONT à la box via une prise RJ45 dédiée : cela laisse au switch Gigabit, quatre ports RJ45 pleinement exploitables (les possesseurs de Livebox 3 profitaient déjà de ce raffinement, pas les clients en Livebox 2). Reste le cas spécifique des clients fibres abonnés à une offre Zen 100 mégabits qui migreraient vers les nouvelles offres Livebox : le débit promis étant de 200 Mb/s ou 500 Mb/s minimum il leur faut changer leur ONT, un boîtier généralement blanc limité par ses ports Ethernet 100 Mbits. Orange assure ici le changement de l'ONT gracieusement via le passage d'un technicien : cela concerne potentiellement 16 000 abonnés.
La connectique de la box est située à l'arrière comme suit : un switch gigabit 4 ports, un connecteur RJ45 dédié à la fibre, un connecteur pour l'alimentation secteur externe, deux ports USB 3.0 (une première !), un connecteur RJ11 pour l'arrivée ADSL, une prise FXS pour brancher un téléphone directement à la box. S'ajoutent à cela le fourreau SFP (Small Form-factor Pluggable) et le bouton de réinitialisation. Sur sa tranche droite enfin, la box comprend un bouton de mise en marche alors que le côté gauche dissimule une trappe pour l'installation du disque dur.
Connectique Livebox 4 : complète pour une box
Techniquement, cette Livebox 4 est animée par un processeur Broadcom double-cœur 63138 renfermant deux cœurs Cortex A9 à 1 GHz. Charge à cette puce de gérer notamment le Wi-Fi dit legacy sur la bande des 2,4 GHz avec des antennes en 3+3 en i802.11 b/g/n pour un débit maximal théorique de 450 Mbits/s. Le Wi-Fi i802.11 b/g/n/ac, opérant sur la bande des 5 GHz avec des antennes en 4+4 pour un débit maximal de 1733 Mbits/s, est lui géré par un processeur Quantenna QSR1000 : ce dernier viendra donc épauler le processeur principal pour les connexions MU-MIMO.
Connexion en Wi-Fi i802.11ac avec la Livebox 4 : 866 Mbit/s de débit... théorique
Parallèlement au Wi-Fi, la box intègre du Bluetooth LE non encore exploité et un circuit DECT CatIQ 2.0 pour lui relier des combinés téléphoniques sans fil et ainsi profiter, avec les modèles compatibles, de la voix HD. En revanche, Orange ne semble toujours pas vouloir intégrer de module FemToCell en standard à sa box, quand Free équipe par défaut ses Freebox v6 avec une FemTo 3G depuis mars 2014, FemTo que l'on retrouve dans la Freebox Mini 4K également. La FemTo reste une option chez l'opérateur historique, qui argue que le client Internet Orange ne dispose pas forcément d'un abonnement mobile Orange.
La trappe pour disque dur dissimule une connectique Serial-ATA standard tandis que le disque dur 5400 tours/minutes s'y glisse avec un peu de mal sur notre échantillon. A tel point d'ailleurs que nous croyions au début que le disque dur dépassait de quelques millimètres du boîtier, ce qui nous paraissait pour le moins incongru. Il s'est avéré qu'il fallait délicatement forcer pour le faire rentrer afin que celui-ci trouve sa place. Un gros bouton permet d'éjecter le disque dur non loin de son logement. A noter que le disque dur dans la box a le petit défaut d'être audible.
Insertion du disque dur Livebox dans le modem Livebox 4
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De la consommation électrique
Nous nous sommes évidemment intéressés à la consommation électrique de la Livebox 4. L'idée étant de comparer sa consommation, pour la partie modem, à la consommation d'autres box. Nous procédons à deux relevés après plusieurs minutes de stabilisation sans sollicitation excessive de la box : un relevé sans le disque dur Livebox, l'autre avec.
Consommation au repos |
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Livebox 2 Sagem |
Livebox Play |
Livebox 4 (sans HDD) |
Livebox 4 (avec HDD) |
Freebox Server |
9,0 W |
7,7 W |
8,3 Watts |
10,6 Watts |
18,6 W |
La consommation est plutôt bien maîtrisée comme on peut le voir. Le fait d'écrire sur le disque dur n'augmente que légèrement la consommation à 11 watts d'après nos relevés depuis le réseau local filaire. C'est plutôt la sollicitation du Wi-Fi qui va faire grimper la consommation de la box : en Wi-Fi i802.11ac la consommation oscille alors entre 13 et 15 watts.
Une installation facilitée
Orange a revu le processus d'installation de la Livebox pour la première fois depuis... aussi loin qu'on se souvienne, en vérité ! Avec cette nouvelle Livebox plus besoin de connaître son identifiant de connexion démarrant par le fameux et célèbre « fti » ou le mot de passe associé.
Pour peu que vous ayez renseigné votre numéro de mobile personnel lors de la souscription de votre contrat ou lors de votre mise à niveau, le premier démarrage de la box provoquera l'envoi automatique d'un SMS sur votre téléphone portable. Celui-ci contient un lien cliquable : le clic va configurer automatiquement la box... pour vous.
SMS de première configuration et configuration de l'installation en cours
Il n'y a dès lors plus rien à faire si ce n'est attendre que la box redémarre après le téléchargement et l'installation de plusieurs mises à jour successives, ce qui reste assez long. Et si parfois, l'écran de la Livebox vous dit ce qu'il se trame, d'autres fois, votre navigateur Internet n'en dit pas plus et procède à des téléchargements en arrière-plan avant d'interrompre tout le trafic pour mettre à jour la Livebox 4.
Ecran de mise à jour
Petite surprise pour nous, une fois la Livebox 4 installée, notre IP est passée automatiquement en IPv6. On le sait, Orange déploie progressivement l'IPv6 sur l'ensemble de son réseau. Mais jusqu'à maintenant, nous étions en IPv4. Il est toujours possible de désactiver les adresses IPv6 locales depuis les options de la box alors que le passage en IPv6 s'accompagne d'une IP préférentielle : c'est l'équivalent d'une IP fixe, à ceci près qu'Orange ne la garantit pas comme telle en cas d'évolution notable de son réseau.
Orange bascule ses abonnés Livebox en IPv6 avec une IP préférentielle
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Une interface entièrement revue
On se souvient que l'interface de configuration des Livebox n'a que peu bougé au fil des ans. C'est finalement avec les Livebox 2 ZTE qu'Orange a fait évoluer l'interface d'administration de ses box par l'emploi du logiciel Soft@Home. Déployé dans la douleur (et une grande lenteur) sur les Livebox 2 Sagem, le firmware Soft@Home s'est frayé un chemin jusque dans les Livebox Pro de dernière génération et la Livebox 3 lancée conjointement avec la Livebox Play.
La Livebox 4 est l'occasion d'un grand dépoussiérage de l'interface et franchement, si nous sommes dépaysés, nous sommes également séduits par cette nouvelle interface qui reste placée sous le sceau de Soft@home. Fini les onglets, les rubriques et sous-rubriques. A la place, Orange propose une navigation par écran où chaque écran comporte des tuiles vers divers réglages.
La première connexion à l'interface d'administration nécessite la saisie des huit premiers caractères de la clé Wi-Fi associée à la box en usine. Cette formalité accomplie, la box vous invite d'elle-même à configurer votre propre mot de passe : c'est bien ! Pour atterrir finalement sur la nouvelle interface où vous découvrirez un style des plus épurés.
Mais ne vous y trompez pas ! Derrière le coup de peinture, les fonctions exposées n'ont guère changé : on retrouve sur la page réseau local un listing des équipements connectés relativement bien fait dans sa présentation soit en forme de carte soit de liste. En mode carte, sont listés les équipements, sans fil ou filaire, avec pour chaque périphérique sans fil, un pictogramme indiquant l'intensité du signal, la plage de fréquence (2,4 GHz ou 5 GHz) et le nom de l'appareil. Étrangement, certains périphériques sans fil de notre réseau, pourtant fonctionnels et bel et bien connectés au Wi-Fi, ne remontent pas dans cette map avec la bonne dénomination ou la bonne adresse MAC. On retrouvera aussi dans cette vue les téléphones éventuellement raccordés à la Livebox ou les périphériques USB. Petite nouveauté pour le téléphone : la possibilité d'afficher le journal des appels reçus, émis ou manqués. Et si l'on peut attribuer une sonnerie à un contact, on ne peut pas bloquer définitivement un numéro. Las. Dans un autre registre, nos CPL de marque Devolo figurent dans le mapping réseau avec leur propre entrée. Un clic sur chaque périphérique nous amène sur une page de paramétrage où l'on peut prendre connaissance des adresses IP/Mac, autoriser ou bloquer la connexion voire la planifier, tandis que l'on peut changer le type de l'équipement.
© Clubic.com / Julien Jay
L'écran d'accueil de la nouvelle interface de configuration de la Livebox 4.
On retrouve sur l'écran réseau local des informations sur l'état des services (fibre/TV/téléphone), des informations sur le Wi-Fi (on pourra rapidement le couper, désactiver ou activer le mode invité ou encore lancer un appairage WPS), l'accès au planificateur Wi-Fi ou encore, et c'est nouveau, l'historique des connexions. Un historique qui recense les connexions d'appareils filaires ou sans fil sur le réseau, avec quelques icônes personnalisées, le nom des appareils (avec un bug qui fait qu'« Apple Watch de Julien » devient « AppleWadeJulien ») et aussi une entrée « COM-MID1 » qui est inconnue au bataillon et correspond vraisemblablement à la station DECT intégrée. Un clic sur un élément permet de bloquer sa connexion ou de l'autoriser selon un planning. Toutefois, Orange n'affiche pas l'adresse MAC ou l'IP du périphérique sur le réseau dans cette vue historique.
C'est à la page « Paramètres avancés » qu'on retrouve les réglages usuels avec possibilité de jouer sur les niveaux de sécurité du pare-feu, créer des règles de redirection via la page « Réseau » (c'est ici qu'on verra d'ailleurs les baux DCHP accordés aux équipements sur le réseau avec adresses MAC et IP), configurer la box pour automatiquement communiquer son adresse IP à un service de DNS dynamique (No-IP, dyndns, DtDNS, ChangeIP et DNSDynamic) ou même désactiver la connectivité IPv6. On a toujours la possibilité d'activer l'accès à distance vers l'interface de configuration de la box.
© Clubic.com - Julien Jay
Du côté des réglages Wi-Fi on retrouve des choses assez simples avec des boutons on/off clairement matérialisés. Les réseaux disponibles sont clairement visibles et on sait leur fréquence de fonctionnement.
Une page entière est dédiée au disque dur de la Livebox avec les fonctions de diagnostic et maintenance du disque, dont la possibilité de le formater, sans oublier tout ce qui concerne la gestion des comptes associés.
Si Orange semble fournir divers outils pour sécuriser son réseau et le surveiller, il est étonnant que le fournisseur d'accès passe à côté d'une faille clé : une pression sur le bouton « i » de la Livebox affiche sur son écran le mot de passe que vous avez défini pour le Wi-Fi. Du coup celui-ci n'a plus rien de confidentiel... et c'est gênant. Cela rend du reste la fonction Wi-Fi invité plutôt caduque. On imagine qu'Orange reviendra probablement sur ce comportement.
Livebox TV
Le décodeur de la Livebox était à la peine. C'est même une faiblesse historique des Livebox. Si la partie modem n'a jamais été véritablement avant-gardiste, le décodeur a souvent été conçu comme la dernière roue du carrosse. Le cru 2016 du décodeur TV de la Livebox, alias WHD93, revient sur plusieurs choses.
Un point éminemment important d'abord : le design. Alors que le décodeur Livebox Play prenait une place folle et était fait de matériaux de médiocre qualité, le nouveau décodeur est beaucoup plus compact et emploie des plastiques cette fois-ci de qualité. Reprenant les dimensions du modem, le décodeur Livebox TV sacrifie logiquement l'emplacement inoccupé prévu pour le lecteur Blu-ray des Livebox Play. Ceux d'entre vous (ils sont rares ?) qui avaient déboursé 99 euros pour cette fonction en seront donc pour leur frais... Mais on les avait prévenus (Voir Livebox Play : le test) !
En façade le boîtier comporte un écran OLED monochrome qui affiche les informations de statut du décodeur ainsi que le numéro et le nom de la chaîne en cours de visionnage. Un affichage de petite taille qui, de loin, depuis le canapé, a tendance à être totalement illisible ou éventuellement dérangeant (on ne peut pas le couper). Aux côtés de l'écran, on a des boutons de changement de chaîne, un bouton mise en veille et un port USB 2.0. Avec un bouton de mise en marche sur le côté, le décodeur regroupe toute la connectique à l'arrière de son boîtier : antenne TV, connecteur d'alimentation électrique, prise HDMI, prise USB 3.0, prise RJ45, connectique SPDIF et jack pour sortie audio/vidéo analogique. A cela s'ajoute une fente pour la carte d'accès TV et bouton « appairage » pour associer le décodeur à la Livebox. Le bloc d'alimentation reste externe au décodeur et un peu volumineux avec une diode verte qui peut être gênante s'il est placé derrière le téléviseur par exemple.
Connectique décodeur TV Livebox 4
Autre changement notable de cette Livebox et de son décodeur TV : le processeur. Alors qu'Orange avait misé sur une puce Intel Atom pour sa précédente génération, l'opérateur bascule à nouveau sur un processeur ARM. Exit Intel, et ce n'est peut-être pas un mal tant l'ancien décodeur se caractérisait par ses nombreux plantages, son très long temps de démarrage ou encore sa bruyante ventilation. A la place de l'Atom, Orange lui préfère une puce Broadcom 7252 avec deux cœurs ARM B15 à 1,5 GHz avec 2 Go de mémoire vive. La puce gère la 4K (HEVC en H265) ainsi que le HDR 10 bit. La box se dote donc d'une connectique HDMI 2.0a avec prise en charge HDCP 2.2. C'est un sacré progrès, du reste, nécessaire pour gérer les flux Netflix Ultra-HD. A cela, s'ajoute la prise en charge du Dolby Atmos si jamais vous disposez d'un ampli Home Cinema compatible.
Modem Livebox 4 et décodeur TV côte-à-côte
Orange revient également sur un point crucial pour l'installation de son décodeur TV : la possibilité de l'utiliser sans fil à la patte. Si vous n'avez pas de câble Ethernet qui arrive à proximité de votre TV vous pouvez associer le décodeur à la box via le Wi-Fi. Un bouton situé au dos du décodeur permet l'appairage. Il est intéressant de noter qu'Orange semble avoir préféré recourir au Wi-Fi plutôt qu'au CPL, qu'il vend par ailleurs en accessoire sous le nom de Liveplug, pour faire communiquer modem et décodeur TV.
Dans la liste des grandes évolutions, nous retiendrons également la nouvelle télécommande. Avec la Livebox Play, Orange proposait une télécommande à l'origine de bien des maux. C'était la télécommande de la discorde. Son association avec le décodeur plantait dès le déballage et générait de longues minutes de frustration, dans le meilleur des cas, ou un échange SAV dans le pire des cas, alors qu'un bug lié à la gestion des piles réduisait, avant sa correction, l'autonomie à peau de chagrin. A tel point qu'Orange offrait en agence à ses premiers clients Livebox Play un jeu de piles gratuit. Et comme si tout cela ne suffisait pas, la télécommande Livebox Play était inutilement pataude avec un clavier en son dos et une gâchette qui ne servaient jamais. Certes, le clavier pouvait être utile pour la saisie des identifiants Netflix, mais en dehors de cela... Conscient de ces lacunes, Orange livre une télécommande qui s'affiche presque en modèle du genre. Aplatie, elle utilise le Bluetooth Low Energy avec une autonomie annoncée de 3 ans (elle est alimentée par deux piles boutons CR2032). Fine, agréable à utiliser, elle parviendrait presque à nous émerveiller parce qu'elle va droit à l'essentiel.
La nouvelle télécommande du décodeur Livebox 4
Le premier démarrage du décodeur se passe le plus simplement du monde et celui-ci attendra que vous appuyiez sur une touche de votre télécommande pour l'associer. L'association s'est faite sans encombres pour nous. Cette étape franchie, la carte à puce insérée, et après les quelques questions liées aux suggestions personnalisées ou à la recherche de chaîne hertzienne (si vous souhaitez utiliser l'antenne râteau), le décodeur est tout prêt à être utilisé. Et c'est ici tout le paradoxe. Car si Orange n'a pas ménagé ses efforts pour revoir intégralement les arcanes de son décodeur, l'interface ne change pas d'un iota par rapport à la Livebox Play. On est donc en terrain connu, avec une interface Polaris qui se débarrasse des apps devenues inutiles comme feu le navigateur Internet. On trouve quelques nouvelles options de configuration pour la gestion de l'image ou du son, ainsi que les options connues liées à la gestion de l'alimentation. Par défaut, le décodeur reste toujours alimenté. Cela permet un réveil quasi instantané. Si vous modifiez ce comportement pour éteindre le décodeur lorsque vous l'arrêtez, l'insulte se fait injure pour Intel puisque le démarrage du décodeur est bien plus rapide que celui de la Livebox Play.
Pour ce lancement donc, Polaris qui désigne l'interface TV d'Orange, ne bouge pas et n'est pas toujours très ergonomique : si vous éteignez le décodeur alors que vous êtes sur Netflix, le décodeur ne s'éteint pas, à la place, vous avez un message vous demandant si vous voulez vraiment arrêter l'application.
C'est dommage, d'autant que les capacités matérielles du décodeur devraient permettre des choses plus abouties comme le picture-in-picture ou pourquoi pas, la mise en place de dispositifs un peu plus innovants pour supprimer les publicités de ses enregistrements programmés par exemple ! On retrouve toujours un guide des programmes au cœur de l'interface TV, tandis que les enregistrements TV profitent du disque dur intégré de 450 Go (en réalité un modèle 500 Go dont la capacité est limitée à 450 Go). Et n'allez pas croire que les fonctionnalités de reconnaissance faciale ou vocale annoncées lors du show Hello accompagnent le décodeur. Ce n'est pas le cas, et la télécommande ne comporte par exemple aucun micro. En revanche, des apps à installer sur votre smartphone devraient apporter ces fonctions, ce qui nous rend quelque peu dubitatifs sur leur adoption côté utilisateurs.
Décodeur Livebox TV 4 : l'épreuve du feu
Rapide, fluide, le décodeur présente bien pour qui se souvient du cauchemar des premières versions Livebox Play. Le démarrage est rapide, nous l'avons dit, la télécommande, réactive et l'ensemble, très fluide. Nous regrettons l'absence de touche Muet sur la télécommande (il faut maintenir « Volume - » plusieurs secondes) tout comme l'absence du bouton « liste » des anciennes télécommandes Orange (une simple pression sur la flèche haut ou bas de la télécommande affichera la liste des chaînes).
Le temps nécessaire pour passer d'une chaîne à l'autre semble un peu long, peut-être même légèrement plus long qu'avec la Livebox Play. La qualité de l'image ne souffre d'aucune critique avec, toujours, des chaînes en HD+ si vous êtes en fibre ou des diffusions en Ultra HD si vous disposez d'un téléviseur 4K via quelques évènements bien précis (TF1 et M6 diffusent certains matchs de l'Euro 2016 en Ultra HD).
A l'usage, on s'aperçoit de quelques instabilités comme des micro-coupures que nous n'avions pas avec la Livebox Play. Il peut s'avérer que l'image s'interrompe le temps d'une seconde pour reprendre. Sur d'autres chaînes, l'image peut s'arrêter subitement, le son, continuer, alors qu'un affichage vous dit que la connexion a été perdue, vous invitant à la vérifier. Sauf que la vérification assènera que tout va bien et un zapping sur la chaîne précédente puis la suivante permettra généralement de reprendre votre diffusion. On note aussi, lors de certaines utilisations, un décalage du son avec le flux vidéo TV : ce problème est assez aléatoire. Autre bizarrerie, le réglage du volume qui, parfois, reste sans effet sur la chaîne concernée : visiblement la faute au passthrough qu'il faut désactiver dans les options du décodeur (certaines chaînes diffusent le son en Dolby ce qui, en accord avec le standard, envoie le signal pour décodage à un ampli home-cinéma ou à la TV rendant la commande volume inopérante).
Vue de côté du décodeur Livebox TV 4
Dans les bonnes surprises, le décodeur comporte toujours un capteur infra-rouge : il est toujours compatible avec les télécommandes infrarouges des anciens décodeurs Orange et cela permet au passage d'utiliser une télécommande universelle comme une Logitech Harmony, c'est bien vu !
Télécommande Livebox 4 vue de dos
Si ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, le décodeur embarque un ventilateur qui s'actionne évidemment en fonctionnement : de nos observations celui-ci a le bon goût de rester discret. Il nous semble nettement moins bruyant que le ventilateur de la Livebox Play : Orange annonce une nuisance inférieure à 23dB à la vitesse maximale.
La partie « Media Center » du décodeur nous paraît plus critiquable. D'abord parce que son ergonomie n'est franchement pas claire. En effet, si l'on clique sur Media Center pour lire les vidéos stockées sur le disque dur du modem Livebox on a... tout faux ! L'app Media Center ne va lister que les contenus reliés en local au décodeur via le, ou les ports USB. D'ailleurs, toutes nos clés USB n'ont pas toujours été reconnues par le décodeur.
Pour lire les vidéos stockées sur le disque dur NAS de la Livebox, il faut passer par le Cloud Orange : on accède bien au disque dur local et à nos vidéos. Pas de soucis à signaler du côté des formats vidéo : tous ceux de notre sélection ont été lu sans problème. En revanche, des bugs... il y en a ! Si Orange propose des fonctions d'avance/retour rapide, celles-ci peuvent assez rapidement se solder par un écran noir et l'arrêt de votre film. Qu'à cela ne tienne, on le sélectionne à nouveau pour le relire mais parfois, cela ne fonctionne pas : l'appli nous dit « Fichier indisponible, désolé nous n'avons pas pu afficher ce fichier ». Dans ce cas-là (le pire que nous ayons rencontré), on éteint purement et simplement le décodeur pour le rallumer. Et n'allez pas croire que le lecteur vidéo Orange se souvient de la position où vous avez arrêté ou interrompu la lecture. Non, il faut reprendre de zéro. Un comportement que nous avons reproduit à plusieurs reprises notamment en mettant en pause un film, le temps d'un déca, pour ne plus pouvoir reprendre la lecture au retour. Sans oublier le cas le plus extrême, un écran noir alors que le son continue de se faire entendre : le menu devient inaccessible, l'extinction depuis la télécommande inopérante... Il faut alors redémarrer électriquement le décodeur. Et si le Media Center Orange peut afficher les sous-titres (mais uniquement si ceux-ci sont dans le container) et vous permettre de changer la langue de la bande son, l'application Cloud Orange n'en est pas capable pour le même film, mais cette fois-ci hébergé côté NAS.
Sommaire, le lecteur vidéo Orange n'offre pas d'affichage sur les informations du film (bitrate, source audio, etc). Et plus étrange, que ce soit le Cloud Orange ou le Media Center, nous n'avons pas été en mesure de lire les MP3 de notre NAS depuis le décodeur... Au passage, la navigation dans l'arborescence du disque dur depuis le décodeur est une plaie tant son ergonomie est usante. Et lors de la lecture d'un film, il ne semble pas possible d'éteindre l'écran du décodeur qui, illuminé d'Orange, ne sert à rien, sauf à vous distraire éventuellement de l'image. Enfin, crispation : si vous avez relié votre décodeur à ne prise intelligente qui coupe l'alimentation électrique dès que les appareils consommant fortement ne sont plus en service, le décodeur Orange cessera d'être alimenté. Logique, mais vous entendrez un crissement : l'arrêt du disque dur embarqué qui n'est clairement pas discret.
Précisons, qu'il est possible d'enregistrer une chaîne de votre bouquet TV pendant que vous en regardez une autre, du moins lorsque vous êtes abonné fibre. Certains utilisateurs semblent, pour leur part, avoir quelques soucis avec l'intégration de Canal+ sur ce décodeur, un point que nous n'avons pas pu vérifier faute d'abonnement.
Le disque dur Livebox
Avec sa nouvelle Livebox, Orange inaugure pour la première fois un disque dur. Précisons d'emblée qu'il faut distinguer le disque dur présent dans le décodeur TV, et qui n'est pas une nouveauté, du disque dur éventuellement optionnel que l'on ajoute au modem Livebox 4.
Fourni contre 10 euros de frais de mise en service et moyennant 5 euros d'abonnement mensuel (ou l'abonnement Livebox Jet), le disque dur est un modèle Western Digital d'une capacité de 1 To. Il est interfacé en Serial-ATA 6 Gb/s et tourne à 5400 tours/minute. Il dispose de 16 Mo de mémoire tampon et a été validé par son fabricant pour un MTBF de 1 million d'heures (le temps moyen d'utilisation avant panne).
Le disque dur de la nouvelle Livebox vu par CrystalDiskInfo
Une fois le disque inséré dans le modem Livebox 4 il faut le formater. Une opération qui s'effectue rapidement depuis l'interface de la Livebox. Il faudra créer un compte utilisateur basé sur un compte Orange.fr : un maximum de 10 comptes utilisateurs peut être créé, le disque pouvant être partagé entre plusieurs utilisateurs avec, à chaque fois, un espace commun comme au temps du Lacie Internet Space vendu par Orange. Ces formalités accomplies, Orange livre un logiciel à installer sur son PC et son Mac (attention, Norton Antivirus verra le programme d'installation Orange Cloud comme un malware potentiel). Le soft livré par Orange est plutôt très bien fait : léger, il est correctement intégré à l'OS et l'on se retrouve avec deux raccourcis distincts dans le poste de travail. Un accès direct au disque dur de la Livebox qui se comporte alors comme n'importe quel disque réseau et un accès au dossier commun.
Norton, peu friand du programme Cloud d'Orange
L'opérateur complète son stockage local par un stockage dans le cloud et vous offre des options de synchronisation pour envoyer certaines données sur le cloud plutôt que sur le disque local : un simple clic-droit sur n'importe quel fichier dans Windows vous permettra de l'envoyer soit sur le disque local Livebox soit dans le Cloud Orange. Un raccourci « Boîte d'envoi du Cloud d'Orange » apparait sur votre bureau si vous avez plusieurs éléments à synchroniser. Tandis que le disque local offre 1 To de stockage, le Cloud Orange en propose 100 Go.
Livebox 4 et son disque dur
Cloud ou disque dur de la Livebox, les données sont accessibles depuis l'extérieur. C'est logique pour le Cloud, plus novateur pour le disque dur Livebox (une fonctionnalité qui peut être désactivée). Ainsi l'app Cloud Orange vous permet tout aussi bien de consulter les fichiers sur le cloud que ceux présents sur le disque dur local de la Livebox. S'agissant de fichiers MP3 par exemple, on pourra les diffuser en AirPlay, mais nous avons un doute sur le fait que leur diffusion soit assurée réellement en streaming ou après un téléchargement local sur le téléphone : le pictogramme de chargement étant parfois bien long. La navigation dans l'arborescence du disque peut être pénible, d'autant que l'app ne gère pas correctement les fichiers « AlbumArt » ajoutés par Windows et relatifs à un album précis : on voit, d'un côté, des miniatures JPEG, de l'autre, des MP3. S'il est possible de télécharger les fichiers en mode hors ligne, de la Livebox à son smartphone, il est aussi possible d'envoyer ses fichiers depuis son smartphone vers... le Cloud Orange. Et seulement le Cloud Orange. Dommage !
Lors de nos tests, en filaire Gigabit, nous avons observé un débit moyen de 25 Mo/s pour le transfert de gros fichiers depuis notre PC vers le disque dur de la Livebox, un débit qui chute à 14 Mo/s pour les petits fichiers de type MP3. Dans l'autre sens, de la Livebox à notre SSD, le taux de transfert moyen d'un gros fichier est de 35 Mo/s.
Des débits moyens qui ne sont pas scandaleux, mais pas forcément reluisants si on les compare aux 144 Mo/s fièrement annoncés par le fabricant Western Digital dans la fiche technique de son disque dur. D'autant qu'il y a un hic. En Wi-Fi i802.11ac, avec une connexion 866Mbits/s, les débits s'effondrent. Le débit moyen en écriture d'un gros fichier envoyé de notre ordinateur portable au disque dur de la Livebox tombe à 12 Mo/s. L'opération inverse (copie du même fichier vers le SSD de notre ordinateur portable) s'effectue à 21 Mo/s. Pourtant, la connexion Wi-Fi est suffisamment rapide et de bonne qualité pour ne pas impacter ce transfert. A moins, bien sûr, que le SoC de la Livebox 4 ait du mal à faire plusieurs choses à la fois.
Débit en écriture : à gauche, du réseau local vers le disque dur Livebox, à droite, en Wi-Fi i802.11ac vers le disque dur Livebox
Orange nous affirme qu'il est possible de récupérer les données stockées sur le disque en cas de changement de Livebox. Nous croyons l'opérateur sur parole et c'est, du reste, une bonne chose. Sauf que nous avons voulu voir ce qui se passait en branchant le disque dur sur un PC via la connectique standard Serial-ATA qu'il utilise. Surprise ! Le disque dur est vide ! On ne voit pas son arborescence et il ne nous a pas été possible d'identifier le type de partition qui est alors invisible. Rebranché à sa Livebox, le disque dur Orange est vu par Windows 10 comme un volume NTFS. Orange ne souhaite pas communiquer officiellement sur le système de fichiers réellement utilisé ni sur le cryptage éventuellement mis en œuvre.
Autre écueil : le disque dur peut donner l'impression qu'il tourne en permanence dans la Livebox 4. Ce n'est pas le cas et Orange a bien prévu une fonction de mise en veille. Simplement, celle-ci ne se déclenche pas toujours : un problème qui devrait être corrigé dans une prochaine mise à jour. Et puisque nous égrenons les problèmes, il y a le cas du disque dur qui reste visible et accessible sur le réseau local pour tous vos ordinateurs, vous pouvez même écrire et lire dessus, mais si vous tentez d'y accéder depuis les apps Cloud Orange que ce soit sur votre smartphone, tablette ou depuis le décodeur, il est soudainement indisponible. Un problème qui nous a gâché l'expérience environ 48 heures, avant de rentrer dans l'ordre de lui-même, après diverses tentatives infructueuses (éjection du disque, redémarrage de la box ou réindexation de son contenu).
App Cloud Orange sur PC et accès depuis le poste de travail au NAS Livebox
Airbox Confort
Originalité de cette cuvée 2016 de la Livebox : le boîtier Airbox Confort. Celui-ci est proposé en option pour les abonnés au forfait Livebox Play et en standard aux clients Livebox Jet. Il s'agit d'un modem 4G (LTE Cat4) d'appoint fabriqué par Huawei.
Orange vous fera parvenir une carte SIM pour la mise en route de l'Airbox Confort et celui-ci se branche en USB à la Livebox 4, d'abord pour recharger sa batterie amovible de 1500 mAh, mais aussi pour le synchroniser avec la Livebox. De sorte qu'en cas de coupure de la connexion Internet, la Livebox 4 rebascule les connexions Wi-Fi sur ce hotspot.
Une bonne idée, qui s'accompagne d'un volume de données utilisables de 2 Go par mois avec, en cas de panne, un volume boosté à 10 Go. Attention toutefois en cas de panne, l'Airbox Confort n'assure pas le relai pour le service TV ni pour le téléphone fixe.
Gestion du Airbox Confort depuis l'interface Livebox
Reste une question : est-ce vraiment utile ? Avouons qu'avec une connexion fibre, les chances d'utiliser l'Airbox Confort en roue de secours sont infimes. C'est en ADSL que son intérêt est le plus évident et particulièrement dans les zones rurales là où, problème, il n'y a vraisemblablement pas de réseau 4G. Alors on pourra se repasser le film à l'envers et se dire que l'Airbox Confort est donc plutôt fourni pour un usage d'appoint : mais dans ce cas les 2 Go sont short surtout lorsque Sosh offre avec son forfait à 19,90 euros TTC un volume de données de 5 Go par mois avec usage modem.
Le boîtier Orange Airbox Confort... signé Huawei
Lire à travers les lignes de la tarification
La tarification est assurément ce qui fait ou fera le plus parler au sujet de cette Livebox. Et pour cause, Orange remonte assez sévèrement ses tarifs. Si la gamme de forfaits reste identique : Zen, pour l'entrée de gamme, Play, pour le milieu de gamme et Jet, pour le tout compris, les prix eux subissent une hausse généralisée. Il y a également le cas des offres Open avec mobile intégré, mais nous allons tâcher de rester simple.
Passons rapidement sur la formule Zen, qui reste sur du matériel d'ancienne génération : modem Livebox 3 et décodeur UHD92 (drôle de tandem).
L'offre Livebox Play Fibre profite du nouveau modem et du nouveau décodeur. Elle est annoncée fièrement en fibre (200 Mbits/s en descendant et 50 Mbits/s en montant, minimum) à 25,99 euros sur les pages Orange.fr. Mais en vérité, ce tarif d'appel est lié à deux remises : un rabais de 14 euros par mois sur 12 mois et un rabais de 5 euros par mois pendant 1 an si vous êtes client d'un autre opérateur. Pour un client existant, le tarif est donc de 30,99 euros par mois pendant 1 an. Auxquels s'ajoutent les 3 euros de location mensuelle du modem : on grimpe à 33,99 euros par mois. A l'issue de la promotion de 12 mois, le tarif remonte à 44,99 euros TTC par mois, ce qui, avec la location du modem, fait en réalité 47,99 euros TTC (vous nous suivez ?).
Pour les clients ADSL, le tarif de l'offre Play est différent : 34,99 euros TTC par mois pendant 12 mois (en réalité 37,99 avec la location de la box) puis 39,99 euros TTC par mois auxquels on ajoute toujours 3 euros de location de box soit 42,99 euros TTC par mois. Les abonnements fibre deviennent donc plus onéreux chez Orange que leurs équivalents ADSL. Un tournant. Le surcoût, un temps demandé par Sosh pour ses abonnements fibre, se retrouve maintenant chez Orange : la fibre vous coutera 5 euros de plus par mois. Les abonnés Livebox Play pourront souscrire en option à l'Airbox Confort pour une connexion d'appoint et de secours en 4G - 5 euros par mois et 10 euros de frais de mise en service - ou opter pour le stockage Livebox, autrement dit le disque dur 1 To, là aussi facturé 5 euros par mois avec 10 euros de frais de mise en service.
Tarifs Orange ; période commerciale été 2016
Le forfait le plus haut de gamme, Livebox Jet Fibre, démarre, lui, à 33,99 euros TTC par mois si l'on en croit le marketing Orange. En vérité, ce forfait, qui dans sa version fibre est vendu pour 500 Mbits/s minimum dans le sens descendant et 200 Mbits/s minimum dans le sens montant, vous coûtera 36,99 euros TTC par mois en incluant la location du modem si vous êtes un nouveau client Orange et ce, pendant 12 mois. Si vous êtes déjà client, le prix grimpe à 40,99 euros TTC les 12 premiers mois puis, à la fin de la période de promotion, à 52,99 euros TTC par mois, ce qui, avec la location de la Livebox, nous fait un montant mensuel de 55,99 euros TTC... chaque mois. En ADSL, le même forfait avec la location de la box et à l'issue de la période de promotion vous coûtera 50,99 euros TTC. Au-delà du débit en fibre, le forfait Livebox Jet est le seul à inclure en standard le disque dur 1 To et l'Airbox Confort.
Chers, biens chers frais de mise en service
Que vous soyez nouveau client... ou bien ancien client : vous devrez vous acquitter de frais de mise en service (Orange insiste sur la sémantique : il ne s'agit pas de frais de mise à disposition) du matériel Livebox 4. Orange explique ici s'aligner sur les standards du marché et faire comme ses concurrents qui facturent la mise à disposition, pardon mise en service du matériel. Des frais qui, en tout état de cause, ne sont pas récupérables par l'utilisateur s'il devait quitter l'opérateur.
Pour un nouvel abonné Livebox Jet (le forfait le plus complet de la gamme), les frais de mise en service sont comme suit : 50 euros pour le décodeur TV, 10 euros pour l'Airbox 4G et 10 euros pour le disque dur Livebox, soit un total de 70 euros TTC.
Pour un client Orange existant qui migre sur cette nouvelle offre, les frais d'échange s'appliquent : 10 euros pour la Livebox 4 et 50 euros pour le décodeur TV. Naturellement, si le client est équipé d'une Livebox 2 non louée, il ne se voit pas facturer de frais d'échanger pour la Livebox. A cela s'ajoutent les frais de mise en service : 10 euros pour l'Airbox 4G et 10 euros pour le disque dur. Ici le client déboursera donc au total 80 euros TTC. Et s'il avait déjà versé une caution pour son précédent décodeur TV, il ne la récupérera pas de suite : celle-ci ne sera restituée qu'en cas de clôture de ligne chez Orange.
Des petites lignes qui, bout à bout, coûtent cher !
Enfin si le client souhaite un deuxième décodeur TV, l'option est gratuite pour les abonnés fibres avec des frais de mise à disposition d'un second décodeur de 10 euros. Mais attention, vous n'aurez pas un second décodeur IHD93, autrement dit, un décodeur Livebox TV 4 : Orange vous remettra à la place un décodeur UHD90, non prévu pour gérer les flux 4k.
Pour boucler la boucle, sachez qu'il n'y a pas de période d'engagement chez Orange. En revanche, l'opérateur facture 50 euros de frais de résiliation en cas de fermeture de ligne.
Conclusion
Avec la Livebox 4, Orange ne renouvelle pas le cauchemar que fut l'avènement de la Livebox Play. C'est une bonne chose car on garde de cette précédente génération un très mauvais souvenir du fait des nombreux problèmes qui avaient entaché ce lancement.
La Livebox 4 permet à l'opérateur de se remettre au goût du jour sur le plan technique et même d'être en avance par rapport à certains concurrents sur quelques points. Qu'il s'agisse du Wi-Fi i802.11ac ou de la 4K, notamment. Le design des deux box ne fera peut-être pas l'unanimité mais il permet à Orange de corriger les défauts de finition les plus criants de la Livebox Play, alors que le décodeur s'intégrera beaucoup plus facilement dans n'importe quelle installation home-cinema de par sa taille plus compacte (au-revoir le Blu-ray !).
Avec une Livebox 4 dont la partie modem fait peau neuve, se dotant d'une toute nouvelle interface graphique agréable à utiliser et visiblement sans trop de bugs, Orange propose un Wi-Fi i802.11ac haut débit et se risque à intégrer une fonction NAS à sa box vedette. Disponible en standard sur le forfait Livebox Jet, le disque dur est en option sur le forfait Livebox Play. L'idée est sympathique et l'intégration plutôt correcte, d'autant qu'Orange rend les fichiers accessibles depuis l'extérieur sans peine, notamment depuis l'app Cloud Orange disponible sur Android et iOS. Ce n'est pas forcément une première, Free le faisait déjà avec sa Freebox Revolution, mais l'on dispose ici de 1 To en standard et d'un client PC relativement bien pensé. Nous sommes un peu plus réservés sur les performances du disque en écriture ou sur sa capacité : 1 To face aux 250 Go de la Freebox v6 c'est, certes, quatre fois plus (d'autant que chez Free ce disque sert aussi à stocker les enregistrements vidéos du décodeur), mais cela reste insuffisant malgré tout pour bien des usages avancés.
En ce qui concerne le décodeur, celui-ci progresse de belle manière. La gestion de la 4K, du HDMI 2.0 et du HDCP 2.2 sont des gages de pérennité même si Orange ne retient pas Android TV comme système d'exploitation. On pourrait parfois le regretter quand on voit combien le « Media Center » Orange est à des années-lumière d'un Kodi sur Android TV. Et si le HDMI reste de la partie sur ce décodeur, Orange n'implémente toujours pas le HDMI-CEC. C'est un regret, Freebox Revolution et Freebox Mini 4K sont toutes les deux compatibles.
Face à l'IHD92, le petit nom de la Livebox Play, la disparition de la puce Intel Atom ne fera pleurer personne : le temps de démarrage du décodeur est plus rapide, le retour de veille, instantané et la ventilation, bien plus discrète. Reste que, pour autant, le zapping n'est pas forcément aussi fluide qu'on l'aimerait et que quelques soucis plus ou moins graves de stabilité sont bien présents. On imagine qu'Orange les corrigera au fil de l'eau.
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On regrettera que l'interface Polaris pour la TV d'Orange ne propose toujours pas de fonction moderne de picture-in-picture ou bien qu'il ne soit pas possible de se servir du décodeur pour diffuser du contenu média en sans-fil depuis son smartphone que ce soit via AirPlay ou Google Cast. La télécommande, elle, est un vrai progrès : au remblai donc la brique de la Livebox Play qui plantait trop souvent à l'usage.
Alors que cette nouvelle Livebox obtient nos faveurs, on s'interroge sur l'utilité réelle de l'Airbox Confort. Fournir un point d'accès 4G mobile n'est pas une mauvaise idée en soi, mais au final cela semble plus tenir du gadget. Sur une installation fibre, les coupures, pannes, déconnexions sont, en principe, bien moins fréquentes qu'en ADSL alors que l'Airbox Confort part du postulat que vous avez une bonne réception 4G chez vous. Ce n'est pas forcément le cas en ville, dès lors qu'on est dans son logement, et ce n'est certainement pas le cas en pleine campagne, là où la fibre n'arrive pas et où l'ADSL est parfois en peine. Du coup la promesse de prendre le relai de la connexion Internet en cas de panne via la 4G tombe un peu à l'eau : si vous n'êtes pas, peu ou mal couvert, cela n'a simplement pas de sens. D'autant plus quand on sait que la connexion de secours de l'Airbox Confort ne prend pas le relai sur la TV ou le téléphone : deux services qui restent quand même cruciaux.
Avec son lot d'innovations, la Livebox 4 constitue un beau progrès pour les abonnés Orange et comme le produit est plutôt abouti pour son lancement, il se fait assez vite oublier. Ce qu'on risque de ne pas oublier en revanche, c'est le tarif. La tarification pique, et pas qu'un peu. Le matériel est de meilleure qualité c'est un fait, mais cela ne justifie pas une telle augmentation, pas plus que cela n'explique que l'abonnement fibre soit maintenant plus onéreux que l'abonnement ADSL. Un choix assumé par l'opérateur qui veut clairement monter en gamme et tirer son revenu moyen par abonné par le haut. Le lancement de la Livebox Play avait déjà été prétexte à augmentation alors qu'on le sait, le matériel ne suivait pas. Et Orange tire une croix sur les à-côtés qu'il offrait jusqu'alors : fini l'abonnement OCS gratuit avec les offres Livebox les plus généreuses. C'est un choix donc cornélien et l'on ne sait combien de temps l'opérateur pourra tenir face à Free dont la nouvelle Freebox devrait finir par montrer le bout de son nez avec pour effet, la remise à zéro des compteurs. En attendant, on espère qu'Orange corrigera les bugs les plus gênants le plus rapidement possible !
Collé à partir de <http://www.clubic.com/connexion-internet/fai-orange-livebox/article-809808-8-orange-livebox-4-test.html>