Nouvelle tentative d'expulsion de Moussa, homosexuel guinéen menacé dans son pays
3 mai 2018
Moussa, un homosexuel guinéen et sans papiers menacé dans son pays d'origine, ne sera pas expulsé aujourd'hui. Emmené à l'aéroport Saint-Exupéry de Lyon depuis le centre de rétention de Nîmes, il a en effet été placé en garde à vue à Lyon ce jeudi après avoir refusé son embarquement en vue de son expulsion, a confirmé à Libération la préfecture du Rhône. Cette dernière précise que le sort du jeune Guinéen appartient désormais à la justice qui peut décider d'entamer des poursuites juidiciaires pour «refus de se soumettre à une mesure de reconduite à la frontière».
Ses soutiens, dont l’association Aides, avaient appelé sur Twitter à se rendre dès que possible à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry pour empêcher son expulsion vers Conakry, la capitale guinéenne, tout en exigeant dans un communiqué «que cesse cet acharnement». Moussa, demandeur d’asile de 28 ans, risque en effet la prison, voire d’être lynché, dans son pays en raison de son homosexualité, expliquait Libération lundi.
«Un scandale»
«Il devait être embarqué cette nuit, mais les personnes qui manifestaient devant le centre de rétention de Nîmes depuis 1h30 ne l’ont pas vu partir, raconte à Libération Magy Joncourt, militante de Réseau éducation sans frontière dans la cité gardoise. On est amer parce qu’il y avait une forte mobilisation y compris de la presse pour demander se régularisation.» Cette accélération du sort de Moussa a suscité des réactions politiques, parmi lesquelles celle du Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, selon qui «son expulsion serait un scandale» ou celle de la maire de Paris Anne Hidalgo pour qui «la France se doit d’accorder la protection à tous ceux dont la vie est menacée dans leur pays d’origine en raison de leurs opinions ou de leur orientation sexuelle». Benoît Hamon et son mouvement Génération.s, ainsi que la députée France insoumise Mathilde Panot, ont également demandé sa libération.
Hier, la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, s'était déclarée «solidaire de la mobilisation citoyenne». «La France doit rester une terre d’asile. Alors qu’il est menacé dans son pays, ce jeune réfugié ne peut pas être expulsé et sa situation doit être réétudiée par les autorités», avait ajouté sur Twitter l'ancienne ministre PS. Des rassemblements de soutien sont prévus ce jeudi après-midi place de la République à Paris, ainsi que devant la préfecture du Gard à Nîmes (à 17 heures), ainsi qu'à Nantes et à Rennes.
Collé à partir de <http://www.liberation.fr/france/2018/05/03/nouvelle-tentative-d-expulsion-de-moussa-homosexuel-guineen-menace-dans-son-pays_1647524>