Jungfraujoch, embarquement immédiat pour le Toit de l’Europe (3454m) !

Sep 21, 2018 Posté par celine In Berne Suisse, SUISSE,

 

Le « Jungfraujoch » est un col situé à 3465 mètres d’altitude dans les Alpes bernoises en Suisse, un col comme il y en a tant d’autres me direz-vous… pas tout à fait, car celui-ci s’atteint grâce au train à crémaillère le plus haut d’Europe, rendant accessible à tous l’univers sauvage de la très haute montagne habituellement réservé aux alpinistes chevronnés.

On y admire Aletsch, le plus grand glacier des Alpes, ainsi que les trois géants que sont l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. Ces paysages exceptionnels disparaitront inéluctablement au fil des décennies, mais aujourd’hui place à l’émerveillement. Embarquement immédiat pour le Toit de l’Europe !

 

Comment accéder au Jungfraujoch ?

Interlaken, point de départ idéal vers le Jungfraujoch

La région de la Jungfrau se situe au sud du canton de Berne, à 200 km à l’est de Genève.

Depuis la France, on rejoint facilement la ville de Interlaken, soit en train (confortables et réguliers en Suisse) soit en voiture (vignette obligatoire sur autoroute). Le nom de la ville, Interlaken, lui vient de sa situation, entre les lacs de Brienz et de Thoune. La ville est très agréable et un point de départ idéal pour de nombreuses excursions dans la région.

Conseil : pour une vue saisissante sur la ville et le massif de la Jungfrau, montez à la passerelle des deux lacs situées au Harder Kulm (1322 m), accessible en funiculaire ou à pieds (2h de grimpette) depuis le centre de Interlaken.

Où dormir à Interlaken :

 ∗ Vanlife : parking gratuit la nuit derrière le casino, le long de la rivière Aar (Strandbadstrasse 15),

 ∗ TCS Camping : 10 min à pied de la gare Interlaken-Ost (Brienzstrasse 24),

 ∗ Hôtel Post-Hardemannli : chambre au 3ème étage avec vue sur le massif de la Jungfrau (Hauptstrasse 18).

Où manger à Interlaken :

 ∗ Restaurant Neuhaus zum See : au bord du lac de Thoune (Seestrasse 121, 3800 Unterseen).

Depuis Interlaken, on accède au Jungfraujoch en 2h de train depuis la gare de Interlaken-Ost, avec changements de trains, soit en gares de Lauterbrunnen et Kleine Scheidegg, soit en gares de Grimdelwald et Kleine Scheidegg (voir plan ci-dessous). Le billet est valable pour l’un ou l’autre des itinéraires qui ont chacun leur charme. Si vous n’avez pas de préférence, choisissez un itinéraire pour l’aller et l’autre pour le retour.

Conseil : partez de bonne heure de Interlaken (train à partir de 6h35), vous n’aurez pas trop d’une journée pour apprécier le spectacle !

Escale à Kleine Scheidegg

C’est ici, à 2061 mètres d’altitude, que les deux lignes du plus long réseau de chemins de fer à crémaillère au monde rejoignent la ligne de la Jungfrau. C’est également l’ultime étape avant d’atteindre la gare la plus haute d’Europe située sur le Jungfraujoch, 1500 mètres plus haut.

La plupart des passagers ne font que transiter d’un train à l’autre sans prendre le temps d’admirer et pourtant… la vue panoramique sur l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau y est déjà spectaculaire.

En réalité, si j’ai pris le temps de m’arrêter plusieurs heures à Kleine Scheidegg lors de ma première tentative d’ascension vers le Jungfraujoch, c’est que j’y fus obligée. Le tunnel d’accès au sommet était en effet temporairement fermé suite à des éboulements de pierres et il fallait donc attendre que l’équipe de maintenance sécurise la voie. 5 heures plus tard, le tunnel était toujours fermé. La Jungfrau avait décidé de rester tranquille ce jour là… mais rassurez-vous, il parait que l’arrêt du Jungfraubahn est rarissime !

C’est ainsi que j’ai découvert les magnifiques paysages qu’offrent cette escale, notamment sur la paroi nord de l’Eiger, au cours d’une courte randonnée (2,5 km) permettant de rejoindre la gare du glacier de l’Eiger (également accessible en train). Tôt le matin ou en fin de journée, lorsque les touristes ont déserté les lieux, vous avez de grandes chances d’y rencontrer les bouquetins.

Chemin de fer de la Jungfrau

Depuis la gare de Kleine Scheidegg jusqu’à la gare du Jungfraujoch, le train à crémaillère le plus haut d’Europe traverse l’Eiger et le Mönch à une vitesse moyenne de 20 km/h, pour venir s’arrêter au plus près de la Jungfrau. L’ensemble du parcours (30 min) se fait en tunnel, et seul un arrêt en gare d’Eismeer (3160 mètres), permet d’admirer le paysage qui, parait-il, est splendide. Pour ma part, je ne suis pas sortie du train car un peu réfractaire aux pauses de 5 minutes durant lesquelles il faut jouer des coudes pour prendre sa photo souvenir.

Conseil : évitez le week-end et les périodes de vacances estivales.

La ligne de chemin de fer de la Jungfrau, d’une longueur de 9,2 km, a été mise en service en 1912, après 16 ans de construction dans des conditions de travail difficiles. Un projet prévoyait de la prolonger jusqu’au sommet de la Jungfrau (4158m) mais fut abandonné.

Le Jungfraubahn permet aujourd’hui d’acheminer jusqu’à 4000 personnes par jour à une altitude de 3454 mètres.  C’est  400 mètres plus bas que l’Aiguille du Midi dans le massif du Mont Blanc, mais le spectacle n’en est pas moins spectaculaire. J’ai même pour ma part une petite préférence pour le Jungfraujoch… je vous explique pourquoi dans la suite de l’article.

Jungfraujoch

Ce qui vous attend au sommet

Le plus grand glacier des Alpes en toile de fond

Arrivés en gare du Jungfraujoch, des flèches indiquent aux visiteurs le sens du circuit permettant de profiter de l’ensemble des attractions du site. Direction la terrasse du « Sphinx », observatoire astronomique perché sur un éperon rocheux, pour admirer le paysage. Le soleil est au rendez-vous et le spectacle au-delà de mes espérances !

Sous nos pieds, le glacier d’Aletsch nous offre notre premier émerveillement. Avec une longueur de 23 km et une superficie de plus de 100 km2, c’est le plus grand glacier des Alpes. Ce ne sont pas moins de 11 milliards de tonnes de glace qui reposent ici, l’épaisseur du glacier atteignant jusqu’à 900 mètres au niveau de la Konkordiaplatz (point de ralliement des 3 névés principaux).

Du Jungfraujoch, le glacier apparait comme un immense fleuve de glace immobilisé. Il est pourtant bien vivant, avançant inexorablement à une vitesse allant, en son centre, jusqu’à 200 mètres par an.

Il est malheureusement également victime du réchauffement climatique. Au cours des 40 dernières années, la limite du glacier a reculé de 1300 mètres et son épaisseur a diminué de 200 mètres. Les scientifiques estiment qu’il pourrait avoir disparu à la fin de ce siècle, comme tous les autres glaciers de Suisse, et son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO n’y changera malheureusement rien !

Conseil : prévoir une doudoune et des gants au cas où le soleil ne serait pas au rendez-vous. La température moyenne au Jungfraujoch est de -8°C. Prévoir également une crème solaire haute protection et des lunettes de soleil.

Le Mönch et la Jungfrau à portée de crampons

Le Jungfraujoch se situe entre le Mönch et la Jungfrau, se dressant tous deux majestueusement de part et d’autre de l’observatoire. Évidemment, après l’ascension du Mont Blanc réalisée quelques semaines plus tôt, je ne peux m’empêcher de m’imaginer au sommet de l’un de ces 2 géants, paraissant depuis mon point d’observation, à portée de crampons !

Retrouvez sur le blog mes 10 conseils pour atteindre le sommet du Mont Blanc.

Le Mönch (« moine » en allemand) culmine à 4107 mètres. Son sommet fut gravi pour la première fois en 1857 et à l’époque, le train ne montait pas les prétendants au sommet jusqu’au Jungfraujoch ! Pour les alpinistes aujourd’hui, l’ascension du Mönch est une course assez courte depuis la Mönchsjochhütte, sa difficulté principale se situant sur l’arête sommitale, très effilée et aérienne.

La Jungfrau (« vierge » en allemand) culmine quant à elle à 4158 mètres, et son sommet fut gravi pour la première fois en 1811.

Depuis « le Plateau », autre point d’observation du Jungfraujoch, on aperçoit quelques alpinistes tentant d’atteindre le sommet, mais je les perds systématiquement de vue au niveau de la rimaye située sous le col de Rottalsattel. Peut-être aurai-je un jour moi aussi l’occasion d’emprunter cet itinéraire jusqu’au sommet…

une randonnée glaciaire à la portée de tous

Voici ce qui selon moi fait de la découverte de ce lieu une expérience unique. Au Jungfraujoch, on ne fait pas simplement admirer les glaciers et sommets (ce qui est néanmoins déjà une très belle expérience), le site offre également l’opportunité de s’immerger dans l’ambiance de très haute montagne en empruntant un sentier bien balisé jusqu’à la Mönchsjochhütte (3658 m).

C’est une randonnée courte (moins de 2 heures aller/retour) qui ne nécessite aucun équipement particulier si ce n’est de bonnes chaussures imperméables. On y croise moins de sportifs préparant une ascension vers le Mönch ou la Jungfrau que de japonais accrocs aux selfies, mais peu importe. L’environnement est grandiose, les séracs et rimayes bien présents aux abords du chemin et le souffle difficile à trouver… Mini-voyageur a mis deux heures au lieu d’une pour atteindre la cabane mais quel bonheur de pouvoir l’accompagner pas à pas dans son premier exploit alpin  .

Mönchsjochhütte, plus haute cabane de Suisse

La Mönchsjochhütte est la plus haute cabane gardiennée de Suisse, inaugurée en 1979 puis rénovée en 2004.

Si la plupart des visiteurs n’y font que passer, elle dispose également d’une centaine de lits répartis en dortoirs de 10 à 12 personnes pour permettre aux alpinistes de se rapprocher des sommets (Eiger, Mönch, Jungfrau, Fiescherhor, Walcherhorn, Trugberg).

Accompagné de mon fils de 3 ans, il ne m’était pas possible de passer la nuit à plus de 3500 mètres d’altitude. Je conseille néanmoins cette expérience, la vue panoramique sur les Alpes suisses au lever et au coucher du soleil doit y être exceptionnelle.

Info : Demi-pension : 64 CHF, cabane gardiennée de mi mars à fin octobre (réservation conseillée).

Des activités pour petits et grands

Le circuit fléché du Jungfraujoch permet de découvrir, outre les panoramas sur les glaciers et sommets depuis les plate-formes du Sphinx et de La Terrasse, des animations cinématographiques sur l’environnement et sur l’histoire des pionniers de la Jungfrau ainsi qu’un palais des glaces exposant quelques sculptures éphémères.

Les amateurs de sensations se laisseront quant à eux peut-être tentés par la tyrolienne ou les luges du Snow Fun Park (ouvert de mai à octobre).

On n’échappe bien-sûr pas aux boutiques souvenirs (montres, couteaux et chocolats à l’honneur)… et 3 restaurants permettent d’admirer le paysage en dégustant des spécialités suisses ou indiennes.

Petit clin d’œil pour les proches restés dans la vallée, il est possible de leur envoyer une carte postale depuis la boîte aux lettres la plus haute de Suisse !

Conseil : prévoir le pique-nique, à déguster sur le chemin d’accès à la Mönchsjochhütte, avec vue imprenable sur le massif de la Jungfrau et le glacier d’Aletsch.

Informations utiles :

Prix du billet de train A/R depuis Interlaken sans réduction ≈ 190€,

Billet de train gratuit pour les enfants de moins de 6 ans ainsi que pour les enfants entre 6 et 15 ans détenteurs de la Carte Junior (disponible dans toutes les gares suisses au prix de 27€),

Prix du parking à la gare de Interlaken-Ost ≈ 4,50€ la journée,

Plus d’informations sur le site www.jungfrau.ch.

 

Collé à partir de <https://www.globetrekkeuse.com/jungfraujoch-journee-toit-europe-guide/>