jeudi 25 novembre 2021

08:31

Ginette Briant, récit d’une vie audacieuse

Publié le 30/11/2021

Jean-Jacques Peyraud, journaliste, et Alain Mossé, conteur, entourent Ginette Briant. © Droits réservés

·                                                                                                                                                                                                

Ginette Briant était l’invitée d’honneur, ce vendredi, au Mercure, des Soupers littéraires du comité de quartier thermal.

Auteure de 63 romans, de chansons, compositrice et poète, elle a déroulé le fil de sa vie musicale et littéraire tout en poésie. Une vie composée de rencontres improbables, de découvertes, de voyages et d’audace.

Son âge ? Qu’importe. De l’énergie ? Elle en a à revendre. De l’élégance ? Toujours.

« Voici au fil des pages et de mon cœur, l’histoire de ma vie » a débuté l’auteure en présence de Jean-Jacques Peyraud, journaliste, et d’Alain Mossé, bibliothécaire et conteur, qui a mis en lumière poèmes et extraits d’opus d’une façon captivante, tout au long de la soirée.

Ginette Briant est l’auteure de 63 romans publiés aux éditions Presses de la Cité ou du Rocher ; de feuilletons parus dans la presse ( L’Aurore, Le Pèlerin, La Montagne, etc. ), en France et à l’étranger (New York, Suisse, Zagreb...), illustrés par des dessinateurs internationaux. Ils ont donné lieu à deux expositions sous le parrainage de Jean Cluzel, d’Henri Amouroux et du maire de Vichy.

Gouverner sa chance

Parmi ses nombreux poèmes, Ne dépendre de rien et Oh ma vieille demeure  ont séduit l’auditoire. Ils mettent en lumière une pensée : rester toujours son maître en gouvernant la chance.

« Manier la langue française demande la plus grande rigueur et particulièrement pour les alexandrins. Et pour réussir, l’écrivain doit se critiquer sans complaisance précise Ginette Briant. Pourquoi écrit-on ? Pourquoi y a-t-il un écho ? Les trois juges sont l’écrivain, l’éditeur et le lecteur qui s’emparent du livre. »

L’enfance de Ginette Briant se déroule à Vichy auprès de parents photographes. À 9 ans, suite à un concours d’écriture, elle obtient le Prix de la Caisse d’épargne. Dès 14 ans, ses poèmes classiques sont primés par de nombreux concours littéraires. Après des études de piano et d’harmonie avec maître Antiga, élève de Massenet, elle est sacrée auteure de chansons et compositeure par la Sacem. Entre 18 et 26 ans, elle compose 260 chansons, paroles et musique, diffusées sur les ondes de France-Inter dans la célèbre émission « Travailler en musique ».  En 1956, Ginette Briant devient membre de la Société des Gens de lettres sous le haut patronage de Paul Fort (Prince des poètes) et de Pascal Bonetti. En 1961, en présence d’André Malraux, elle reçoit la croix de Chevalier arts, sciences et lettres. À Vichy, elle entre au club Soroptimist avec une dispense vu son jeune âge.

« Pour moi, l’écriture n’est pas fastidieuse. Grâce à elle, j’ai vécu plusieurs vies »

Son premier roman Il suffit d’un été publié en 1961, la lance dans la littérature avec un succès jamais démenti.  Un parfum d’éternité dont Alain Mossé a lu un extrait et fait naître un personnage imaginaire nommé Hubert Smith qui imprégnera fortement les esprits des lecteurs. « On m’a arrêtée bien des fois pour me demander des nouvelles d’Hubert Smith » confie la narratrice rieuse.

« J’ai souvent écrit dans ce salon vichyssois à l’époque du Novotel ou bien au bord de l’eau. Pour moi, l’écriture n’est pas fastidieuse. Grâce à elle, j’ai vécu plusieurs vies. J’ai fait des rencontres de grande qualité qui ont influencé le cours de ma vie ou certains de mes choix. À 14 ans, découvrant le film policier Sa dernière course  joué par l’acteur Alan Ladd, je lui ai écrit et nous avons entretenu une correspondance pendant des années jusqu’à son décès le 29 janvier 1964. Sa dernière lettre date du 6 septembre 1963 alors que mon 3 roman paraissait. Il m’a conforté dans mon désir d’écrire. »

Grâce à un éditeur belge, il y a eu une publication commune avec Paul Newman, acteur américain. Agent littéraire, présidente de l’Alliance française comité de Vichy, Ginette Briant écrit tous les jours et prépare son 64 e roman.

En conclusion de cette soirée pleine de poésie, Ginette Briant a rendu hommage à ses parents. « Les souvenirs sont bons quand ils vous aident à vivre. »

 

Collé à partir de <https://www.lamontagne.fr/vichy-03200/actualites/ginette-briant-recit-dune-vie-audacieuse_14052882/>