Dans
l’ombre d’internet… des bibliothèques
illégales
Dans
les recoins sombres d’internet se trouve…
Des
bibliothèques…
Clandestines.
Illégales.
Non
pas qu’elles hébergent des livres particulièrement
bizarres ou interdits.
Ces
bibliothèques de l’ombre, puisque c’est leur nom,
peuvent aussi bien proposer des best-sellers, que des études
scientifiques, que des bouquins inconnus sur le solutionnisme
abstrait.
Le
grand intérêt de ces bibliothèques est leur
non-respect des copyrights, qui leur permet de proposer à
n’importe qui et gratuitement l’accès à
l’information.
Des
étudiants d’universités dans des pays en voie en
développement
Des
autodidactes avec peu d’argent
Des
assoiffés de connaissance, ou de matériel culturel
obscur ou disparu
Ou
même des universitaires en quête de simplicité
… naviguent
dans ces bibliothèques de l’ombre… et remplissent
leur disque dur.
Qui
sont les bibliothèques de l’ombre ?
Si
toutes les bibliothèques de l’ombre se concentrent sur
l’accessibilité des documents qui le sont difficilement
par des voies légales, elles ne sont pas pour autant toutes
pareilles.
Elles
n’ont pas toutes la même histoire, elles n’essayent
pas toutes d’avoir le plus gros catalogue possible, par exemple
:
Il
existe des bibliothèques de l’ombre généralistes
(Library Genesis, Imperial Library of Trantor…)
Et
des spécialisées (aaaaarg, Ubuweb…) (sur l’art,
l’architecture, la culture, la politique, l’avant
garde…), qui se concentrent la sélection (la curation).
Les
bibliothèques de l’ombre généralistes :
Memory
of the World
Lancé
par
un groupe de hackers, architectes, artistes et théoriciens
critique.
Dans
la même lignée de pensée que le Guerilla
Open Access Manifesto d’Aaron Swartz.
Un
de leurs slogans c’est « Avec des livres prêts
à être partagés, méticuleusement
catalogué, tous le monde est un bibliothécaire. Quand
tous le monde est un bibliothécaire, les bibliothèques
sont partout. »
La
manière dont cette bibliothèque est alimentée
est bien pensée :
Le
site s’appuie sur le logiciel Calibre qui permet d’organiser
sa collection d’Ebook, accompagné d’un plugin
« let’s share books » le logiciel permet
d’uploader les livres de ta collection sur Memory of the World.
Tu
as des bibliothécaires non-anonymes dont tu peux parcourir la
collection, et des bibliothécaires anonymes.
Au
moment où j’écris ces lignes il y a plus de 150
000 livres disponibles.
Mais
leur but n’est pas d’avoir la collection la plus grosse
« C’est facile de construire une archive de
plusieurs millions de livres en scrapant le web, mais c’est
l’invention humaine qui crée la valeur »
« Les
utilisateurs construisent et contrôlent activement le
catalogue, en discutant entre eux (de la même manière
que le contenu est construit sur Wikipédia) pour donner un
ensemble d’informations précises et contestables autour
de chaque livre. »
Le
but est plus la sélection, la création de contexte que
d’avoir un énorme catalogue pour avoir un énorme
catalogue.
Library
Genesis
La
bibliothèque est née des archives de Kolkhoz (une
collection de 50 000 documents, qui trouve son origine dans les
débuts de l’union soviétique) et de lib.ru (la
plus vielle bibliothèque de l’ombre Russe, fondé
en 1994)
Elle
a été lancée aux alentours de 2008 par des
scientifiques Russe.
LibGen
est
très ouvert et permet d’être copié
librement.
Tu
peux donc copier le code source, et télécharger
l’entièreté du catalogue pour commencer ta propre
bibliothèque.
Le
fait que tous le monde puisse faire une copie de LibGen le rend
extrêmement difficile à disparaitre.
Certaines
bibliothèques (miroir ou pas) utilisent le catalogue de LibGen
et l’enrichissent avec des livres d’autres sources (la
version originale de LibGen ne collecte pas de comics par exemple),
en proposant des fonctionnalités en plus (télécharger
l’ebook en différents format…), ou en essayant
différents business modèles.
Le
catalogue s’agrandit parce que n’importe qui peut
uploader un livre, un article scientifique etc… (dont certains
sont à la base en papier, puis numérisé pour
ensuite être uploadé)
Un
admin anonyme de LibGen a expliqué que les gens visés
par le projet sont les personnes avec peu de moyen financier dans des
pays en Afrique, au Pakistan,
en
Chine,
en Inde, en Iran… et aussi les personnes qui n’appartiennent
pas à une académie. (l’admin n’a lui même
pas de diplôme)
Le
financement se fait par des demandes de dons occasionnel et l’apport
personnel d’argent de la part des admins
« L’arrogance
écrasante du personnel universitaire sera progressivement
supprimée au profit d’un flux plus important de
personnes exceptionnellement instruites sans diplôme spécial
acquis (je suis fièrement le cas, c’est pourquoi je dis
cela, ce n’est pas de la fantaisie) »
Un
admin de LibGen
Library.nu/
Gigapedia
Né
en 2004 Gigapedia devenu Library.nu a fermé en 2012 après
une action en justice.
Elle
comptait entre 400 000 et 1 000 000 documents.
Une
fermeture qui a laissé de nombreux déçus
« J’enseigne
dans une grande université en Russie, je survis à peine
avec mon salaire et avec un prix moyen d’une monographie dans
mon domaine d’études qui dépasse largement les 50
dollars, il n’est pas question d’acheter quoi que ce
soit. Aucune littérature scientifique étrangère
ne trouve sa place dans notre bibliothèque, donc Library.nu
était l’un des rares moyens que j’ai pu trouver
pour lire les livres que j’ai à lire ».
Imperial
Library of Trantor
Le
nom est une référence au livre « Fondation »
de l’auteur de science fiction Isaac Asimov, dans lequel « the
Imperial Library of Trantor » est une bibliothèque
où tous les savoirs de l’humanité sont indexés
.
C’est
une bibliothèque de l’ombre qui a commencé en
étant uniquement accessible via Tor et depuis peu disponible
sur le clearnet.
Actuellement
il y a plus de 500 000 livres, n’importe qui peut uploader des
livres.
Le
code source est disponible.
Le
projet est tenu par des bénévoles, tous les dons sont
utilisés pour garder le site en ligne.
« De
nos jours, le droit d’auteur n’est qu’un outil
permettant aux grands éditeurs de faire des bénéfices,
alors que leurs auteurs doivent trouver d’autres moyens
d’obtenir des revenus et que les lecteurs sont poursuivis pour
avoir accédé à leurs œuvres. »
Las
Zenow, admin de Imperial Library of Trantor, dans une
interview
textz.com
Lancé
en 2001, puis abandonné en 2004 et relancé en mars
2020, la bibliothèque ne propose pas uniquement de télécharger
des livres mais aussi de partager des textes.
Ces
textes peuvent être des essais, des articles, des paroles de
chansons… ils proviennent des auteurs eux mêmes, ou ont
été copiés de quelque part sur internet, ou
extrait d’un livre etc…
La
légalité du projet ? il suffit de cliquer sur la page
« legal » en bas du site pour la comprendre :
404 Not Found.
Les
bibliothèques de l’ombre spécialisées :
UbuWeb
Créée
en 1996 par le poète Kenneth Goldsmith.
La
bibliothèque propose de la poésie visuelle, sonore,
concrète, des films, de la musique électronique et tout
un tas d’autre chose relatif à l’avant-garde.
C’est
un peu un lieu où tu trouves tout un tas de trucs étranges,
ce qui fait le bonheur de plein d’artistes, de curieux,
d’amateurs d’arts et aussi… de DJ qui utilisent
certains contenus pour faire des samples ^^
Souvent
d’ailleurs, les contenus ne sont plus commercialisés,
donc difficile voir impossible à trouver par la voie légale.
La
bibliothèque ne touche aucun argent, ni de publicité,
ni de dons, ni de subvention, ni de quoi que ce soit d’autres.
Kenneth
a écrit un livre sur le pourquoi du comment de UbuWeb et c’est
une excellente lecture que je recommande (j’en avais parlé
dans un article ici)
« Je
n’ai jamais fait grand-chose pour encourager une communauté
en ligne. J’ai plutôt préféré le
modèle plus silencieux de la bibliothèque publique, un
grand dépôt d’artefacts culturels attendant d’être
consultés, empruntés et partagés. »
Kenneth
Goldsmith dans son livre Duchamp
is my lawyer
Monoskop
A
vu le jour en 2004 en Slovakie.
Elle
a été créée par hasard par un éternel
étudiant : en étudiant un sujet, il cherchait un peu
partout sur internet et collectait tout ce qu’il pouvait, des
papiers académiques, des films, mp3… et mettait tous ça
dans un wiki perso (mais ouvert au public) pour référence.
Petit
à petit ce wiki est devenu Monoskop.
La
bibliothèque couvre tout un tas de sujet, l’informatique,
l’art et la culture, l’humanité, à chaque
fois les sujets sont découpés en plein de sous-sujets
(culture zine, structuralisme, cyberféminisme…).
Quand
l’admin est curieux à propos de quelque chose et qu’il
a envie d’en apprendre plus, il crée une nouvelle page
et construit à partir de là.
Comme
c’est un wiki, tu peux toi aussi participer.
« Cher
Monsieur, ces livres ont été publiés il y a un
bon demi-siècle et sont depuis longtemps épuisés.
Comment expliquer à la communauté qu’ils ne
peuvent même pas être consultés en ligne ? Je
suppose que le fait de fournir des copies scannées rend un
service équitable à l’héritage de John
Cage »
L’admin
de Monoskop qui répond à une demande de retrait.
Aaaaarg
Derrière
ce nom bizarre ce cache un acronyme (Artists, Architects and
Activists Reading Group)
La
bibliothèque a été créée en 2005
pour héberger des textes d’une université qui
avait pour but de proposer une éducation gratuite de manière
globale pour les personnes qui ne sont pas affiliées à
une académie.
Héberge
plus de 70 000 livres et périodiques spécialisés
dans les théories critiques. (tu ne trouveras pas de
best-sellers dessus)
Pour
éviter d’avoir des problèmes avec les ayants
droits, quelqu’un doit t’inviter pour accéder à
la collection.
« Bien
sûr, j’avais accès à la bibliothèque
publique de New York, mais les livres qui y étaient
disponibles pour un usage moyen se limitaient aux ouvrages les plus
célèbres des théoriciens critiques et des
philosophes, tandis que les choses plus obscures étaient
enfermées dans des collections hors site dans le New Jersey »
L’admin
de Aaaarg pour le livre Duchamp is my Lawyer.
Sci-Hub
Bibliothèque
crée en septembre 2011 par Alexandra Elbakyan, une étudiante
en neuroscience au Kazakhstan.
C’est
une bibliothèque très connue pour accéder à
de la littérature scientifique, actuellement, il y a plus de
80 millions d’articles disponibles.
Le
projet a démarré de manière ingénieuse :
Sci-Hub
utilisait des identifiants qui permettaient d’accéder à
des base de données de littérature scientifique pour
récupérer les articles recherchés. (Alexandra
Elbakyan n’a pas dit d’où venaient les
identifiants)
Petit
à petit Sci-Hub commence à stocker en parallèle
les articles sur Library Genesis, une autre bibliothèque de
l’ombre.
Aujourd’hui
la majorité des articles recherché sont stockés
sur les propres serveurs de Sci-Hub, quand un nouvel article est
ajouté il est aussi automatiquement copié vers Library
Genesis.
Une
analyse des statistiques montre que des personnes de tous les pays
(sauf l’Antarctique) utilisent Sci-Hub.
La
bibliothèque permet notamment à des personnes dans des
pays en voies de développement et/ou dans des pays avec des
contextes politiques particuliers (embargo…) d’accéder
facilement aux études scientifiques.
Pour
certains c’est même essentiel pour pouvoir compléter
leurs études.
Le
magazine Science a rapporté l’exemple d’un
étudiant iranien qui aurait dû débourser 1000$
pour une semaine (ce qu’il dépense en 1 mois pour vivre)
pour accéder aux articles dont il a besoin pour rédiger
une proposition de recherche pour son doctorat en ingénierie.
C’était
soit quitter son doctorat ou soit télécharger sur
Sci-Hub. Le choix est vite fait.
Quand
l’illégalité fait naître l’utilité
Les
bibliothèques de l’ombre proposent de rendre
l’information accessible.
Débarrassé
de devoir faire un projet légal, certaines personnes
construisent des bibliothèques suivant leurs idées,
leurs goûts, il en résulte des bibliothèques qui
deviennent extrêmement utiles à plein de gens.
Certaines
bibliothèques respectent les demandes de retrait de contenu
pour ne pas avoir de problème, d’autres font au cas par
cas, et d’autres décident de ne rien enlever du tout.
Mais quoi qu’il en soit, c’est toujours illégal.
Les
bibliothèques de l’ombre sont souvent poursuivies par
l’industrie de l’édition, mais c’est un jeu
sans fin.
Certaines
bibliothèques meurent, mais leur catalogue sont repris par
d’autres. Les bibliothèques de l’ombre changent
d’adresse URL, de nom, mais le catalogue, lui, ne semble jamais
mourir vraiment. Il change d’endroit, est éclaté
un peu partout, mais fini par ce reconstruire.
Il
y a aussi de l’entraide qui émerge. Par exemple, Memory
of the World héberge sur son serveur d’autres
bibliothèques de l’ombre.
D’ailleurs
un groupe de bibliothécaires de l’ombre (Memory of The
Word, Monoskop, aaaaarg, Ubu…) ainsi que des académiciens,
des artistes, des architectes… se retrouve régulièrement
l’été dans la capitale de la Croatie, Zagreb,
pour échanger.
Les
bibliothèques de l’ombre sont un peu des sorte
d’électron libres des bibliothèques.
Parfois
non-conformiste, parfois bizarre, parfois marginale, avec un aspect
monétaire ou non, collaboratif ou non, crées seul ou à
plusieurs, plus ou moins secrète, plus ou moins anciennes,
mais tous le temps illégal, elles permettent ce qu’aucune
bibliothèque publique, librairie, université… ne
pourrait permettre :
L’accès
à n’importe quelle information, à n’importe
qui, gratuitement.
L’histoire
des bibliothèques de l’ombre
Même
si toutes les bibliothèques de l’ombre ne sont pas
Russe, l’histoire du piratage de livre trouve une grande place
en Russie.
L’union
soviétique était très portée sur la
lecture. Dans les derniers jours de l’URSS un quart des adultes
était un lecteur actif et tous le monde était qualifié
de lecteur occasionnel.
Les
livres n’étaient pas chers et les autres formes de
divertissement étaient rares et chère.
Ce
n’était pas une nation qui s’embarrassait des
copyrights et les livres étrangers ne faisait pas exception.
Les
éditeurs n’avaient pas à payer quoi que ce soit
pour importer le travail d’un auteur étrangers (bien
sûr, tout ne pouvait pas être publié, il y avait
la censure qui était là). Ce qui a facilité
l’import de texte situé en dehors des frontières.
Peu
après sa création, l’Union soviétique est
donc devenue un endroit de référence pour le piratage
littéraire (tout en étant dans un contexte de grosse
censure).
Dans
les années 1970 et 80 le marché noir pour acheter des
livres était très actif (68% des familles qui vivait
dans des villes majeures achetaient des livres uniquement via le
marché noir)
Après
la période post-soviétique et la chute du communisme,
l’accès aux livres et autres matériels imprimés
était difficile.
La
censure était terminée, mais le financement pour le
secteur de l’édition aussi, ainsi que celui des
bibliothèques (qui avait du mal à acheter de nouveaux
bouquins)
En
plus de ça, il y avait du chômage de masse, une baisse
des revenue etc…
Pas
top top pour favoriser la culture et l’éducation quoi….
Ce
qui a fait naître petit à petit un réseau
« clandestin » de circulation de l’information
littéraire et scientifique.
Dans
la seconde moitié des années 1990, avec l’arrivée
des scanners, de la technologie OCR (reconnaissance de texte à
partir d’une image) et d’internet, le travail de
numérisation de livre papier a été grandement
facilité.
« Atiz
Book Digitization Device »
de suldpg
sous licence CC
BY-NC-SA 2.0
Avec
entre autres des archives personnelles, qui une fois mise en ligne
sont devenus des bibliothèques sur internet.
L’internet
Russe (RuNet) était inondé de projets visant à
numériser les livres ! (voir le livre Shadow
Libraries
pour une histoire plus complète du piratage littéraire
en Russie)
C’est
au même moment que de manière globale, dans le monde, le
secteur de l’édition scientifique c’est consolidé,
ce qui a amené à partir du milieu des années
2000 à l’émergence d’une poignée de
bases de donnée de littérature scientifique.
À
partir de 2013, 5 entreprises (Elsevier, Springer, Wiley-Blackwell,
Taylor and Francis, et Sage) publiaient 50% de tous les documents de
recherche (et jusqu’à 70% dans les sciences sociales !)
Le
problème, c’est que pour accéder aux publications
qui sont dans les bases de données de ces entreprises, il faut
payer. Et cher.
Un
exemple de littérature scientifique que tu peux acheter chez
Elsevier
Beaucoup
d’étudiant et autres personnes intéressées
n’ont pas les moyens de payer l’accès aux études
scientifiques et autres littératures dont ils auraient besoin.
Et
les bibliothèques des universités doivent couper des
dépenses nécessaires ailleurs pour pouvoir payer le
coûteux accès à ces bases de données. (les
bibliothèques universitaires dans les pays en voie de
développement ont du mal ou n’arrivent pas à
payer ces accès, ce qui crée un problème évident
d’inégalité d’accès à
l’information)
Les
photocopies, l’échange d’identifiant pour accéder
aux bases de données, la copie de livre numérique…
s’est développé en réponse à ça.
Également,
la destruction de livre à une grosse place dans l’histoire
(la plus connue est peut-être la mise à feu de la
bibliothèque d’Alexandrie)
En
2012, le gouvernement conservateur du Canada a annoncé des
gros changements pour les bibliothèques et archives Canada
(Libraries and Archives Canada), qui est l’organisme chargé
de collecter, préserver et rendre accessible l’héritage
de la nation Canadienne (c’est l’équivalent de la
Bibliothèque du Congrès aux États-Unis).
9,6
millions de dollars ont été coupés du budget, ce
qui a entrainé la perte de 400 archivistes et bibliothécaires,
la fermeture des sites d’archives nationales et un budget moins
important pour l’achat de nouveaux livres.
Le
plus inquiétant c’est ce qui est arrivé après
la fermeture des sites d’archives nationales.
Ce
qui a été promis, c’est que les documents à
éliminer seraient conservés sous forme numérique,
mais seule une fraction insignifiante des documents a été
scannées. Le reste a été envoyé à
la décharge ou brûlé.
Aucun
registre n’a été tenu sur ce qui a été
jeté, ce qui a été brûlé et ce qui
a été perdu. Les collections des bibliothèques
spécialisées en sciences de l’environnement, qui
contiennent des décennies de recherches sur l’environnement,
les océans et la pêche au Canada, ont été
particulièrement touchées.
De
manière plus globale, sans regarder le monde scientifique, les
budgets pour les bibliothèques publiques tend à
diminuer, il y a également moins de librairies avec la
concurrence d’Amazon.
Les
éditeurs ont du mal à s’adapter au monde
numérique et proposent des ebooks au même prix voir plus
cher que la version papier, ou en ne rendant pas disponible la
version ebook pour nous forcer à acheter la version papier.
Ils
mettent aussi des protections abusives, les DRM, qui empêchent
de prêter ou de vendre l’ebook que l’on a acheté.
Tout
ce contexte a fait émerger, renforcer et booster les
bibliothèques de l’ombre qui permettent un accès
totalement libre et gratuit à l’entièreté
de leur catalogue et ça peu importe où tu te trouves
sur le globe.
À
bien y regarder, les bibliothèques de l’ombre résolvent
et mettent en lumière tous les problèmes qu’il y
a avec les bibliothèques, le monde académique et le
monde du livre en général.
Source/En
savoir +
·
Le
livre « Shadow
Libraries »
·
Le
livre « Duchamp
is my lawyer »
·
L’article
« Bibliothécaire
amateur – un cours de pédagogie critique »
·
L’article
« Who’s
downloading pirated papers? Everyone »
·
L’article
« The
Burning of Library.nu »
L’article
« Shadow
Libraries »
·
L’interview
vidéo de l’admin d’UbuWeb
·
L’interview
vidéo de l’admin de Monoskop
·
L’interview
vidéo de l’admin de Aaaaarg.org
·
L’interview
vidéo des admins de Memory of the World
·
L’interview
de l’admin de l’Imperial Library of Trantor »
·
L’interview
de plusieurs admins de plusieurs bibliothèques de l’ombre
Le
Guerilla Open Access Manifesto
Collé
à partir de
<https://serveur410.com/dans-lombre-dinternet-des-bibliotheques-illegales/>