Les naturopathes souhaitent une réglementation plus stricte de leur profession
Par la voix de son syndicat, le secteur réclame à l’Etat la mise en place de mesures comme la création de « titres certifiés ».
Le Monde avec AFP 13/01/2023
Christophe de Hody, naturopathe, herbaliste et botaniste, tient des feuilles de pourpier pendant un atelier à Paris le 25 août 2017. PATRICK KOVARIK / AFP
Soucieux de faire le tri dans ses rangs entre vrais praticiens et charlatans, le secteur de la naturopathie a, par la voix de son Syndicat des professionnels de la naturopathie (SPN), appelé l’Etat à réglementer la profession, vendredi 13 janvier.
Le syndicat, qui revendique 3 300 adhérents sur 6 500 naturopathes répertoriés en France, demande à l’Etat d’« agir vite pour faire reconnaître le métier », avec, entre autres mesures, la mise en œuvre de « titres certifiés », selon un communiqué.
« Il y a du ménage à faire, c’est évident. Nous avons déjà alerté sur des organismes de formation qui ne sont pas assez exemplaires sur l’éthique de notre métier », souligne Alexandra Attalauziti, la présidente du SPN, citée dans le communiqué. « Nous voulons réguler, organiser, écrémer, c’est une urgence. Nous devons travailler de concert avec les autorités compétentes pour que la naturopathie soit reconnue comme une pratique de la prévention, complémentaire à notre médecine », ajoute Mme Attalauziti.
Contexte délicat
La demande survient dans un contexte délicat pour la profession, dont certains représentants sont accusés de pratiques dangereuses, proches du charlatanisme ou de dérives sectaires. Les critiques ont notamment visé ces derniers mois des naturopathes se réclamant de Thierry Casasnovas et d’Irène Grosjean, deux personnalités influentes dans le milieu mais aux positions que ne partage pas le monde de la santé.
La polémique a atteint cet été le groupe spécialisée dans la prise de rendez-vous médicaux, Doctolib. Accusé de référencer des naturopathes aux pratiques douteuses, le groupe a annoncé, à la fin d’octobre « se recentrer exclusivement » sur les soignants « référencés par les autorités », poussant vers la sortie près de six mille « praticiens du bien-être ».
Décès à la suite de « cures hydriques »
La mauvaise publicité semble ne pas vouloir cesser : un homme de 58 ans se présentant comme naturopathe et son fils ont été mis en examen jeudi à la suite de plusieurs décès survenus à la suite de jeûnes prolongés qu’ils avaient organisés lors de « cures hydriques », a annoncé le parquet de Tours.
« Il est indispensable que les Français soient mieux informés sur les risques importants (…) pour leur santé lorsqu’ils participent à ce genre de stages encadrés par des charlatans », a réagi vendredi dans un communiqué la secrétaire d’Etat à la Citoyenneté, Sonia Backès, rappelant que des assises se tiendraient au printemps pour donner « à l’Etat les moyens de lutter contre ces nouvelles formes de dérives sectaires ».