Lancement d'une grande opération de restauration à l'église Saint-Blaise de Vichy

Publié le 29/11/2023

 

Le maire de Vichy, Frédéric Aguilera, a profité de la venue de la ministre de la Culture dans le cadre du Prix Albert Londres, lundi 27 novembre, pour lancer officiellement les travaux de l’église Saint-Blaise. Une restauration en profondeur, urgente, prévue pour durer quinze ans.

Il y a Saint-Louis, la bonne élève consensuelle, au cœur contemporain de Vichy. Et il y a Saint-Blaise, la rockeuse clivante, au cœur historique de la ville. Saint-Blaise, dont on ne sait souvent pas trop quoi penser, tant son architecture désarçonne. Mais que l’on se prend à aimer tout particulièrement, aussi sûrement que la perfection finit toujours par lasser.

Qui n’y est pas entré ne peut d’ailleurs pas saisir l’incroyable ambivalence artistique de la bâtisse, en découvrant l’explosion Art nouveau derrière la grise austérité, toute de béton vêtue.

 

C’est cela que la Ville a entrepris de sauvegarder. Parce que, justement, ce béton commence à s’effriter dangereusement. Que l’église est malade, comme son nom l’indique : Notre-Dame-des-Malades. Mais pas de quoi devenir religieusement schizophrène. Chaque patronyme renvoie en fait à une partie du bâtiment…

Saint-Blaise, passé dans le langage courant, c’est l’édifice originel, datant de 1714. Aussi modeste qu’âgé. Quelques siècles plus tard, à l’aube des années 20, devant l’afflux des fidèles, l’abbé Robert décide de voir plus grand, et de confier son ambition aux architectes Antoine Chanet et Jean Liogier.

Un chantier d’envergure, en 2022, concernera l’église Saint-Blaise Notre-Dame des Malades à Vichy (Allier)

Mais à cette époque, l’ombre de la grande crise de la fin de la décennie assombrit déjà les finances nationales. Il faut couper court aux rêves de grandeur, et épouser le principe de réalité. Quel est le matériau le moins cher ? Le béton. Ainsi sera-t-il.

Les travaux se poursuivent jusqu’aux années 30. Puis s’achèvent en 1956, sous la supervision du chanoine Piotte, successeur de l’abbé Robert, par la construction du clocher, qui continue aujourd’hui de toiser la ville, du haut de ses 67 mètres. Et c’est cette extension, qui porte le nom de Notre-Dame-des-Malades.

Mais la question reste anecdotique. L’enjeu, pour l’énorme chantier séquencé sur quinze années et entamé depuis peu, c’est bien de permettre à l’église de pouvoir raconter encore longtemps sa propre histoire.

 

 

À toute urgence, tout honneur, c’est évidemment la mise en sécurité des personnes et du bâti qui vient ouvrir le bal des travaux. D’abord, avec la mise hors d’eau/hors d’air, impliquant la restauration de toutes les toitures et de quelques vitraux. Ensuite, avec la purge des bétons fragiles en façade. Et enfin, avec la mise aux normes pour les personnes à mobilité réduite, induisant la création d’un ascenseur dans le clocher pour accéder à la nef, et de toilettes adaptées.

Le coût de cette première tranche, prévue pour durer un an, devrait s’élever à 1,5 million d’euros.

Plus tard viendra le temps de l’ouvrage et de la mise en valeur. Au total, le projet de restauration global est estimé à 3,40 millions d’euros, dont 360.000 euros du Département, et 900.000 euros de l’État, via la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).

 

C’est d’ailleurs la raison de l’escale dans le vieux Vichy de la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, lundi 27 novembre, en amont de la cérémonie de remise du Prix Albert Londres. Le temps de révéler un panneau d’indication au public, et de lancer des travaux, durant lesquels Saint-Blaise la rockeuse restera accessible aux visiteurs.

Matthieu Perrinaud

 

 

Collé à partir de <https://www.lamontagne.fr/vichy-03200/actualites/lancement-d-une-grande-operation-de-restauration-a-l-eglise-saint-blaise-de-vichy_14412328/>